Arrêté au Maroc, le pilier du narcotrafic marseillais Félix Bingui «en passe» d’être extradé vers la France

Félix Bingui alias le chat.

Félix Bingui alias «le chat», chef de l’un des deux puissants gangs marseillais en France, est «en passe» d’être extradé vers la France, dix jours après son interpellation par la police marocaine à Casablanca.

Le 20/03/2024 à 12h40

Il est «en passe» d’être extradé vers la France, a déclaré ce mercredi matin le ministre français de la Justice, Éric Dupont-Moretti en réponse à une question de la journaliste Apolline de Malherbe dans l’émission Face-à-Face sur BFMTV et RMC, portant sur la procédure d’extradition de ce grand caïd du gang Yoda qui terrorise la cité phocéenne depuis des années.

Dans un communiqué rendu public samedi 9 mars, la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN) avait précisé que le mis en cause faisait l’objet d’un mandat d’arrêt international émis par les autorités françaises.

Son interpellation avait été menée par les éléments de la Brigade nationale de la police judiciaire (BNPJ) après une série d’enquêtes pour déterminer où il se cachait. L’homme a été placé en garde à vue dans l’attente de son extradition en France, avait relevé la DGSN.

Le même jour, le ministre français de l’Intérieur, Gérald Darmanin, avait très vite réagi pour faire valoir le rôle joué par le Maroc dans cette interpellation. «Un des plus grands narcotrafiquants marseillais a été arrêté au Maroc. Bravo aux policiers qui poursuivent sans relâche le combat contre le trafic de drogue. Un grand coup est porté aujourd’hui au narcobanditisme grâce à notre coopération avec les autorités marocaines, que je remercie», s’était-il félicité sur X (anciennement Twitter).

L’agence française d’information AFP avait souligné, en citant une source proche du dossier, que cette interpellation «fait suite à une collaboration entamée depuis plusieurs mois par la PJ avec le Maroc». «Cette arrestation est le fruit d’une remarquable coopération des autorités marocaines qui ont procédé à son interpellation», avait-on poursuivi.

Interrogé immédiatement après cette jolie opération coup-de-poing de la police marocaine par Le Parisien, notamment sur le déroulé de la procédure d’extradition vers la France, le procureur de Marseille Nicolas Bessone avait expliqué que «Félix Bingui va faire l’objet d’une demande de remise aux autorités judiciaires françaises. Cela se fera dans le cadre d’une procédure d’extradition, afin qu’il puisse désormais être auditionné par le juge instructeur, en vue d’une mise en examen dans le cadre du mandat d’arrêt que le magistrat a délivré, notamment pour importation de stupéfiants en bande organisée, association de malfaiteurs en vue de commettre un crime, pour blanchiment, ainsi que non justification de ressources».

Pour ce qui est de son déplacement, et une fois que le Maroc aura donné son accord, «il y aura une équipe de type Raid ou BRI qui va aller le chercher. Un accompagnement destiné à maîtriser d’éventuelles rébellions et surtout faire en sorte que suivant le moyen de transport qui va être utilisé -sûrement pas un vol régulier- il y ait un maximum de discrétion pour qu’il puisse être présenté à la justice», détaille Christian Prouteau, fondateur et ancien patron du groupe d’intervention de la Gendarmerie nationale française (GIGN), cité par Europe 1.

Par Saad Bouzrou
Le 20/03/2024 à 12h40