L’ambassadrice de Malaisie à Rabat «très impressionnée» par le développement rapide des énergies renouvelables au Maroc

Dato’ Astanah Abdulaziz, ambassadrice de Malaisie au Maroc, à Guelmim, le 22 octobre 2022.

Dato’ Astanah Abdulaziz, ambassadrice de Malaisie au Maroc, à Guelmim, le 22 octobre 2022. . khalil Essalak / Le360

Le 24/10/2022 à 19h19

VidéoRencontrée en marge de la 3e conférence des MD Talk sur le thème des énergies renouvelables, samedi 22 octobre 2022 à Guelmim, l'ambassadrice de Malaisie au Maroc, Dato’ Astanah Abdulaziz, a tenu à saluer le niveau du développement remarquable du secteur des énergies renouvelable au Maroc, particulièrement dans les régions du Sud. Interview.

Vous avez assisté à la présentation des atouts de la région Guelmim Oued-Noun. Comment évaluez-vous son potentiel dans le domaine des énergies renouvelables? Tout d'abord, je voudrais exprimer ma joie d'être ici, de faire partie du débat, autour d’un sujet extrêmement important, organisé dans cette région du Maroc considérée comme l’avenir des énergies renouvelables.

La sécurité énergétique est une question très importante pour tous les pays, particulièrement ceux qui veulent se développer rapidement parce que l'énergie est à la base de tout ce que nous entreprenons.

Vous ne pouvez pas développer votre industrie sans avoir de l’énergie, encore moins avec toutes les perturbations qu’il y a aujourd’hui dans le monde. Nous avons tous besoin de souveraineté et de sécurité pour notre approvisionnement en nourriture, en énergie, etc.

En tant qu’ambassadrice d’un pays en développement, la Malaisie, je suis extrêmement heureuse et fière pour le Maroc et je suis très impressionnée par le niveau et la rapidité avec lesquels le Maroc avance dans ce domaine. C’est l'un des champions du monde en énergies renouvelables. Nous sommes très heureux pour le Maroc, et avec le Maroc. 

Quels sont les domaines de coopération à développer dans le futur entre le Maroc et la Malaisie?La Malaisie s’intéresse aussi au développement des énergies renouvelables, spécialement depuis que nous avons commencé à discuter des objectifs de développement durable 2030 des Nations Unies. Nous avons examiné cette question de manière très profonde ces dernières années et tout ce que nous faisons depuis est basé sur ces objectifs et je vois que le Maroc fait la même chose.

La différence entre la Malaisie et le Maroc est que nos défis sont différents: la Malaisie est bénie par l’abondance de l'eau, nous avons beaucoup de pluie parce que nous sommes un pays tropical, tandis que le Maroc, en particulier dans cette région (Guelmim, Ndlr), a un climat plutôt sec avec comme atouts les énergies éolienne et solaire.

Aujourd’hui, la Malaisie est le troisième plus grand producteur de panneaux solaires photovoltaïques après les Etats-Unis et la Chine, qui investissent également et de manière significative en Malaisie dans ce domaine, ce qui a fait que notre pays s’est beaucoup développé grâce, à la fois à la technologie étrangère et locale.

Je voudrais qu’on explore davantage le potentiel de coopération commune dans ce secteur, en particulier avec le Maroc. J'ai déjà entamé des discussions, dans ce sens, pour voir si nous pouvons aller plus loin.

L'autre sujet que j’aimerais développer avec le Maroc est le traitement de l’eau. Même si la Malaisie est bénie de ressources hydriques, on ne doit pas les gaspiller, parce que le climat change et nous ne savons pas ce que l'avenir nous réserve. Ce sont donc, pour l'instant, les deux domaines que j'aimerais qu’on développe avec le Maroc.

Comment voyez-vous l’avenir des relations entre le Maroc et la Malaisie? Mon souhait, en tant qu'ambassadrice de Malaisie au Maroc, est de développer davantage les relations très anciennes entre nos deux pays, qui historiquement sont des royaumes et continuent de l’être.

D’ailleurs, j'ai trouvé votre carte incroyablement intéressante, parce que dans les années 1400, la Malaisie était la plaque tournante du commerce, par voie maritime, alors que durant cette même période le Maroc était un hub commercial par voie terrestre.

En consultant davantage les archives historiques, on découvre que des commerçants arrivaient chaque année jusqu’en Malaisie. Il s'agit donc d'une relation qui s'est poursuivie au fil des ans et j'espère que nous continuerons à progresser dans de nouveaux domaines tout en renforçant les domaines de coopération traditionnels.

Par Safae Hadri et Khalil Essalek
Le 24/10/2022 à 19h19