Amina Bouayach plaide à New York pour une place institutionnelle des INDH dans les processus de décision de l’ONU

Amina Bouayach, présidente du Conseil national des droits de l’Homme (CNDH) du Maroc, et présidente de l’Alliance mondiale des institutions nationales des droits de l’Homme (INDH). (Y.Mannan/Le360)

En mission au siège des Nations unies, la présidente du CNDH et de l’Alliance mondiale des INDH milite pour que ces institutions aient un rôle structurel dans les débats liés à la paix, au développement et aux droits fondamentaux.

Le 18/06/2025 à 18h53

La présidente du Conseil national des droits de l’Homme (CNDH) du Maroc, Amina Bouayach, est actuellement en mission à New York, où elle mène un plaidoyer de haut niveau au siège des Nations unies. En sa qualité de présidente de l’Alliance mondiale des institutions nationales des droits de l’Homme (INDH), elle œuvre à faire reconnaître le rôle fondamental que ces institutions peuvent jouer dans les processus décisionnels onusiens, notamment en matière de paix, de développement et de droits fondamentaux.

«Il semble primordial que les décisions prises au sein de l’ONU intègrent les avis des institutions nationales des droits de l’Homme», a confié à Le360 un membre de la délégation accompagnant Amina Bouayach qui sera reçue vendredi au siège de l’ONU pour présenter ce plaidoyer qualifié de «stratégique».

L’objectif de cette initiative est clair: obtenir une reconnaissance institutionnelle et permanente des INDH au sein des processus décisionnels des Nations unies, et élargir leur rôle au-delà de leur présence à Genève, dans le cadre des mécanismes classiques des droits de l’Homme.

Selon les propos recueillis, cette revendication se justifie d’autant plus dans un contexte mondial marqué par une multiplication des conflits, un recul des libertés civiles, et une remise en question croissante de la légitimité des institutions multilatérales.

Pour Amina Bouayach, les INDH disposent d’un ancrage local et d’un mandat préventif, qui leur confèrent une capacité d’alerte et de protection directe des populations. À ce titre, elles doivent être pleinement intégrées aux espaces de décision onusiens à New York, à l’égal de leur reconnaissance à Genève.

Au programme de cette mission: une série d’entretiens de haut niveau avec des responsables onusiens et des ambassadeurs de missions diplomatiques permanentes, notamment ceux des pays influents au sein de l’Assemblée générale. L’objectif est de mobiliser des soutiens concrets en faveur d’une réforme structurelle permettant aux INDH de participer officiellement aux débats internationaux et aux grandes orientations politiques mondiales.

Une source proche du dossier estime que l’initiative pourrait marquer une avancée significative, «à condition que les États membres manifestent une réelle volonté politique». Elle souligne en outre que «le coût modeste de cette intégration institutionnelle représente une valeur ajoutée importante, notamment en termes de légitimité, d’alerte précoce et d’efficacité dans la protection des droits humains».

Dans un monde en quête d’équilibre et de crédibilité, le Maroc souhaite accorder aux institutions nationales des droits de l’Homme une voix stable et structurée au sein des instances onusiennes, une démarche qui s’inscrit résolument dans une dynamique de gouvernance plus inclusive, plus préventive et tournée vers la paix.

Par Mohamed Chakir Alaoui
Le 18/06/2025 à 18h53