«Pour des raisons ambigües, le professeur Fathallah Arsalane, secrétaire général adjoint et porte-parole de la Jamaâ Al Adl Wal ihssane, a été interdit d’entrée en Turquie pour participer à un congrès académique», annonce le mouvement dans un communiqué diffusé sur son site officiel.
Le «congrès académique», auquel fait mention le communiqué signé du chargé des «Relations extérieures» de la Jamaâ, Mohamed Hamdaoui, devait se tenir hier samedi 16 janvier à l’université Istanbul Sabahattin Zaïm, à l’initiative de la fondation «Al Imam Al Morchid», relevant du mouvement Al Adl Wal Ihssane.
Comme l’annonçait Le360 dans son édition du 16 janvier, ce «congrès académique» organisé par la fondation «Al Imam Al Morchid» a été interdit par les autorités turques et le SG adjoint d’Al Adl Wal Ihssane, Fathallah Arsalane, qui était censé y participer, a été refoulé vendredi 15 janvier de l’aéroport d’Istanbul. Une humiliation que digèrent mal les partisans de la Jamaâ.
Venant des autorités de la Turquie, où la Jamaâ d’Al Adl Wal Ihssane a toujours été la bienvenue, autant que les autres mouvances de l’Internationale islamiste, la censure de l’activité de ce mouvement et le refoulement de son SG adjoint seraient, en effet, étonnants. D’autant plus que la Jamaâ de Mohamed Abbadi n’a jamais critiqué la Turquie d’Erdogan, pays pourtant allié d’Israël, lui épargnant ses légendaires charges «apocalyptiques» (Attofan, pour reprendre un terme cher au père fondateur de la Jamaâ, feu Abdessalam Yassine). Charges qu’elle a toutefois l’habitude de faire détonner sur les autres pays musulmans de la région.
Mais voilà, à ce brutal «coup de ciseau» turc il y aurait bien des raisons. Décryptons : la consonance «chiite» du nom de «l’Imam Al Morchid» a de quoi alerter. Le coefficient chiite qu’englobe le nom de la fondation de la Jamaâ serait-il à l'origine de la censure? Est-ce que ce nom sous-tend une possible affiliation de la Jamaâ à la "imama" qui est le socle du monde chiite, pour ne pas dire du régime des mollahs iraniens?
Autre indicateur troublant: où est-ce que la Jamaâ a trouvé les fonds nécessaires pour organiser ce "congrès interntional"? Rappelons que 300 personnes ont été invitées à ladite activité, avec ce que cela implique en termes de frais pour les vols, l’hébergement, la nourriture... A l’évidence, l’interdiction de l’activité de la Jamaâ par les autorités turques occasionne une grosse perte pour ses initiateurs qui s'attendent probablement à ce que les «promoteurs» de cette rencontre, qui restent à identifier, renflouent les caisses.