Au quatrième jour de l'offensive lancée par Vladimir Poutine, les sirènes d'alarme anti-aérienne ont de nouveau retenti à Kiev dans la nuit de samedi à ce dimanche, a indiqué le Service officiel des communications spéciales, appelant les habitants à se réfugier dans les abris de la capitale.
Des tirs russes y ont aussi touché la clôture d'un centre de stockage de déchets radioactifs, ont indiqué les secours ukrainiens, cités par l'agence Interfax-Ukraine.
Les forces russes «poursuivent leur offensive pour verrouiller Kiev» après avoir «terminé leur regroupement» sur le front nord, a de son côté affirmé l'armée ukrainienne hier soir, samedi 26 février 2022.
A une trentaine de kilomètres au sud-ouest de Kiev, des combats se poursuivent pour le contrôle de la base aérienne de Vassylkiv, empêchant les pompiers d'intervenir pour éteindre l'important incendie d'un dépôt de pétrole frappé dans la nuit par un missile russe près de cette ville, a indiqué ce dimanche à l'aube le chef de l'administration de la région de Kiev, Oleksy Kouleba.
A Kharkiv (est), une femme a été tuée lors d'un tir russe samedi soir sur un immeuble résidentiel, selon les secours ukrainiens.
L'armée russe avait reçu samedi après-midi l'ordre d'élargir son offensive sur l'Ukraine, affirmant que Kiev avait refusé des négociations. «Toutes les unités ont reçu l'ordre d'élargir l'offensive dans toutes les directions», a déclaré le ministère russe de la Défense.
«Paria»La violence de l'intervention russe a poussé hier, samedi, les Occidentaux à adopter un nouveau train de sanctions plus dures: ils ont notamment décidé d'exclure de nombreuses banques russes de la plateforme interbancaire Swift, un rouage essentiel de la finance mondiale, a annoncé le gouvernement allemand, qui préside le forum du G7.
Une action qui «empêchera les banques d'effectuer la plupart de leurs transactions financières mondiales, et par conséquent, les exportations et importations russes seront bloquées», a souligné la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen.
Par ailleurs, les partenaires occidentaux ont décidé de restreindre davantage l'accès de la banque centrale russe aux marchés des capitaux, et de «paralyser les actifs de la Banque centrale russe» afin d'empêcher Moscou d'y recourir pour financer le conflit en Ukraine, selon les mots d’Ursula von der Leyen.
Les nouvelles sanctions vont enfin s'en prendre aux oligarques russes et à leurs familles pour les empêcher d'obtenir la nationalité de pays occidentaux.
La Russie est désormais un «paria économique et financier mondial», faisant face à un rouble en «chute libre», et un groupe de travail «traquera» les «yachts, jets, voitures de luxe et maisons de luxe» des oligarques russes, a synthétisé samedi soir un haut responsable américain.
«Nous apprécions votre soutien et votre aide réelle en ces temps sombres. Le peuple ukrainien ne l'oubliera jamais!», a réagi ce dimanche sur Twitter le Premier ministre ukrainien Denys Chmygal.
«Signes d'une résistance»Rompant avec sa politique traditionnelle de refus d'exporter des armes létales en zone de conflit, l'Allemagne a annoncé hier, samedi, la fourniture à Kiev d'un millier de lance-roquettes antichars et de 500 missiles sol-air.
Washington de son côté a annoncé hier, samedi, l'envoi d'une nouvelle aide militaire à l'Ukraine, d'un montant de 350 millions de dollars, alors qu'un haut responsable du Pentagone disait à l'AFP voir «des signes d'une résistance ukrainienne viable».
«Nous pensons que les Russes sont de plus en plus frustrés par leur perte d'élan au cours des dernières 24 heures, notamment dans le nord de l’Ukraine», a-t-il ajouté.
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Les Pays-Bas ont annoncé livrer 200 missiles antiaériens Stinger, la République tchèque a dit envoyer des armes pour une valeur de 7,6 millions d'euros, et la Belgique a indiqué fournir à Kiev 2.000 mitrailleuses et 3.800 tonnes de fuel.
La France a déclaré samedi soir avoir «décidé la livraison additionnelle d'équipements de défense aux autorités ukrainiennes»...
... Et le Premier ministre de l'Australie, Scott Morrison, a annoncé ce dimanche que son gouvernement fournirait à l'Ukraine «tout le soutien possible en matière d'aide létale».
Moscou ne donne pas de bilanLe Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme recensait sur son site internet, à la date d’hier, samedi, au moins 64 morts parmi les civils et des centaines de milliers de personnes sans eau ou électricité.
Selon le ministre ukrainien de la Santé, Viktor Liachko, au moins 198 civils, dont trois enfants, ont été tués et 1.115 personnes blessées depuis jeudi dernier.
A travers le pays, des dizaines de militaires ukrainiens ont perdu la vie dans les combats, selon l'armée ukrainienne qui affirme aussi infliger de lourdes pertes à l'armée russe. Moscou ne donne aucune information quant à son bilan.
«Notre armée contrôle Kiev et les villes clés autour de la capitale», a assuré hier, samedi, Volodymyr Zelensky sur Facebook, affirmant avoir «cassé le plan» de Moscou. Le président ukrainien a appelé la population à prendre les armes et juré de rester à Kiev.
Dans la capitale, désertée par ses habitants, le couvre-feu a été étendu jusqu'à lundi 08h00 et toute personne dans la rue sera traitée en ennemi, a annoncé le maire, l'ex-boxeur Vitaly Klitschko.
Des «unités de sabotage» de Moscou se trouvent dans la ville, mais pas encore des formations régulières de l'armée russe, a-t-il dit.
Jusqu'à présent, le ministère russe de la Défense n'a pas évoqué d'offensive sur Kiev, faisant état uniquement de tirs de missiles de croisière sur des infrastructures militaires, d'avancées dans l'Est -où l'armée appuie les séparatistes des territoires de Donetsk et Lougansk- et dans le Sud ukrainien, où les forces russes sont entrées jeudi dernier depuis la péninsule de Crimée, annexée par Moscou en 2014.
La Pologne affirme que 115.000 Ukrainiens ont franchi la frontière depuis le début du conflit, jeudi dernier. Le Haut-commissariat des Nations unies aux réfugiés avait auparavant estimé à plus de 116.000 le nombre de réfugiés à avoir fui vers les pays voisins.