Comment Hamid Chabat se sert des événements d'Al Hoceïma pour se remettre en selle

Le360

Hamid Chabat a présidé mardi 6 juin à Rabat une réunion du comité exécutif du Parti de l'Istiqlal sanctionnée par un communiqué où il a exprimé son "soutien absolu au Hirak d'Al Hoceïma", demandé "la libération de tous les activistes détenus" et plaidé pour "l'arrêt de leur jugement". Les raisons.

Le 07/06/2017 à 14h31

Le communiqué est signé au nom de toute "la direction du Parti de l'Istiqlal", et ce, malgré la guerre sourde qui continue d'opposer le clan majoritaire de Hamdi Ould Errachid, et celui, minoritaire, de Hamid Chabat. Il s'agit de celui qui a été diffusé par les médias du parti d'Allal Al Fassi, à l'issue de la réunion du Comité exécutif tenue mardi 6 juin sous la présidence de Hamid Chabat, au sujet des événements d'Al Hoceïma. Un sujet d'actualité qui s'est imposé par la force, au regard des derniers développements: incidents des 26 et 27 mai dernier, arrestations de Nasser Zefzafi et d'autres meneurs des manifestations, rebondissements judiciaires, etc. 

Or, quid de la position du comité exécutif du parti de l'Istiqlal, présidé par Hamid Chabat? Une position qui, comme en atteste le communiqué diffusé sur les colonnes des supports arabophone (Al Alam) et francophone (L'Opinion) du PI, reprend à son compte les revendications propagées par les "soutiens" dudit "Hirak" dans la ville d'Al Hoceïma et Imzouren. Passons sur le soutien aux revendications sociales et économiques de la population d'Al Hoceïma, elles sont simplement légitimes. Il y a en revanche cet appel à "la libération de tous les activistes détenus dans le cadre du Hirak", doublé d'une demande à "l'arrêt du jugement" de tous les prévenus, bien que certains d'entre eux soient mis en cause dans des affaires gravissimes touchant à la "sécurité intérieure du royaume". 

Autrement dit, le comité exécutif fait sien le communiqué "musclé" de la section locale du PI à Al Hoceïma, à la tête de laquelle se trouve le député Nourredine Mediane.

Alors que des voix s'élèvent au sein des ONG ou des partis pour appeler à l'apaisement, Hamid Chabat surfe sur la vague d'Al Hoceïma pour tenter de se remettre en selle et de se repositionner, dans la perspective du congrès du Parti de l'Istiqlal prévu en juillet prochain. Il veut prouver qu'il est toujours là et que sa pugnacité n'a pas été entamée par les pertes successives de ses pouvoirs au sein des différents appareils du parti. Il continue de croire en sa chance de se maintenir à la tête du parti, malgré les très nombreuses voix dissidentes qui appellent à son éviction.

Par Ziad Alami
Le 07/06/2017 à 14h31