L’alerte est donnée par le quotidien Assabah dans son édition du mardi 4 février: à l’approche du mois sacré de Ramadan, des distributeurs tunisiens achètent des dattes algériennes à bas prix, puis les revendent aux importateurs marocains, en les présentant comme étant des produits tunisiens, accompagnés de faux certificats d’origine tunisienne.
Des opérateurs tunisiens tentent ainsi de contourner le refus des commerçants marocains d’importer des dattes algériennes, à l’approche du mois sacré.
L’ampleur du phénomène n’a d’égal que le fait que le recours à l’importation se justifie de moins en moins.
Le Royaume du Maroc a connu, ces dernières années, un essor considérable dans le développement de la production locale de dattes, grâce à des investissements dans les oasis du sud, notamment dans les régions du Tafilalet et du Drâa, ce qui a conduit à une augmentation de l’offre locale de l’ordre de 15%, selon des statistiques officielles, citées par Assabah.
D’où, selon le quotidien, la nécessité de poursuivre ce soutien aux producteurs marocains de dattes.
«La production locale couvre une grande partie des besoins du marché. Les importations doivent donc se limiter à des variétés de luxe ou à des quantités restreintes», plaide une source informée.
Récemment, le marché de Derb Milan, à Casablanca, l’un des plus grands marchés de dattes du Royaume, a d’ailleurs été le théâtre d’un sit-in organisé par l’Association des commerçants de dattes.
Les manifestants ont brandi des slogans hostiles à l’importation de dattes algériennes, et ont appelé le gouvernement à intensifier ses efforts pour empêcher ces produits d’entrer sur les marchés marocains.
Ils ont expliqué que l’importation de dattes algériennes, en plus des risques sanitaires qu’elles pourraient présenter, se trouve en contradiction avec les principes de soutien à l’économie marocaine, sachant que le Royaume possède des oasis riches en dattes dans plusieurs régions, telles que Zagora, le Tafilalet et Ouarzazate, à même de répondre aux besoins du marché local avec une qualité élevée, et des prix compétitifs.
En attendant, confronté à une forte demande sur le marché marocain, le gouvernement accorde une exonération des droits de douane pour les importateurs durant les mois précédant le mois sacré, afin de combler le déficit de cette indispensable denrée.
Les quotas accordés aux entreprises bénéficiaires de cette exonération vont de 600 et 1.200 tonnes par entreprise, en contrepartie de la couverture des besoins du marché marocain.
Le port de Tanger Med constitue la principale porte d’entrée pour l’importation de ces dattes, avec le plus grand nombre de conteneurs réfrigérés et de camions transportant ces produits, suivi par le port de Casablanca, puis celui de Béni Ansar, en troisième position.
Il se trouve que ces procédures ne sont pas à l’abri de manipulations, ce qui permet à certaines entreprises d’en tirer un important profit.