L’accident s’est produit tôt dans la matinée lorsqu’un véhicule conduit par Germano De Luca, 85 ans, qui circulait sans permis, est entré en collision frontale avec le bus transportant les élèves. L’octogénaire a tragiquement perdu la vie sur le coup.
Présent sur les lieux par hasard, Noureddine Fortli, installé à Ormelle depuis 2002 avec son épouse et leur fils, se rendait à son travail lorsqu’il a aperçu des flammes sous le bus. Sans hésiter, il a immobilisé sa camionnette, enclenché ses feux de détresse et s’est précipité vers le véhicule en feu. «Nous avons vu un petit feu sous le bus, mais nous craignions que le réservoir de gazole ne s’enflamme. Nous pensions que nous allions tous mourir si les flammes atteignaient le carburant», raconte-t-il dans une interview accordée au média italien Il Gazzettino.
Noureddine Fortli a alors pris un extincteur qu’il conservait dans sa camionnette de travail et l’a tendu à Sandro Gressani, un autre automobiliste témoin de l’accident. Ensemble, ils ont réussi à éteindre les flammes avant qu’elles ne se propagent. Puis, ils se sont attelés à évacuer les enfants, paniqués et blessés, piégés à l’intérieur du bus. «Beaucoup étaient encore coincés à l’intérieur, pleuraient ou appelaient à l’aide. Nous les avons sortis un par un, en posant nos vestes sur les éclats de verre pour les protéger», témoigne Noureddine.
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Malgré la peur et l’urgence, il n’a pas perdu son sang-froid. Après le drame, il est même retourné travailler, comme si de rien n’était. «J’avais deux heures de retard, j’avais peur qu’ils m’en veuillent, mais quand j’ai expliqué ce qui s’était passé, mes collègues m’ont félicité. Pourtant, je n’ai rien fait d’extraordinaire. Nous avons juste fait ce qu’il fallait faire».
Les autorités locales ont annoncé qu’une distinction officielle pourrait être attribuée prochainement à Noureddine Fortli et à son compagnon d’intervention pour leur courage et leur sens civique. «Je me souviendrai de ces moments toute ma vie. Sans l’extincteur, le bus aurait pris feu avec les enfants à bord», conclut-il avec émotion.








