Migration vers les banques participatives: le parcours du combattant pour les détenteurs de crédits

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Revue de presseKiosque360. La loi interdit le commerce d’argent aux banques participatives qui, donc, ne peuvent racheter les crédits contractés par leurs clients auprès des banques conventionnelles.

Le 10/03/2017 à 01h18

Si l’idée de l’avènement des banques participatives en enchante plus d’un, il faut d’ores et déjà savoir qu’il sera très compliqué pour les détenteurs de crédits auprès des banques conventionnelles de migrer vers ces structures qui démarreront leur activité dans le courant du second semestre de l'année. Selon La Vie Eco, qui revient sur ce sujet dans sa livraison de ce 10 mars, le transfert des financements actuels des clients de banques conventionnelles vers les banques islamiques ne sera en effet pas une tâche aisée.

L’hebdomadaire économique pense que les banques participatives piocheront forcément dans la clientèle des établissements bancaires classiques pour atteindre une part de marché acceptable. D’ailleurs, les banques participatives planchent déjà sur des solutions pour régler le problème des crédits. Pour les professionnels, le fait de réussir à offrir à la clientèle un moyen lui permettant de transférer son crédit dans une banque participative sera un outil de différenciation concurrentiel dans la bataille. Mais plusieurs obstacles paralysent cette ambition, fait remarquer le journal.

Le premier est le rachat du crédit du client auprès de sa banque. Cela pourrait constituer une solution, sauf que la circulaire de Bank Al-Maghrib (BAM) interdit strictement cette opération aux banques participatives puisqu’elle donne lieu à un achat de dette et, donc, à un commerce d’argent, interdit à ces nouveaux établissements bancaires.Le lease-back serait une solution qui permettrait à l’établissement participatif de racheter le bien auprès du propriétaire, ce qui habiliterait ce dernier à rembourser son crédit classique. L’établissement louerait ensuite le bien au client avec une possibilité d’achat, détaille La Vie Eco qui poursuit en expliquant que la réglementation ne prévoit pas ce type d'opération dont la mise en œuvre resterait illégale.L’autre solution à laquelle pourrait recourir le client consisterait dans la revente de son bien à la banque participative, qui le remettrait à sa disposition par le biais d’un contrat Mourabaha. Mais, là encore, la réglementation ne prend pas en compte ce genre d’opération.

Le journal souligne qu’il existe aussi une problématique fiscale qui vient s’ajouter à une situation déjà bien compliquée. En l’état actuel des choses, il est clair que les banques participatives ne seront vraisemblablement pas en mesure de prendre en charge les anciens crédits de leurs clients, du moins au lancement, conclut La Vie Eco.

Par Ismail Benbaba
Le 10/03/2017 à 01h18