Ligue arabe: comment MBS a royalement ignoré la «présidence» algérienne

De gauche à droite: Saïd Chengriha, Mohammed ben Salmane et Abdelmadjid Tebboune.

Multipliant les actions pour assurer la réussite du prochain Sommet arabe de Riyad et faire oublier celui d’Alger, un non-événement, l’Arabie saoudite a organisé ce vendredi à Djeddah une conférence pour le retour de la Syrie au sein de la Ligue arabe. Neuf pays de la région y ont été conviés, mais pas l’Algérie, qui assure pourtant actuellement la présidence de la Ligue arabe et est résolument pro-Bachar. Une humiliation de plus et la preuve que, dans les dossiers sérieux, la junte compte vraiment pour du beurre.

Le 14/04/2023 à 14h27

Le temps est à l’action en Arabie saoudite, dont le prince héritier et homme fort, Mohammed ben Salmane, multiplie les initiatives préparatoires au prochain sommet de la Ligue arabe, prévu le 19 mai prochain dans la capitale Riyad. Et le moins à dire, c’est que du temps à perdre, «MBS» n’en dispose pas. C’est la raison pour laquelle son pays a organisé, ce 14 avril, une réunion de la plus haute importance, censée baliser le terrain au retour de la Syrie au sein de la Ligue arabe, après 12 ans de suspension.

Y étaient conviés les six pays formant le Conseil de coopération du Golfe (CCG), en plus de l’Égypte, de la Jordanie et de l’Irak. Mais pas l’Algérie, qui assure pourtant la présidence de la Ligue arabe jusqu’au passage de témoin à l’Arabie saoudite, et qui avait milité pour que cette même réintégration de la Syrie soit à l’ordre du jour de «son» sommet. En vain, naturellement. Une double gifle dont certains titres en Algérie, notamment le site TSA (Tout sur l’Algérie), se sont fait l’écho, trahissant bien mal l’humiliation et la grande frustration ressenties par le palais de la Mouradia et au sein de la junte face à une telle expression de mépris et de non-considération. «L’Algérie ne comprend pas la posture saoudienne», s’indigne ainsi TSA, citant «des sources» et pointant du doigt «les petites manœuvres du royaume» (saoudien sur ce coup) qui, «sans doute obnubilé par les relatifs succès diplomatiques dans la région avec le rétablissement des relations diplomatiques avec l’Iran, a entrepris seul des contacts avec de nombreux pays et veut accélérer la réintégration de la Syrie au sein de l’organisation panarabe». Entendez sans même que la présidence en exercice ne soit tenue au courant.

TSA tente certes de se consoler en évoquant le «succès» imaginaire du sommet d’Alger et le rôle fantasmé de l’Algérie au niveau régional et au sein de la Ligue arabe, mais le commentaire trahit plus une réaction d’orgueil qu’une argumentation logique. «En se comportant ainsi, l’Arabie saoudite montre une nouvelle fois qu’elle est gênée par le nouveau rôle de la diplomatie algérienne», lit-on. On n’en saura rien, ni sur les nouvelles marques de cette force algérienne retrouvée ni sur la nature de la gêne que peut éprouver la plus grande puissance arabe qu’est l’Arabie saoudite, au demeurant un des plus riches pays du monde.

On retiendra que Riyad n’a (toujours) pas jugé utile de discuter du prochain Sommet arabe avec Alger, qui en assure la présidence. Pire, Tebboune n’était même pas informé de la tenue du prochain sommet de la Ligue le mois prochain à Riyad. Une semaine avant que l’annonce ne soit rendue publique par le secrétariat de la Ligue arabe, Tebboune, visiblement hors-sol, fanfaronnait dans une interview avec une journaliste algérienne à Al Jazeera sur le succès extraordinaire du sommet d’Alger et les futures actions à mener.

