Le Niger se retire du projet du gazoduc Nigéria-Algérie

Revue de presseAlors que le gazoduc transsaharien censé relier le Nigéria à l’Algérie via le Niger vacille sous le poids des tensions diplomatiques, le projet concurrent Nigéria-Maroc, soutenu par les États-Unis, gagne du terrain. Une revue de presse tirée du quotidien Al Ahdath Al Maghribia.

Le 06/05/2025 à 18h25

Le projet de gazoduc transsaharien (TSGP), censé relier le Nigéria à l’Algérie via le Niger, traverse une crise profonde.

Selon la plateforme spécialisée «Taqa», le Niger aurait suspendu les études finales nécessaires à sa réalisation, mettant en péril un chantier estimé à 18-20 milliards de dollars.

Cette décision intervient dans un contexte de tensions diplomatiques croissantes entre Alger et Niamey.

Selon Al Ahdath Al Maghribia de ce mercredi 7 mai 2025, le Niger a rappelé son ambassadeur en Algérie en solidarité avec le Mali, après qu’un drone malien a été abattu près de la frontière algérienne.

En réponse, Alger a également rappelé son ambassadeur, aggravant la crise.

Les expulsions massives de migrants subsahariens par l’Algérie vers le Niger, qualifiées d’«inhumaines» par les autorités nigériennes, ont exacerbé les tensions.

Face aux déboires du TSGP, le gazoduc Nigéria-Maroc, soutenu par les États-Unis, émerge comme une alternative crédible.

Lors des réunions du FMI et de la Banque mondiale à Washington, le ministre nigérian des Finances, Wale Edun, a confirmé l’intérêt des États-Unis pour investir dans ce projet, soulignant son importance stratégique pour diversifier les approvisionnements énergétiques européens.

Le projet s’inscrit dans la vision des «Pays Africains Atlantiques», initiée par le Royaume et visant à renforcer les infrastructures énergétiques et commerciales du continent.

Les États-Unis, en soutenant le projet Nigéria-Maroc, cherchent à contrer l’influence chinoise, relaie Al Ahdath Al Maghribia.

L’Europe, dépendante du gaz russe, voit dans ce projet une opportunité de diversification, renforçant l’importance géopolitique de l’Afrique de l’Ouest.

Malgré les récents accords tripartites (Algérie, Nigéria, Niger), les tensions politiques et les risques sécuritaires rendent improbable la concrétisation de ce projet.

En revanche, le soutien américain et la stabilité relative des pays traversés (Bénin, Ghana, Sénégal, etc.), favorisent sa viabilité.

Par Hassan Benadad
Le 06/05/2025 à 18h25