Félix Bingui bientôt devant la justice française: Gérald Darmanin remercie le Maroc pour son accord d’extradition

Félix Bingui alias "le chat". DR

Félix Bingui alias le chat. DR

Le chef présumé du clan «Yoda», l’un des principaux gangs de narcotrafiquants de Marseille, arrêté en mars 2024 au Maroc, est en cours d’extradition vers la France.

Le 20/01/2025 à 18h40

Un accord d’extradition a été conclu avec le Maroc pour remettre à la France Félix Bingui, 34 ans, l’un des principaux gangs de narcotrafiquants de Marseille, arrêté en mars 2024, a appris lundi l’AFP de sources proches du dossier.

Son retour en France devrait intervenir mercredi. Accusé d’être à l’origine d’une sanglante guerre du narcotrafic dans la deuxième ville de France, Félix Bingui avait été arrêté le 8 mars à Casablanca et attendait d’être extradé. Selon une des sources, le nouveau ministre français de la Justice, Gérald Darmanin, a dès son arrivée œuvré «discrètement» auprès de son homologue marocain pour obtenir cet accord.

«Victoire contre le narcobanditisme», s’est félicité Gérald Darmanin lundi sur X, rappelant que lorsqu’il était ministre de l’Intérieur, il avait obtenu l’arrestation de Félix Bingui, et il a remercié «très sincèrement les autorités marocaines d’avoir enclenché le processus d’extradition, qui permettra enfin à la justice française de le juger».

Félix Bingui avait été interpellé sur mandat d’arrêt d’un juge d’instruction marseillais pour «importation de stupéfiants en bande organisée, transport, détention, acquisition, cession de stupéfiants, association de malfaiteurs (...) blanchiment et non justification de ressources».

En avril 2024, il avait lors d’une audience à la Cour de cassation de Rabat accepté d’être extradé vers la France. Félix Bingui, qui a fait toute sa «carrière» dans le trafic à Marseille, effectuait régulièrement des allers-retours au Maroc jusqu’au déclenchement d’une «guerre» avec le gang rival de la «DZ Mafia» en février 2023, moment à partir duquel il n’avait plus quitté ce pays du Maghreb.

La guerre de territoires entre les deux gangs pour le contrôle de juteux points de deal – jusqu’à 80.000 euros de chiffre d’affaires quotidien à certains endroits – a ensanglanté Marseille. En 2023, 49 morts liés au narcotrafic y avaient été recensés, dont sept mineurs, ce qui a constitué un record. En 2024, le nombre de ces «narchomicides», mot créé précisément à Marseille, a nettement baissé, pour s’établir à 24.

Par Le360 (avec AFP)
Le 20/01/2025 à 18h40