Il convient de souligner que la présidence algérienne de la Ligue arabe s’est lamentablement limitée à l’organisation du sommet des 1er et 2 novembre dernier et à abriter une réunion préparatoire de deux jours. Personne n’en a plus entendu parler après. Ce n’est évidemment pas ce qu’il convient d’appeler un «mandat». Si cette présidence a duré quatre mois, son action n’a pas tenu plus de quatre jours. Une première dans les annales de la Ligue arabe et sans conteste le mandat le plus court de toute l’histoire de l’instance panarabe.

Qu’est donc devenue la présidence du siècle, annoncée tambour battant par le régime algérien et saupoudrée de superlatifs par le président Abdelmadjid Tebboune? Depuis novembre dernier, très peu de choses se sont produites, pour ne pas dire rien du tout. «Courte aura été la durée et vide aura été le contenu», commentait une source bien informée pour Le360.

Côté «réalisations», c’est à peine si Abdelmadjid Tebboune a réussi à réunir les factions palestiniennes rivales. De là à amorcer une solution au conflit avec Israël… La Syrie, qu’Alger voulait remettre en orbite dans la galaxie arabe, n’a pas pris part au sommet. Et si l’émir du Qatar, le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi et le leader palestinien Mahmoud Abbas ont fait le déplacement, tous les autres chefs d’État arabes ont zappé l’événement, dont justement le très influent MBS.

Désarçonné par l’annonce de l’organisation du Sommet de la Ligue arabe en mai en Arabie saoudite, le régime algérien a essayé, au début, de mettre du baume sur la gifle. Il a distribué à sa meute médiatique des éléments de langage, en vue de transformer une débâcle en chimérique percée. Le sommet de Riyad s’inscrirait ainsi dans la lignée de celui d’Alger. La junte cite comme preuve le retour de la Syrie dans la Ligue arabe, un sujet qu’elle a ardemment défendu. Il convient de rappeler que l’Arabie saoudite et les Émirats ont toujours fait partie du bloc qui a plaidé pour le retour de la Syrie. Le bloc le plus hostile à la Syrie est incarné par le Qatar. Quant au Maroc, il ne s’oppose pas à ce que la Syrie regagne son siège à la Ligue arabe.

La réunion qui se déroule ce vendredi à Djeddah, non seulement en l’absence du pays qui préside la Ligue arabe, mais aussi sans même que ce dernier en soit informé, constitue un affront trop manifeste pour que le régime d’Alger persiste dans ses efforts pour cacher une humiliation. Pourtant, ce régime devrait savoir que ce n’est pas parce que le duo Tebboune-Chengriha répète à longueur de journée que l’Algérie est une puissance régionale et «une force de frappe» que les autres pays finiront pas s’en persuader. La réalité n’est pas une affaire de slogan. Et le prochain sommet de la Ligue arabe est un miroir cruel du poids régional du régime d’Alger.

Par Tarik Qattab
Le 14/04/2023 à 14h27

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VOS RÉACTIONS

tsa-algerie reconnait que les opposants (abdou semmar) font plus d'audience que les medias du régime.

Qui calcule la misérable junte dictatoriale militaire et criminelle hachakoum Dz ? Personne ! Mais, les débiles mentaux de l'Est pensent qui sont le nombril du monde...tenez la dernière nouvelle ! Savez-vous quel est le PREMIER pays qui a reconnu la France ? L'Algérie 😂....si si et ça tourne en boucle chez les franco-ottoman hachakoum Dz.(voir Youtube)...

😂😂😂😂 elle bonne celle là

oui ,pour toute l'Afrique du Nord ! c'est simple, car elle n'est pas Arabe !! elle a troqué son Identité berbèro-africaine. Quelle Honte ...

les (vrais) Arabes font simplement comprendre aux pays maghrébins qu’ils ne le sont pas. Revenons logiquement et sagement à notre identité originelle : berbère, africaine & méditerranéenne.

l'Ânegerie se ridiculise année en année au point que ça ne leur fait aucun effet, comme les drogués qui augmente la dose petit car ils ne ressentent plus l'effet.

