Kénitra: le chinois Gotion démarrera la production des batteries pour véhicules électriques en juin 2026

Lors de la signature le 31 mai 2023, à Marrakech, du mémorandum d'entente entre le Maroc et Gotion High-Tech.

Le groupe chinois Gotion High-Tech, qui vient de signer avec le Maroc un accord d’investissement de 12,8 milliards de dirhams, produira ses premières batteries pour véhicules électriques dans 24 mois, le délai nécessaire pour édifier sa future usine à Kénitra.

Le 06/06/2024 à 18h26

«La construction de l’usine commencera bientôt avant de concrétiser en juin 2026 la première phase de fabrication de batteries pour véhicules électriques de 20 GWh, une production qui peut aller jusqu’à 120 GWh dans les prochaines années avec un objectif de créer 17.000 emplois, dont 10.000 directs», a expliqué lors d’une rencontre avec la presse le ministre délégué chargé de l’Investissement, de la Convergence et de l’évaluation des Politiques publiques, Mohcine Jazouli. 85% de la production des batteries électriques de ce fabricant seront destinés à l’exportation.

Le ministre n’a pas trouvé de mots assez forts pour exprimer sa satisfaction après la signature ce jeudi 6 juin 2024 à Rabat de la convention d’investissement avec le président du groupe Gotion High-Tech, Zhen Lie, en présence du chef du gouvernement Aziz Akhannouch et de plusieurs autres ministres.

«Il faut que les Marocains soient fiers aujourd’hui que leur pays, sous les hautes orientations royales, soit parvenu à concrétiser cet investissement, le premier du genre au Maghreb et dans la région MENA. C’est un moment historique», s’est félicité le ministre, avant de rappeler la stratégie du gouvernement axée sur la réalisation des investissements pour une valeur totale de 500 milliards de dirhams entre 2022 et 2026, en vue de créer près de 500.000 emplois.

«Les discussions avec le groupe sino-européen, associé au puissant fabricant allemand de voitures Volkswagen ont nécessité deux années de travail, dont une année après la conclusion du mémorandum d’entente, il y a un an», a déclaré le ministre qui était entouré de ses trois proches collaborateurs en charge du secteur des investissements. Selon Mohcine Jazouli, le groupe sino-européen prévoit d’atteindre, selon les objectifs, une vitesse de croisière de fabrication des batteries en générant des recettes de l’ordre de deux milliards de dollars par an.

La fabrication des composantes des batteries n’entre pas dans le cadre de cet investissement. C’est le groupe, a-t-il précisé, qui doit par ses propres moyens fixer et se charger de la nature des produits et des matières premières lui permettant de fabriquer les batteries électriques.

D’une autre manière, cela veut dire que c’est l’investisseur qui doit s’occuper de cette tâche pour acquérir ailleurs les matières premières lui servant à fabriquer les composantes de ses batteries électriques.

«Le groupe possède les compétences nécessaires de travailler à l’échelle internationale avec d’autres acteurs», ont clarifié les collaborateurs du ministre, estimant qu’en général la batterie décarbonée est produite à partir «du lithium, du fer et des phosphates».

Mohcine Jazouli a par ailleurs expliqué que plusieurs pays étaient en compétition pour décrocher ce contrat. Mais, a-t-il souligné, ce sont les atouts du Royaume du Maroc qui ont prévalu. Sollicité par Le360 pour préciser ces atouts, le ministre a résumé prioritairement ces points à «la stabilité et la sécurité dont jouit le pays et à la jeunesse de sa population qui va assurer une main-d’œuvre qualifiée durable».

Le ministre a aussi énuméré comme éléments positifs les «infrastructures de base» dont dispose le Maroc et «les 50 accords de libre-échange qui lient le Royaume aux pays de l’Europe et aux États-Unis».

Dernier avantage, il concerne les énergies renouvelables qui devront «diminuer les coûts de la production de l’usine».

«Il faut travailler avec l’énergie verte, car le coût énergétique est important», a conclu le ministre avant de révéler que son ministère vient de confier à un bureau d’étude spécialisé d’élaborer un rapport sur l’impact des investissements sur l’emploi et le chômage.

Rappelons que Gotion High-Tech a réalisé des investissements majeurs en Europe, aux États-Unis et en Asie avec près de 12 gigafactory lancées ces deux dernières années afin de répondre à l’importante demande mondiale dans le secteur de la mobilité électrique.

Par Mohamed Chakir Alaoui
Le 06/06/2024 à 18h26