Informel: une réforme basée sur les régimes de l’auto-entrepreneur et de la CPU

Le ministre délégué chargé du Budget, Fouzi Lekjaa.

Revue de presseFouzi Lekjaâ, ministre chargé du Budget, engage le débat pour accélérer la réforme du secteur informel. En réévaluant les régimes fiscaux existants et en renforçant les mesures d’accompagnement des très petites, petites et moyennes entreprises, il vise à favoriser l’intégration progressive et durable des acteurs informels dans l’économie formelle. Cet article est une revue de presse tirée du quotidien L’Economiste.

Le 18/06/2025 à 20h16

Fouzi Lekjaâ, ministre chargé du Budget, place la transformation du secteur informel au cœur de ses priorités. Sa démarche, écrit le quotidien L’Economiste dans son édition du jeudi 19 juin, repose sur une implication directe et précoce des parlementaires, qu’il souhaite associer étroitement dès le lancement des projets de réforme. Cette collaboration vise à assurer une évaluation collective et rigoureuse des dispositifs existants, notamment les régimes de l’auto-entrepreneur et de la Contribution professionnelle unique (CPU), qui constituent selon lui des leviers essentiels pour accompagner la transition vers le formel.

L’objectif principal affiché par le ministre est de dresser un bilan précis des avancées réalisées dans ces deux régimes, afin d’en proposer une révision adaptée et efficace. Les services de son ministère travaillent actuellement à finaliser ces révisions, avec une échéance fixée à la mi-juillet, lit-on. Cette date coïncidera avec la présentation du rapport d’exécution de la loi de finances pour le premier semestre 2025, qui servira de cadre aux discussions parlementaires. Ces dernières permettront d’intégrer les ajustements dans le projet de loi de finances 2026.

Fouzi Lekjaâ souligne que ces réformes ne visent pas à créer de nouvelles structures, mais à améliorer et optimiser les mécanismes existants. L’un des points clés concerne également l’amélioration du soutien offert aux TPME par le décret de la charte de l’investissement, qui, selon lui, doit être appliqué de manière rigoureuse pour faciliter la transformation du secteur informel en un véritable secteur entrepreneurial structuré. Ce soutien s’appuie notamment sur des mesures incitatives relatives à l’emploi, à l’investissement et au développement des entreprises.

Au-delà de l’évaluation et de la réforme des régimes fiscaux, souligne L’Economiste, le ministre entend inscrire cette transition dans une approche globale et multidimensionnelle. Il prône un accompagnement complet des acteurs informels, incluant l’accès facilité au financement, la simplification des démarches administratives et l’ouverture aux marchés publics. Ces mesures visent à encourager l’intégration économique durable des unités informelles, en leur offrant les conditions nécessaires à leur croissance et leur pérennisation.

Face à l’ampleur apparente du secteur informel, estimé à plus de 2 millions d’unités générant un chiffre d’affaires total de 527 milliards de dirhams selon le HCP, Fouzi Lekjaâ appelle à une lecture nuancée des données. Il rappelle que la majorité de ces unités sont de très petite taille, avec un faible pouvoir contributif fiscal, et qu’il convient donc d’adopter une stratégie équilibrée, réaliste et progressive pour leur intégration.

Par Lamia Elouali
Le 18/06/2025 à 20h16