Numérique et administration: le Maroc accélère sa transformation digitale

Le Maroc investit dans le cloud souverain, le soutien aux startups et la digitalisation des services publics pour établir un écosystème numérique solide et compétitif.. DR

Revue de presseLa ministre déléguée chargée de la Transition Numérique et de la Réforme de l’Administration, Amal El Fallah Seghrouchni, revient en détail sur les ambitions du Maroc en matière de digital. Elle explique comment le Royaume investit dans le cloud souverain, le soutien aux startups et la digitalisation des services publics pour établir un écosystème numérique solide et compétitif. Cet article est une revue de presse tirée du magazine Challenge.

Le 14/04/2025 à 21h03

À l’occasion de la troisième édition du GITEX Africa 2025, le Maroc se positionne comme un acteur clé de la souveraineté numérique en Afrique. Le pays, qui ambitionne de devenir un modèle de transformation numérique, met en lumière ses initiatives et ses projets pour accompagner les startups et réformer l’administration publique, tout en consolidant son leadership dans la région.

Dans un entretien accordé au magazine Challenge, Amal El Fallah Seghrouchni, ministre déléguée chargée de la Transition Numérique et de la Réforme de l’Administration, explique que le GITEX Africa 2025 n’est pas seulement un salon technologique, mais un levier stratégique pour réaffirmer l’importance du Maroc dans la souveraineté numérique africaine. «Il est temps de penser un modèle africain du numérique, à la fois protecteur, éthique, inclusif et résilient», déclare-t-elle. Le pays entend se libérer de son rôle de simple consommateur de technologies et aspire à devenir un véritable créateur de solutions numériques innovantes.

Le Maroc investit dans le cloud souverain, le soutien aux startups et la digitalisation des services publics pour établir un écosystème numérique solide et compétitif. Le GITEX Africa 2025 est marqué par la participation active du Maroc, qui soutient 200 startups à travers l’initiative «Morocco 200». Ce dispositif offre aux jeunes entreprises un accès privilégié à des événements mondiaux comme le GITEX, permettant ainsi des connexions avec des investisseurs internationaux. «L’objectif est de les aider à mieux structurer leurs projets et à les mettre en relation avec les bonnes parties prenantes», précise Amal El Fallah Seghrouchni. En plus des stands d’exposition, les startups bénéficieront d’une série de bootcamps et de rendez-vous B2B, renforçant ainsi leur visibilité et leur développement.

Le défi de la transition numérique de l’administration marocaine est un autre volet fondamental de la stratégie numérique du pays. Amal El Fallah Seghrouchni souligne que certaines administrations, bien que prêtes pour la digitalisation, rencontrent des obstacles dus à des infrastructures insuffisantes, des compétences limitées en IT et un manque de coordination entre les différents services. Pour accélérer ce processus, le ministère met en place un accompagnement pour les administrations, incluant des programmes de formation et des mesures de sensibilisation à la cybersécurité et à la gestion des données sensibles.

Un autre axe stratégique du Maroc est la gestion souveraine des données. Le décret récemment publié sur l’utilisation du cloud par les infrastructures critiques de l’État marque un tournant dans la protection des données sensibles. Ce cadre juridique impose aux entités stratégiques du pays de traiter leurs données uniquement avec des prestataires qualifiés et locaux, assurant ainsi une totale souveraineté numérique et une meilleure sécurité des données.

L’intelligence artificielle (IA) est également un pilier clé de la stratégie numérique du Maroc. Le pays s’engage à intégrer l’IA dans ses secteurs économiques essentiels, à travers des initiatives telles que le hub digital régional «Digital for Sustainable Development» (D4SD), visant à promouvoir des solutions numériques durables. Le Maroc a également lancé des programmes pour renforcer les compétences en IA dès le plus jeune âge, avec l’ambition de former 200 000 enfants marocains grâce à l’initiative «AI Master Junior».

Depuis l’adoption de la stratégie «Maroc Digital 2030», des progrès notables ont été réalisés dans la simplification des démarches administratives. Le ministère de l’Éducation a, par exemple, mis en place un système de candidature dématérialisée au baccalauréat, permettant à plus de 200 000 étudiants de s’inscrire sans se déplacer ni fournir de documents physiques. Cette avancée fait partie d’une série de mesures visant à rendre les services publics plus accessibles et plus efficaces.


Par Nabil Ouzzane
Le 14/04/2025 à 21h03