L’Institut espagnol Coordenadas pour la gouvernance et l’économie appliquée estime que le conflit du Sahara approche de son épilogue, en raison des recompositions géopolitiques mondiales et de la consolidation de la position marocaine sur la scène internationale.
Dans une étude publiée le 11 juin 2025, le think tank met en lumière l’impact du retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier 2025, relançant ainsi la dynamique de reconnaissance américaine de la souveraineté du Royaume sur ses provinces du Sud.
Une décision qui, en son temps, avait marqué une victoire diplomatique majeure pour le Royaume, rapporte Al Ahdath Al Maghribia de ce mardi 17 juin.
Aujourd’hui, l’administration américaine œuvrerait à l’élaboration d’une feuille de route visant à accélérer l’adoption d’une solution politique durable, fondée sur le plan d’autonomie sous souveraineté marocaine.
Selon le rapport, Washington exercerait une pression croissante sur l’Algérie afin qu’elle s’engage pleinement dans ce processus, envisageant même des mesures coercitives, telles que la réduction -voire la suppression– du financement de la MINURSO.
Plus encore, les États-Unis enverraient des signaux clairs quant à l’obsolescence du soutien au Polisario, désormais perçu par certains décideurs américains comme une entité susceptible d’être classée parmi les organisations terroristes, au regard des législations en vigueur.
Cette hypothèse est renforcée par une publication du think tank américain Hudson Institute, citée dans l’analyse, qui affirme que le Polisario répondrait aux trois critères définis par le droit américain en matière de terrorisme international.
Une situation qui pourrait conduire à un retrait définitif de tout soutien politique et financier aux séparatistes.
En contrepartie, les États-Unis offriraient à l’Algérie une opportunité historique de moderniser son partenariat avec l’Occident, notamment par le biais d’investissements américains dans son secteur énergétique.
L’accès à des technologies de pointe pour l’exploration et l’exploitation des hydrocarbures serait également facilité, à condition qu’Alger cesse son appui au projet séparatiste et s’engage dans un règlement politique responsable. Une équation que l’Institut Coordenadas qualifie d’«offre difficile à refuser», que ce soit pour en tirer des bénéfices stratégiques ou pour éviter un isolement régional et juridique croissant.
Par ailleurs, l’analyse souligne que le Royaume est perçu par Washington comme un acteur clé de sa stratégie africaine, notamment dans la région du Sahel, confrontée à d’importants défis sécuritaires.
Rabat incarnerait un modèle de stabilité et de médiation entre le Nord et le Sud, grâce à sa politique de développement et son engagement actif sur les dossiers continentaux, relaie Al Ahdath Al Maghribia.
Enfin, face à la compétition mondiale pour les ressources naturelles –uranium, or, minéraux rares–, la persistance du conflit sahraoui représenterait un frein à la stabilité nécessaire pour attirer les investissements et sécuriser les chaînes d’approvisionnement.
Cette urgence expliquerait la volonté affichée par les États-Unis de résoudre ce dossier dans le cadre d’une vision géopolitique plus large, visant à renforcer leur présence en Afrique tout en contrant l’influence grandissante de la Chine –bien que Pékin ne soutienne pas les thèses séparatistes.