Un ancien ministre de Bouteflika qualifie le régime algérien de «voyoucratie»

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L’ancien ministre et penseur algérien Noureddine Boukrouh fait l’objet d’une cabale de la part de la junte. Son épouse et son fils, interdits de quitter l’Algérie, viennent d’être poursuivis en justice pour des faits imaginaires. Boukrouh est publiquement exposé à la vindicte de «la voyoucratie», pour terroriser les voix indépendantes.

Le 18/09/2022 à 09h31

Dans un article publié le 15 septembre dernier, le site algérien Echoroukonline annonce que «la justice algérienne a ouvert un lourd dossier de corruption, dans lequel les deux fils de l'ancien ministre du Commerce et ancien chef du Parti du renouveau algérien, Noureddine Boukrouh, sont poursuivis pour des faits graves, liés à la violation de la législation et réglementation des changes et des mouvements de capitaux à destination et en provenance de l'étranger, crime qui tombent sous le coup de la loi anti-corruption et de prévention 01/06».

Par manque de rigueur, Echoroukonline omet de mentionner que ces «faits graves», quand bien même ils auraient existé, remontent à l’année 2002 et que les enfants de Boukrouh, actionnaires d’une Société anonyme à responsabilité limitée (SARL), étaient alors mineurs. Echoroukonline attribue aussi à Boukrouh «deux fils», alors qu’il n’en a qu’un seul, en plus de quatre filles de sa première épouse, toutes actuellement en dehors de l’Algérie (elles sont établies au Canada, au Qatar et en France).

En réalité, c’est l’actuelle épouse de Boukrouh, Noura, et son fils, Walid, qui, sous une interdiction de sortie du territoire depuis juin dernier, sont concernés par les poursuites judiciaires engagées jeudi dernier par le pôle économique et financier du tribunal Sidi M’hammed d’Alger. Il est utile de rappeler à cet égard que ce sont les juges de ce même tribunal qui avaient été humiliés par le général Khaled Nezzar. De retour au pays dans un avion présidentiel, en janvier 2021, après sa fuite en Espagne, il était directement allé leur déchirer à la face la sentence de 20 ans de prison qu’ils avaient prononcée, par contumace, à son encontre en juillet 2019.

C’est donc ce tribunal aux ordres qui prend aujourd’hui en otages deux membres de la famille de Noureddine Boukrouh, un homme politique doublé d’un penseur, exilé depuis septembre 2017 au Qatar puis en France, et dont les sorties médiatiques, où il ne dit pourtant que la vérité, dérangent au plus haut point le régime algérien.

D’ailleurs, en réaction aux poursuites judiciaires enclenchées contre des membres de sa famille, Noureddine Boukrouh a réagi sur sa page Facebook, et il n’y va de main morte. «Il s’agit d’une machination contre moi dont mes enfants sont le prétexte», écrit-il d’emblée. Il précise aussi que «des mandats d’arrêt ‎internationaux ont été préparés contre eux pour les accusations citées, et contre moi pour «trafic ‎d’influence» dans la création de cette SARL il y a 20 ans. Mon épouse et mon fils sont pris en otage ‎depuis juin dernier (sous ISTN [Interdiction de sortie du territoire national, Ndlr] puis sous contrôle judiciaire à ce jour), et «on» me promet une ‎destruction de ma famille et un bannissement qui a commencé en septembre 2017 avec mon exil ‎forcé après mon «Appel à une Révolution citoyenne pacifique» et que, par ces procédés de ‎voyous, «on» veut rendre éternel.‎» Et Noureddine Boukrouh de conclure que «cette odieuse opération de représailles» le cible en personne, à cause de ses «écrits sur la politique algérienne».

Fondateur, en 1989, du Parti du renouveau algérien (PRA) d’obédience islamo-libérale, à la suite de la prétendue ouverture de l'Algérie au multipartisme, Noureddine Boukrouh, professeur universitaire, a été candidat à la présidentielle de 1995.

Il a ensuite occupé deux portefeuilles ministériels (1999-2005) lors du premier mandat de Abdelaziz Bouteflika, dans les gouvernements dirigés successivement par Ahmed Benbitour, Ali Benflis et Ahmed Ouyahya.

Il y a côtoyé Abdelmadjid Tebboune, alors ministre de l’Habitat, auquel il a consacré plusieurs écrits, pour montrer qu’il n’a ni le gabarit, ni la légitimité pour diriger l’Algérie. 

Le 14 juin 2021, Noureddine Boukrouh a publié un brûlot dans sa page Facebook, intitulé «Ce fou de Tebboune». Relatant le gros dossier de corruption personnel et familial de Tebboune que les généraux ont utilisé comme «CV» pour le mettre sous leur aisselle, Boukrouh traite l’actuel président algérien de «Mahboul» (fou), qu’il dit atteint d’un «delirium tremens» (une pathologie neurologique grave due à un sevrage chez un alcoolo-dépendant chronique).

Tebboune, écrit Boukrouh en juin 2021, «a refoulé le souvenir qu’il a été élu par une minorité d’électeurs (4,9 millions sur 24,5 inscrits), que la ‎Constitution de la «nouvelle Algérie» qu’il a soumise à référendum a été rejetée par les quatre-‎cinquièmes du corps électoral, que l’instance législative qu’il veut mettre en place coûte que coûte ‎n’a recueilli au mieux que 30% des voix inscrites, refusant de voir le verre rempli à 70% de Non».

