Le projet du transfert de propriété du complexe sportif Mohammed V de la commune de Casablanca au ministère de l’Education nationale, du préscolaire et des sports, suscite une vive inquiétude auprès des élus de la capitale économique du Maroc.
Le360 apprend que ce dossier a été examiné ce lundi 10 mars, lors d’une réunion du bureau du conseil de la ville, composé des partis de la majorité municipale. Ses membres ont unanimement exprimé leur rejet de ce projet perçu comme une tentative d’expropriation forcée d’un bien communal. Une autre réunion des présidents de groupes est prévue dans les heures qui viennent, à la demande cette fois-ci des partis de l’opposition. Dans la foulée, la mairie va publier un communiqué pour marquer son opposition et réagir fermement à la décision de la direction des domaines de l’Etat.
Dans une correspondance datée du 7 février 2025, dont Le360 détient une copie, le délégué de la direction des domaines de l’Etat, a invité la maire de Casablanca «à prendre les mesures administratives qui s’imposent pour régulariser la situation juridique du complexe sportif».
Selon la délégation des domaines de l’Etat, cette opération de transfert a déjà reçu, début mai 2024, le feu vert de la direction du budget au ministère de l’Economie et des finances.
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«La commission administrative d’expertise s’est réunie en juillet 2024 pour arrêter le prix du terrain à 38,4 millions de dirhams, soit 400 dirhams le mètre carré», lit-on dans la même correspondance.
«C’est inadmissible. À supposer que la ville envisage de céder ce terrain de 96.000 mètres carrés en plein centre de Casablanca, ce qui n’est pas du tout à l’ordre du jour, le prix de 400 dirhams est excessivement bas, en comparaison avec le prix du marché. C’est scandaleux», s’étonne ce membre du bureau de la mairie.
Et d’ajouter: «La commune de Casablanca est une institution indépendante. Elle n’a même pas été associée aux travaux de la commission administrative d’expertise qui a évalué la valeur du terrain».
Plusieurs élus affirment vouloir préserver une infrastructure sportive de premier plan, qui fait partie du «patrimoine historique de Casablanca». «Si le terrain devait être vendu, le bénéficiaire ne pourrait être choisi en dehors des deux équipes phares de la ville, le Raja et le Wydad», insiste-t-on du côté de la mairie.