Dès qu’il a franchi le portail de la prison après avoir bénéficié de la liberté provisoire, Maâti Monjib, qui se présente tantôt comme un historien, tantôt comme un journaliste d’investigation ou, encore, comme le dernier des opposants, a choisi la fuite en avant. Le quotidien Al Ahdath Al Maghribia rapporte, dans son édition du jeudi 25 mars, que Monjib a eu recours à la seule chose qu’il maîtrise en accusant tout le monde de tous les maux, au lieu de profiter de cette aubaine pour se défendre des faits qui lui sont reprochés. Il aurait dû chercher à prouver son innocence face à l'accusation de blanchiment d’argent, au lieu de tirer à l’aveugle sur tout ce qui bouge. Mais Monjib a choisi la tactique du football qui consiste à dire que la meilleure façon de se défendre est d’attaquer.
C’est ainsi qu’il a évoqué la police politique et a décidé de se substituer aux magistrats en acquittant ses amis et les membres de sa clique qui se trouvent en prison. Il a même jeté sa casquette de militant des droits de l’Homme pour soutenir ceux qui sont poursuivis pour viol de ou agression. Autant dire que la déclaration de Monjib devant la porte de la prison prouve, encore une fois, qu’il ne possède aucune réponse plausible aux faits qui lui sont reprochés. Face à son incapacité de justifier les dépenses des sommes d’argent qu’il percevait au nom d'un centre de recherche, il persiste à accuser le Maroc de tous les maux.
Le quotidien Al Akhbar rapporte, dans son éditorial, que ce combat fictif qu’il dit mener vise à détourner l’attention de la justice marocaine de toutes ces sommes d’argent qui ont été transférées sur des comptes de Monjib et de sa famille. L’homme va même jusqu'à broder des légendes, comme celle évoquant des menaces proférées par des journalistes et des policiers contre certains activistes. En s’en prenant à son propre pays, Monjib oublie que les Marocains savent que, dès qu’il a été confronté à la première crise, il s’est blotti derrière la nationalité française de son épouse et l’autre nationalité qu’il cache dans ses tiroirs, à titre subsidiaire.
Si les Marocains respectent la décision du juge de le poursuivre en état de liberté provisoire, ils attirent toutefois l’attention sur le fait que, l’accusé étant frappé d’une interdiction de quitter le pays, il n’a donc aucunement été innocenté. Autant dire qu’il faut rappeler à ce grand historien, grand journaliste d’investigation et grand opposant qu’il est toujours poursuivi pour blanchiment d’argent et que le fait d’accuser tout le monde ne change rien à son statut de prévenu. La vraie accusation est celle qui émane de la justice et qui atteste que l’argent étranger qui devait atterrir dans un centre de recherche non lucratif a été transféré sur les comptes de ses proches. D’où provient cet argent? Une question à laquelle devra répondre Monjib. Le reste n’est que littérature.