Plus généralement, dans ses analyses socio-politiques, dont plusieurs ont été déclinées sur les plateaux de télévisions algériennes, Boukrouh nie ouvertement toute préexistence d’une nation algérienne à la colonisation, et estime que l’Algérie est aujourd’hui à l’image d’un «sans-papiers», une entité dont les citoyens sont «des clandestins de l’Histoire» et dont les dirigeants sont des «resquilleurs». Il a précédé à ce propos le président français Emmanuel Macron, qui avait mis en doute, en septembre 2021, l’existence d’une «nation algérienne avant la colonisation française».

N’ayant pas la langue dans sa poche, Noureddine Boukrouh dérange la junte algérienne, parce qu’il dénonce régulièrement sa propagande mensongère. N’est-ce pas lui, à titre d’exemple, qui avait qualifié le lynchage à mort de l’activiste du Hirak, Djamel Bensmail, en août 2021, de «crime d’Etat» directement supervisé par la police algérienne? En rejetant toute implication du Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie (MAK) dans ce «terrorisme d’Etat», Boukrouh s’est, depuis, attiré les foudres du régime algérien qui semble se diriger vers l’émission d’un mandat d’arrêt international contre lui, certainement sous la fausse accusation de «financement du terrorisme».

Les représailles publiques de la junte algérienne contre Boukrouh dévoilent un nouveau mode opératoire, supposée terroriser toute voix qui oserait critiquer les pontes du régime. Ce n’est plus seulement l’intéressé qui est visé, mais l’ensemble de sa famille dont on dévoile les photos sur les relais médiatiques. Cette façon de faire apporte une preuve supplémentaire que l’Algérie est un Etat failli. Le gang qui la dirige recourt de façon décomplexée à des pratiques mafieuses.

Par Mohammed Ould Boah
Le 18/09/2022 à 09h31

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Je ne verserai pas une larme pour lui ..c est un pur produit d’y système depuis toujours..et il’en Connaissait un bout.il était au moins leur complice,et qu il ne vienne pas nous raconter ,maintenant,qu il n en savait rien... Que les caporaux kouloughlis règlent leurs comptes entre eux..

le malheur est que ces gnous aux commandes de ce pays sont plus que persuadés que leur pays est né ce 5 juillet 62, avant ça, la France 132 ans, les turcs 300 ans d'occupations, mais bornés, ils nient la réalité, a les croire ils existent depuis les romains, l'espèce oui mais en temps que nation avec un roi, un président, un empereur, un Émir, que dalle. s'il n'y avait pas ce royaume a leur coté, ils blufferont quelques peu, après avoir impressionné leurs 2 pays voisins puis s'émousseront. Mais là ce qu'ils ont fomenté en 63 a l'Est du royaume s'est retourné contre eux, alors ils font de ce Royaume l'ennemie classique par qui tout arrive et pour qui il faut tout faire

Tebounne est rester sur sa faim avec macron il n'a pas obtenu gain de cause sa faveur et celle dd benbatouche que pensait il? Aux lieu de sa y se sont venter que sais macron qui est reparti bredouille lol les francais connaisse leurs descendance mais pas les algeriens on dirait grand papa macron n'a pas donner de bonbon alort tebounne frapoe sur tout se qui bouge dans son hexagone et oui un vrai fou ou vrai malade plutôt parce que fou on le devient et mr le petit président de cette enclave française ne sais plus quoi faire alort ici ligue arabe pourquoi pas essayé comment danseuses oriental en minijupe on va bien rire aux sommet de l honte j espere que mr tebounne à quand même une jelabba pour accueillir nos frère musulmans car les costumes lui vont vraiment pas petit francais

"... Le gang qui la dirige recourt de façon décomplexée à des pratiques mafieuses." Erreur Mr Mohammed Ould Boah, la mafia ne s'attaque jamais aux femmes et enfants de leurs ennemis/opposants, ils s'attaquent uniquement aux leaders et responsables des autres clans mais jamais á leurs familles. La junte militaires algeriennes est pire, leur comportement est celui des animaux malades/blessés, ni foi ni loi...

Où sont passées ces pseudo-organisations qui défendaient bec et ongle la séparatiste Soltana khya ? Il y a du travail au pays des caporaux, allez-y montrez au monde que vous défendiez réellement ce que vous appelez "les droits de l'homme" !!

Vous êtes un grand mr en tout cas et dieu s occupera des mecrayant de votre pays j pense que aux maroc vous serez le bienvenu en tout cas et proteger biensur

Une chose que tous les marocains ne doivent en aucun cas oublier, c'est cette haine innée chez les algériens envers le Royaume du Maroc. On ne doit pas hésiter à le faire savoir aux générations marocaines, du présent et celles du futur, que depuis plus de 45 ans ils (les algériens) n'ont jamais cessé de montrer leur haine, leur rancune et leur jalousie maladive envers et de tout ce qui est marocain.

Mostafa y a une idée mais onéreuse. Pour ne plus entendre ces gnous, il faudra lever des fonds auprès des bénévoles afin de construire un mur le long de cette maudite frontière et l'insonoriser

Les quatre filles de Boukrouh établies à l'étranger font l'objet d'un mandat international lancé par la junte militaire d'Alger .

La faute au peuple algérien c'est la raison pour laquelle la longévité d'une dictature stalinienne a la Harki un peuple des marionnettes et je pense le peuple qui regarde toujours la bosse des autres et jamais leurs bosse les donneurs des leçons

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