Algerie est une province du maroc pour moi et pas un pays se sont des francais abandonner sur place y on rien a faire avec les vrai pays arabe leurs facons de pensee de traitre pour un peu d argent sais pas etre arabe et encore moins voler sais voisin trop havard

Cher Dida; Tout excès rend le propos peu crédible !

juste un rappel amical pour vos lecteurs : Sans l'aval et l'approbation des généraux-caporaux , Tebboune le pantin ne peut même pas se moucher le nez , pour ne pas dire autre chose ..

Bonjour, c'est vrai que mbs à autre chose à faire que de pleurnicher sur la guerre des mémoires (rente du regime dz). jacter sur le racisme en France etc etc. Il défend les intérêts de son royaume à cœur.

l'une des obsessions de TSA (Tout sur l’Algérie), c'est le Maroc et la France des vrais malades mentaux a voir absolument.

La force de frappe ? Certainement sur son propre peuple.

…D’autre part, est-ce que le Maroc va être obligé aussi de rétablir ses relations avec le régime des ayatollahs; après l’avoir déclaré comme ennemi de son intégrité territoriale, au même titre que celui des caporaux? Dans un tel scénario, quelles seraient les réactions des alliés (les véritables) du Maroc; en l’occurrence les Etats unis et Israel? A moins que les protagonistes decident de donner des garanties solides au Maroc, que le régime iranien cesserait d’appuyer les caporaux dans leur politique concernant le dossier du Sahara marocain. Dans ce cas-là, le Maroc pourrait se permettre de prendre le risque de voter pour la réadmission du régime syrien; sachant les marocains prêts à tout, ne serait-ce que pour pouvoir isoler davantage le plus grand ennemi, et clore le dossier du Sahara.

Observer allons plus loin que votre théorie. employons un grand "SI". Et si le royaume se ferait sans complaisance : "loi du talion" et fera ce qu'il faudra pour que ce pays subisse ce que subissent syrie et libye ? Ces gnous de la politique, n'ont rien épargné aux marocains depuis 1975, pourquoi le marocain doit-il faire table ras et croire que le cœur algérien battrait pour le marocain, quoi attendre d'un peuple qui a été élevé durant 3 générations dans l'arrogance et la haine contre le marocain qui aime son roi et qui l'atteste, eux qui n'ont rien a aimer, un clou chasse l'autre sans ménagement, y a qu'a voir les années GIA et leurs massacre.

La réadmission de la Syrie au sein de la «Ligue arabe» est probablement une des conditions du régime iranien au réchauffement des relations avec l’Arabie saoudite; la Russie n’étant pas loin derrière, non plus. Mais, si cette organisation fondée sur un projet ethnique et culturaliste cherche réellement à se donner une légitimité vis à vis de l’opinion publique arabe et, par extension, musulmane, elle doit quand-même savoir que le régime sanguinaire de Bachar est toxique dans sa forme actuelle. Il a beaucoup de sang sur les mains. Mis à part cela, d’un point de vue marocain, que doit faire le Maroc le jour du vote pour la réadmission de la Syrie? Va-t-on contrarier l’opinion publique marocaine pour faire plaisir aux amis saoudiens? (Suivre)

Les caporaux kouloughli sont traités pour ce qu ils représentent réellement : zéro.walou,nada,rien

C est le commencement d isoler et claquemurer la junte militaire dictateure,création coloniale française,qui ne ménage aucun effort bas et criminel pour déstabiliser les rangs de la Oumma arabe musulmane.

a monsieur sahraoui soyons francs ! la "oumma arabe et musulmane" n'existe pas !! seuls les intérêts guident les relations internationales. Dans le cas présent, les (vrais) Arabes font simplement comprendre aux pays maghrébins qu’ils ne le sont pas. Revenons logiquement et sagement à notre identité originelle : berbère, africaine & méditerranéenne.

Certes une gifle pour l'algeirie mais aussi une claque pour toute l'Afrique du Nord. MBS qui obligera tous les arabes à s'asseoir avec le bourreau de son peuple Bâcher le boucher

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