«50 over 50»: deux Marocaines dans le classement Forbes France des femmes de plus de 50 ans qui font bouger les lignes

De g. à d.: Diaa Elyaacoubi-Bouriez et Evelyne Chetrite.

Diaa Elyaacoubi-Bouriez (à gauche) et Evelyne Chetrite.

Elles ont 50, 60, 70 ans ou plus. Elles sont influentes, engagées, visionnaires et leur parcours force l’admiration. Parmi ces «50 over 50» qui font bouger les lignes en France, deux d’entre elles sont d’origine marocaine.

Le 11/04/2025 à 16h59

Le magazine Forbes a publié son classement des 50 femmes de plus de 50 ans qui font bouger les lignes en France, chacune dans son domaine respectif, que ce soit dans les sciences, la tech, la gastronomie, l’entrepreneuriat, la culture, le sport ou encore l’engagement social.

Un jury composé de Dominique Busso (Forbes France), Marie-Julie Monnot (L’Oréal Paris France), Brigitte Grésy (experte en égalité professionnelle) et Maïtena Biraben (productrice et cofondatrice du média digital Mesdames) a établi cette sélection de 50 femmes aux parcours singuliers, qui incarnent des role model pour les générations futures.

Parmi ces femmes aussi inspirantes qu’inspirées figurent deux Marocaines aux carrières d’exception. On retrouve ainsi dans ce classement Évelyne Chetrite, fondatrice de la marque de mode Sandro et à la tête du groupe SMCP, cofondé avec sa sœur Judith Milgrom, elle-même fondatrice de la marque Maje.

Evelyne Chetrite, fondatrice de la marque de mode Sandro.


Evelyne Chetrite est née à Rabat dans une famille de couturiers. Après des études de droit, elle se lance dans la mode en créant sa propre marque en 1984 avec son mari Didier: Sandro. Cette passionnée de mode imagine une mode chic et accessible à mi-chemin entre luxe et grande distribution et impose très rapidement ses collections comme l’incarnation du style parisien, entre élégance et décontraction.

Le succès de Sandro est tel qu’il dépasse le cadre de sa boutique parisienne de la rue Vieille du Temple et compte aujourd’hui 750 boutiques à travers 50 pays, où chaque collection de la marque est signée depuis quarante ans par Evelyne Chetrite elle-même. «Attachée à la transmission, elle multiplie les initiatives: école interne de formation, partenariats avec l’IFM, dons de pièces et de tissus, soutien à la jeune création. En 2025, elle lance le prix Sandro x Maison Mode Méditerranée pour accompagner les talents émergents», rappelle Forbes à son sujet.

Autre Marocaine du classement, autre profil qui force l’admiration, celui de Diaa Elyaacoubi-Bouriez. Fille d’un couple d’avocats, elle est née à Meknès où elle grandit et entreprend ses deux premières années à l’université à la fin des années 80 avant de s’envoler pour Paris en 1990 et d’intégrer l’École nationale supérieure des télécoms (ENST).

Diaa Elyaacoubi-Bouriez, à la tête de Monnier Paris, fer de lance de la fashiontech française.

Ingénieure en télécoms et entrepreneuse de la tech, son parcours est aussi riche que varié. Après avoir intégré Bull, elle rejoint Cegetel en 1997, puis Vivendi. En 2002, elle parcourt le monde pendant un an, son sac sur le dos, avant de fonder à son retour en 2003 le groupe de réflexion Esprit d’entreprises, un think tank réunissant plus de 400 entrepreneurs. Elle décide de se lancer dans l’entrepreneuriat et en 2004, prend les rênes de Streamcore, une entreprise spécialisée dans l’optimisation de la qualité des réseaux informatiques.

Depuis 2020, elle développe Monnier Paris, une plateforme d’e-commerce spécialisée dans les accessoires de luxe, véritable fer de lance de la fashionTech française, en parallèle de sa fonction d’administratrice de l’Institut polytechnique de Paris.

Par Zineb Ibnouzahir
Le 11/04/2025 à 16h59