France-Algérie: après les menaces, Tebboune fait de nouveaux les yeux doux à Macron

Le président algérien Abdelmadjid Tebboune.

Revue de presseDans une longue interview accordée au quotidien français L’Opinion, le président algérien Abdelmajid Tebboune s’est épanché en long et en large sur la crise entre Alger et Paris. Le représentant des caporaux au palais El Mouradia a, comme toujours, changé de ton, car après avoir proféré toutes les menaces contre son ancien colonisateur, il appelle aujourd’hui à reprendre le dialogue avec le président français. Une revue de presse tirée du quotidien Al Ahdath Al Maghribia.

Le 03/02/2025 à 18h44

Comme de coutume, le régime algérien commence toujours par utiliser la rhétorique de la menace pour tenter d’intimider ses adversaires, avant de plier l’échine et de revenir à la raison.

Les caporaux, qui ont vainement appliqué cette méthode désuète avec l’Espagne, la reprennent aujourd’hui avec la France, en montrant encore une fois leur échec dans la gestion politique des crises, relaie Al Ahdath Al Maghribia de ce mardi 4 février.

Leur représentant au palais El Mouradia, Abdelmajid Tebboune, s’est longuement épanché sur cette crise dans une interview-fleuve accordée au quotidien français L’Opinion.

Le président algérien a ainsi déclaré que le «climat [était] délétère entre les deux pays», tout en exprimant son désir de «reprendre le dialogue avec Paris».

Il a essayé d’envoyer plusieurs messages, dont le principal est de désamorcer la tension, et de faire pénitence en appelant le président français Emmanuel Macron à reprendre ce dialogue, ce qui ne l’a pas empêché de souffler le chaud et le froid, en affirmant que «plus rien n’avance, si ce ne sont les relations commerciales. Le dialogue politique est quasiment interrompu». Et de regretter «les déclarations hostiles quotidiennes des responsables français».

Le président Tebboune n’a pas pu contenir la véritable obsession du régime militaire en abordant la question Sahara marocain, qu’il a érigée en doctrine, voire en question de vie ou de mort.

Contrairement aux allégations mensongères du régime algérien niant qu’il n’est pas partie prenante dans ce différend, Tebboune se démasque en affirmant que «sur le Sahara, j’ai prévenu Macron, vous faites une grave erreur».

Une déclaration qui révèle les véritables dessous et les enjeux inavoués de la crise entre Paris et Alger.

Malgré la tournure prise par cette crise et ses répercussions politiques, le régime algérien a commencé à assouplir sa position, puisque le président algérien s’est dit prêt à reprendre le dialogue avec son homologue français.

Interrogé sur le cas de l’écrivain Boualem Sansal, Tebboune a tenté de décliner toute responsabilité sur cette affaire par la réponse suivante: «Ce n’est pas un problème algérien. C’est un problème pour ceux qui l’ont créé».

Une déclaration nuancée, qui laisse entendre que son pays était prêt à lui trouver une solution.

Ces propos interviennent au moment où une grande majorité des Français approuvent le traitement par Paris du dossier algérien, relaie Al Ahdath Al Maghribia.

En effet, plus de 80% des Français sont favorables à l’imposition de sanctions économiques contre le régime algérien, si celui-ci refuse de reprendre ses ressortissants expulsés du territoire français.

Par Hassan Benadad
Le 03/02/2025 à 18h44