L’annonce fait déjà grand bruit depuis février, comme le rappelle si bien Alan Warnes, journaliste spécialisé en aviation militaire: «Si l’on en croit toutes les spéculations de début février, le Maroc pourrait bientôt devenir le premier pays arabe et africain à acquérir le F-35 de Lockheed Martin.»
Le contrat est estimé à environ 17 milliards de dollars sur 45 ans, incluant acquisition et maintenance, et porte sur l’achat de 32 appareils F-35. D’après les sources citées par Times Aerospace, le retour de Donald Trump pour un second mandat présidentiel pourrait permettre de concrétiser ce dossier F-35, resté en suspens au cours de ses premières années au pouvoir. De plus, des représentants de Lockheed Martin auraient présenté à une délégation militaire marocaine un exposé détaillé sur les capacités de ce chasseur de cinquième génération.
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Pour les Forces royales air marocaines (FRA), l’intégration des F-35 représenterait un saut technologique sans précédent. En août 2020, les États-Unis ont autorisé la vente de 24 avions de chasse F-16 de dernière génération au Maroc. Leur livraison est prévue cette année.
En parallèle, les avions F-16 déjà en service dans l’armée de l’air sont en cours de modernisation, avec de nouveaux radars, capteurs et systèmes de protection, afin de les rendre plus performants sur le champ de bataille.
Cette montée en puissance s’inscrit dans une stratégie d’ensemble visant à renforcer les capacités de renseignement du Maroc. L’acquisition de deux avions de surveillance ISR de type Gulfstream 550, équipés de systèmes israéliens Elta, ainsi que le déploiement de satellites, viennent consolider l’efficacité du dispositif national face aux rivalités régionales.
L’Algérie sur la défensive
C’est évidemment du côté d’Alger que cette perspective provoque le plus d’inquiétudes. Le voisin voit dans cette potentielle acquisition une menace directe. Pour tenter de combler l’écart, l’Algérie mise sur le Sukhoï Su57, bien que son intégration dans un système de défense cohérent reste en retrait par rapport à la stratégie marocaine, selon Times Aerospace.
Autre atout pour Rabat: l’alignement progressif de sa doctrine aérienne sur celle des forces de l’OTAN. De nombreux pays alliés ont déjà intégré ou préparent l’intégration du F-35 à leurs forces aériennes, ce qui facilitera, à terme, l’interopérabilité avec les FRA. Une convergence stratégique qui inscrit le Maroc dans une dynamique de défense élargie. Et si l’accord se concrétise, les premiers F-35 ne devraient pas être livrés avant 2035, estime Times Aerospace.