Quand l’urbanisation alimente la flambée des prix du foncier

Une vue aérienne de Casablanca, accompagnant l'article publié par le magazine russe Profil à propos des atouts touristiques du Maroc.

Revue de presseLa montée en puissance de l’urbanisation dans le Royaume s’accompagne d’une flambée spéculative sur le foncier, particulièrement dans les zones ciblées par les grands projets d’infrastructures et d’événements internationaux comme la Coupe du monde 2030. Les terrains situés en périphérie des grandes villes prennent de la valeur, attisant l’intérêt des investisseurs privés et faisant grimper les prix. Cet article est une revue de presse tirée du quotidien Les Inspirations Éco.

Le 01/06/2025 à 19h37

Le taux d’urbanisation au Maroc est passé de 55,1% en 2004 à 60,3% en 2014, puis à 62,8% en 2024.

Selon les projections, ce taux pourrait atteindre 73,6% d’ici 2050.

Cette croissance continue exerce une pression de plus en plus importante sur les réserves foncières urbaines, notamment dans les zones périurbaines et rurales, où la demande en terrains destinés à l’habitat et aux activités économiques est en forte hausse.

L’évolution de la couverture en documents d’urbanisme a permis d’ouvrir de nouvelles superficies à l’urbanisation.

À ce jour, 90% des collectivités territoriales sont couvertes par des documents d’urbanisme.

Cette couverture facilite l’approbation de projets urbains, la planification d’équipements publics (routiers notamment), ainsi que la création de zones industrielles, logistiques, commerciales et touristiques.

Toutefois, indique le quotidien Les Inspirations Éco, cette dynamique entraîne également une pression foncière dans les zones péri-urbaines, avec une montée de la spéculation, notamment en lien avec la perspective de la Coupe du monde 2030.

Les villes concernées par cet événement (Agadir, Casablanca, Fès, Marrakech, Rabat et Tanger) concentrent une part importante de la population marocaine —environ 29 millions d’habitants sur les 36 millions que compte le Royaume—, répartis principalement dans les régions de Casablanca-Settat (7,6 millions), Rabat-Salé-Kénitra (5,1 millions), Marrakech-Safi (4,8 millions), Fès-Meknès (4,4 millions), Tanger-Tétouan-Al Hoceïma (4 millions) et Souss-Massa (3 millions).

La pression sur le foncier est également accentuée par le changement de vocation de nombreuses zones agricoles situées hors périmètre urbain, écrit-on.

Depuis la Circulaire conjointe du 29 avril 2022, les attestations de vocation non agricole (AVNA) ont permis l’ouverture à l’urbanisation d’environ 120.000 hectares, dont 55.800 hectares pour les activités économiques et 61.900 hectares pour l’habitat.

Ces opérations sont encadrées par les plans d’aménagement urbain, les plans de développement des agglomérations rurales, les plans sectoriels et les plans de restructuration.

Dans cette optique, le ministère de l’Habitat a relancé l’étude du schéma prospectif de développement des systèmes métropolitains à l’échelle nationale, pour un budget de 2,8 millions de dirhams.

L’étude, prévue en deux phases jusqu’en décembre 2026, portera d’abord sur un diagnostic territorial et un benchmark international, puis sur l’élaboration d’une vision stratégique.

Elle vise à accompagner la préparation du territoire à la Coupe du monde 2030, en orientant les investissements et en rééquilibrant le développement entre les différentes régions du Royaume, notamment au-delà de l’axe du littoral atlantique.

Par Nabil Ouzzane
Le 01/06/2025 à 19h37