Al Adl wal Ihssane rêve encore de califat

Mohamed Abbadi, SG d'Al adl wal ihssane, devant son domicile sous scellés à Oujda. 

Mohamed Abbadi, SG d'Al adl wal ihssane, devant son domicile sous scellés à Oujda.  . dr

Revue de presseKiosque360. Le SG d’Al Adl Wal Ihssane, Mohamed Abbadi, a jeté un pavé dans la mare en déclarant que le rêve de la Jamaâ est de restaurer le régime du califat. Une déclaration qui a provoqué une grande polémique sur les réseaux sociaux et qui met au grand jour la crise que traverse l'association.

Le 09/04/2016 à 07h31

L’association non reconnue d’Al Adl Wal Ihssane (Justice et bienfaisance) fait un retour en fanfare sur le devant de la scène avec une déclaration pour le moins fracassante de son secrétaire général Mohamed Abbadi. Dans une vidéo diffusée par la chaîne «Shahid» sur Internet, le successeur deAbdeslam Yassine a plaidé pour la restauration du régime du califat.

Et pour appuyer sa thèse, il s’est référé à une vieille citation de Omar Ibn Al Khattab qui avait dit, mais dans un autre contexte, qu’il fallait «couper la tête de celui qui s’opposait au califat», rapporte le quotidien Akhbar Al youm dans son édition de ce week-end des 9 et 10 avril.

Ce pavé dans la mare a provoqué une vive polémique sur les réseaux sociaux, surtout en ces temps où Daech appelle à l’intronisation d’un calife pour l’ensemble des musulmans.

La gravité de cette déclaration a poussé la garde de la Jamaâ à jouer les sapeurs-pompiers. Le porte-parole du cercle politique d’Al Adl Wal Ihssane (AWI), Hassan Bennajeh, a déclaré que les propos du secrétaire général d’AWI ont été mal interprétés. Et de préciser que le régime de califat prêché par son association n’a aucun rapport avec celui prôné par l’organisation Daech.

Par ailleurs, dans une déclaration au quotidien, Mhamed Jebroune, enseignant- chercheur de la pensée politique islamique, a affirmé que «cette sortie hasardeuse du chef de la Jamaâ ne reflète aucune avancée dans la pensée politique d’Al Adl wal Ihssane depuis quarante ans».

Cette sortie médiatique met en lumière la crise d’identité profonde que traverse Al Adl wal Ihssane partagée entre un courant qui continue de plaider pour la restauration du régime du califat, selon la philosophie de cheikh Abdeslam Yassine, et un autre qui défend un projet politique.

Par Mohamed Younsi
Le 09/04/2016 à 07h31