Le gouvernement a pris la décision d’apporter des changements significatifs à ses pratiques de passation des marchés publics. Cette volonté se traduit par le projet de décret N 2.22.078 visant à établir un Observatoire marocain de la commande publique (OMCP). L’essence même de cette réforme est de garantir l’équité et la transparence entre l’ensemble des acteurs, indique Finances News Hebdo. Elle vise principalement une amélioration de l’accès à ce marché, notamment par les très petites et moyennes entreprises (TPME).
«L’OMCP aura pour mission principale de centraliser, traiter, analyser et publier les données relatives aux marchés publics. En établissant des normes de performance, il permettra également d’évaluer la qualité de l’exécution des marchés publics, ouvrant ainsi la voie à une meilleure gestion des ressources», lit-on.
Par référence à l’article 3 dudit projet de décret, le professeur en économie et gestion à la Faculté des sciences juridiques, économiques et sociales (FSJES) d’Agadir, Hassan Edman, explique au magazine que «l’observatoire pourrait combler le vide et le gâchis énorme dus à la non exploitation de la grande masse d’informations traversant le portail des marchés publics et le système GID».
Pour ce dernier, le véritable apport de cette institution réside dans les deux attributions énumérées dans le décret, à savoir la mise en place des indicateurs de suivi de la performance des commandes publiques, à condition de les analyser et en sortir des recommandations à diffuser au large public, et très particulièrement aux parties prenantes du processus. Ensuite, il s’agit de mener des études et contribuer à l’étude d’impact économique de la passation des commandes publiques, selon les réglementations et les règles du jeu actuelles.
«Les extrants des deux nouvelles missions peuvent être de grande importance, à l’administration et au législateur... De même, l’administration des acheteurs publics s’en servira pour améliorer la performance et réduire le coût des différentes formes d’inefficacité, dont l’annulation des appels d’offre, la résiliation de marchés, les appels d’offre infructueux, les problèmes de paiement, la médiocrité des travaux réceptionnés, les arrêts des travaux, litiges, etc.», ajoute Hassan Edman.
Cependant, au Maroc, comme dans la plupart des pays du monde, les marchés publics ne jouissent pas en général d’une bonne image dans l’opinion publique, qui les regarde comme synonyme de corruption et de clientélisme. «Surtout qu’il est très difficile d’identifier les cas de fraude et de corruption dans la passation de ces marchés. De ce fait, avec l’observatoire qui sera mis en place, les mécanismes de passation des marchés permettront nécessairement, au-delà de l’inclusion, une redistribution des richesses au profit des TPE/PME», lit-on encore.
L’objectif principal de cette initiative est d’accroître la transparence et l’efficacité dans le processus de passation des marchés publics.