Une accusation reprise vendredi par la Commissaire aux droits de l’homme du Conseil de l’Europe, Dunja Mijatovi. «Les actes de violence sporadiques de certains manifestants ou d’autres actes répréhensibles commis par d’autres personnes au cours d’une manifestation ne sauraient justifier l’usage excessif de la force par les agents de l’Etat. Ces actes ne suffisent pas non plus à priver les manifestants pacifiques de la jouissance du droit à la liberté de réunion », a-t-elle affirmé.
Humiliation, propos racistes, violence physique... Cet enregistrement compromettant dévoile les bavures des policiers de la Brav-M lors d’une interpellation lundi soir à Paris. pic.twitter.com/ssSAahrIWy
— Konbini news (@konbininews) March 24, 2023
Les ONG se sont montrées beaucoup plus virulentes. «Le glissement autoritaire de l’Etat français, la brutalisation des rapports sociaux par le truchement de sa police, les violences de tout ordre et l’impunité sont un scandale majeur», a tonné vendredi le président de la Ligue des Droits de l’Homme (LDH), Patrick Baudouin.
Les autorités françaises mettent «à mal le droit de contestation des citoyens en faisant un usage disproportionné et dangereux de la force publique», accuse la LDH. De son côté, l’ONG Human Rights Watch critique «le contrôle abusif des foules et des tactiques anti-émeutes».
#France📍 #ViolencesPolicières : la FIDH et la @LDH_Fr s’alarment 🚨 Des violences qui répriment le mouvement pacifique de lutte contre la #Réforme des retraites.https://t.co/gu7SXrjWuZ
— FIDH (@fidh_fr) March 24, 2023
Onze enquêtes sur des policiers ont été ouvertes, a reconnu le ministre de l’Intérieur français Gérald Darmanin. «Il se peut que, individuellement, les policiers et les gendarmes, souvent sous le coup de la fatigue, commettent des actes qui ne sont pas conformes à ce qu’on leur a appris», a-t-il encore avancé, tout en soulignant le travail «formidable» des forces de sécurité pour «éviter un mort».
Plus de 450 personnes on été arrêtées jeudi dans la journée de manifestations la plus violente depuis le début du mouvement contre la réforme des retraites, repoussant l’âge de départ de 62 à 64 ans.
Violences policières : "Je vais te fouiller la ch*tte, t'es sale." @AnneCMailfert revient sur la plainte déposée par des étudiantes nantaises pour "violences sexuelles par personnes dépositaires de l'autorité publique." pic.twitter.com/aBQYypTCcD
— France Inter (@franceinter) March 24, 2023
Depuis le passage en force du gouvernement la semaine dernière sur la réforme des retraite, finalement adoptée lundi sans vote de l’Assemblée nationale, des vidéos circulant sur les réseaux sociaux montrent des policiers français poussant et frappant des manifestants.
Testicule amputé
«Les autorités françaises n’ont apparemment pas tiré de leçons et n’ont pas revu leurs politiques et pratiques de contrôle des foules» depuis les manifestations des Gilets jaunes en 2018-2019, auquel le mouvement actuel est souvent comparé, a déclaré à l’AFP Bénédicte Jeannerod, directrice de Human Rights Watch France.
Manifester est toujours un droit.
— Piccolo Damayonnaiz (@PiccoDamayonaiz) March 24, 2023
Et pourtant, on a encore de quoi faire une nouvelle compilation des violences policières infligées aux manifestants et journalistes sur ces deux derniers jours.#ReformesDesRetraites #GreveGenerale
Credits to @blast_france @JulesRavel1… pic.twitter.com/GYXl5NRceX
Au moins trois enquêtes pour violences par personne dépositaire de l’autorité publique ont récemment été ouvertes par le parquet de Paris, selon une source proche du dossier.
L’une d’elles l’a été le 14 mars après un dépôt de plainte par la mère de Fanny, une lycéenne de 15 ans, qui a reçu un projectile, qu’elle pense être un éclat de grenade de désencerclement, sur le front, lors d’une manifestation le 11 mars. Selon sa plainte, dont a eu connaissance l’AFP, deux policiers lui ont aussi donné des coups de matraque alors qu’elle était assise par terre.
Vous pensiez connaître la réalité des violences policières en France ?
— Jon - REINTEGREZ LES SUSPENDUS (@jon_lorrain) March 25, 2023
Détrompez-vous.
Cette vidéo révèle une vérité brute et bouleversante sur la montée de la violence et ses conséquences dévastatrices.
Que font les médias ? #ViolencesPolicières #greve24mars#FranceEnCrise pic.twitter.com/DzCa6RaJqK
Une autre vise un coup de poing qu’a asséné un policier au visage d’un manifestant lundi soir à Paris, capté par une vidéo largement relayée sur internet. Selon des rapports des groupes de défense des droits humains, la police aurait aussi blessé un homme si gravement qu’il a dû se faire amputer un testicule.
Pour le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, la police ne fait toutefois que réagir à la «radicalisation» de «casseurs» issus de «l’extrême gauche», des «factieux» qui infiltrent les manifestations pour causer des émeutes.