«Burlesque»… C’est le mot qui a été le plus usité après l’annonce, avec valse-hésitation qui a duré quatre heures, des résultats des élections présidentielles dans l’Etat militaire. La victoire d’Abdelamajid Tebboune, qui a été présenté comme un candidat indépendant, à la botte des caporaux, n’a évidemment surpris personne, souligne Al Ahdath Al Maghribia du mardi 10 septembre. Lequel Tebboune semble emprunter le même chemin que Bouteflika qui est resté le seul candidat du régime militaire même quand il était dans un état semi-comateux. Autant dire que l’obsession des généraux ne consistait pas à maintenir Tebboune sur le fauteuil présidentiel car leur objectif premier était de retrouver une légitimité populaire, perdue depuis des lustres.
Mais la réalité sur le terrain a démontré que le peuple algérien a refusé, encore une fois, de participer à cette parodie d’élection. Dans une première réaction à cette mascarade, le directeur de campagne du candidat Abdelaali Hassani Cherif a qualifié ces élections de «farce et d’absurdité qui défigurent l’image de l’Algérie». «Nous avons suivi cette annonce farfelue avec un grand étonnement et une nette réprobation des chiffres annoncés qui n’ont rien à voir avec ceux proclamés hier, notamment en ce qui concerne le taux de participation qui diffère avec le nombre des voix exprimées», précise Hassani. En effet, sur les 24 millions d’inscrits sur les listes électorales, les trois candidats n’ont obtenu que 5.600.000 voix, soit un taux de participation de moins de 25%.
Un taux qui est très loin de celui de 48% claironné par l’autorité électorale à minuit, soit quatre heures après la fermeture des urnes, sachant que le taux de participation ne dépassait pas 26% à 17 heures le jour du vote, relaie Al Ahdath Al Maghribia.
En définitive, le pari des caporaux de présenter un candidat «indépendant» n’a leurré personne parmi toutes les catégories de la population algérienne. Un peuple qui est plus que jamais convaincu que ce sont les généraux qui dirigent le pays et que celui que l’on installe dans le Palais El Mouradia n’est qu’un simple homme de paille qui leur permet de se maintenir au pouvoir.