Les chiffres de participation à la grève générale du mercredi 5 février sont au cœur d’une vive controverse. Lors d’un point de presse tenu le 6 février, le ministre de l’Emploi, Younes Sekkouri, a avancé des chiffres radicalement différents de ceux communiqués par les syndicats.
Alors que les syndicats revendiquent un taux de participation de 80%, le ministre Sekkouri affirme que seulement 1,4% des salariés du secteur privé et 32% des employés du secteur public ont participé à la grève, selon le rapport d’Assabah du week-end (8 et 9 janvier).
Pour justifier ces chiffres, le ministre Sekkouri s’est basé sur le rapport entre le nombre de grévistes ayant refusé de se rendre sur leur lieu de travail et le nombre total de salariés dans les secteurs productifs et administratifs. Il a insisté sur le fait qu’il s’agissait de chiffres officiels et a laissé entendre que seuls les travailleurs grévistes seraient concernés par des retenues sur salaire.
Cette divergence de chiffres met en lumière la difficulté d’évaluer avec précision l’ampleur de la mobilisation et souligne les tensions entre le gouvernement et les syndicats.
Selon les chiffres communiqués par le gouvernement, le taux de participation à la grève du mercredi 5 février dans le secteur public n’a pas dépassé le tiers des employés. Les secteurs les plus touchés ont été l’éducation (35,5%), la santé (33,3%), la justice (30,5%), les collectivités territoriales (26,4%) et les établissements publics (25,9%).
Lors d’un point de presse d’une heure, le ministre de l’Emploi, Younes Sekkouri, a souligné que «le droit de grève est garanti par la constitution» et que la nouvelle loi, en cours de promulgation, «protège ce droit, y compris celui de la grève générale». Il a rappelé que la constitution garantit ce droit à toutes les organisations syndicales représentatives au niveau national.
Le ministre a ainsi reconnu que la grève s’était déroulée dans le cadre de la légalité et du respect des dispositions constitutionnelles. Il a insisté sur l’importance de ses relations avec les partenaires sociaux, soulignant qu’elles sont «essentielles pour le pays» et qu’il a tenu de nombreuses concertations avec les syndicats, aboutissant à l’amendement de plusieurs articles de la nouvelle loi.
Selon M. Sekkouri, «la plupart des amendements proposés par les syndicats ont été intégrés dans cette loi qui assure l’équilibre entre les intérêts des grévistes, des syndicats et de l’entreprise». Il a ajouté que cette loi «assure également la liberté de travail et celle de la société qui doit bénéficier du service minimum en temps de grève».
Après son adoption définitive, la loi sur le droit de grève devra être examinée par le Conseil constitutionnel qui se prononcera sur l’ensemble de ses articles.