Dans un entretien avec Le360, la ministre congolaise a expliqué les enjeux de ce sommet et invité la communauté internationale à s’engager davantage pour éviter les risques que représentent les changements climatiques. Porteuse d’un message au roi Mohammed VI de la part du président Denis Sassou-Nguesso, la ministre de l’Environnement, du Développement durable et du Bassin du Congo a été reçue à Rabat par Son Altesse Royale la princesse Lalla Hasnaa, ambassadrice de bonne volonté de la Commission Climat du Bassin du Congo et du Fonds bleu pour le bassin du Congo. C’est lors de la COP22 à Marrakech, en 2016, que la Commission Climat du bassin du Congo et le Fonds bleu qui lui est rattaché ont été lancés.
Arlette Soudan-Nonault a poursuivi ses entretiens, à Rabat, avec le ministre des Affaires étrangères Nasser Bourita et la ministre de la Transition énergétique et du Développement durable Leila Benali.
Dans cet entretien avec Le360, la ministre congolaise a indiqué avoir transmis une invitation au roi Mohammed VI pour participer à ce sommet de chefs d’État et de gouvernement issus des trois bassins forestiers (Amazonie, Congo, Mékong). Il s’agit, a affirmé l’émissaire congolaise, d’aller vers la construction d’une «coalition mondiale pour la restauration des écosystèmes forestiers».
Un sommet avec 29 États et trois écosystèmes
Le sommet devra réunir les représentants des 29 États des trois écosystèmes: 15 pays du bassin du Congo, avec la République du Congo pour cheffe de file, 9 pays du bassin amazonien (Brésil, Bolivie, Pérou, Équateur, Colombie, Venezuela, Guyana, Surinam et Guyane) et les 5 pays du bassin de Bornéo-Mékong (Chine, Cambodge, Laos, Thaïlande et Vietnam) ainsi que les pays associés de l’ASEAN. Sont également attendues à ce sommet les organisations politiques et économiques sous-régionales des trois écosystèmes.
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La ministre de l’Environnement du Congo a rappelé que la COP 27, tenue en 2022 à Sharm El Sheikh en Égypte, a été couronnée par «la reconnaissance historique des nations forestières et tropicales dans leur rôle de régulateur mondial de l’équilibre carbone de la planète».
Et de souligner que « la décision dans les dernières heures précédant le consensus portant sur la création d’un fonds d’indemnisation des pertes et dommages, attendue depuis l’Accord de Paris en 2015, témoigne de cette prise de conscience».
Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) avait souligné alors que «sans l’arrêt de la déforestation en 2030, l’objectif de l’Accord de Paris visant à maintenir à 1,5 degré Celsius le réchauffement climatique ne serait pas atteint quels que soient les efforts et moyens engagés pour transformer les modèles économiques et industriels des pays développés».
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Pour la responsable congolaise, «l’enjeu central du Sommet des trois bassins des écosystèmes de biodiversité et des forêts tropicales vise à constituer et installer une gouvernance strictement Sud–Sud, structurant les trois écosystèmes mondiaux qui représentent 80% de la biodiversité mondiale et sur lesquels reposent la pérennité de l’humanité». Et d’ajouter que «les trois bassins devraient capter 80% de la mobilisation financière existante et future annoncée lors de la COP 27.
Ce Sommet, créé à l’initiative de la Commission Climat du bassin du Congo, sous l’impulsion de son Président, «aura vocation à constituer une coalition mondiale destinée à soutenir la Décennie 2021–2030 des Nations unies pour la restauration des écosystèmes », a-t-elle conclu.