La réunion de ce lundi 14 mars, prévue à partir de 10h au siège du Centre d'accueil et de conférences (CAC) à Rabat, a pour but de trouver une solution qui aidera les professionnels des transports à surmonter une conjoncture difficile marquée par la flambée du prix du gasoil (plus de 11 dirhams le litre) et, partant, à préserver le pouvoir d’achat des citoyens.
Plusieurs ministres du gouvernement Akhannouch prendront part à cette réunion, notamment Mohamed Abdeljalil (Transport et Logistique), Fouzi Lekjaa (Budget), apprend Le360 de source sûre. La présence de Nizar Baraka (Equipement) et Laila Benali (Energie) n’est pas exclue.
Cette réunion s’inscrit dans la continuité des rounds de discussions menés récemment par le ministère du Transport avec les représentants du secteur et intervient quelques jours après la grève de 72 heures (du 7 au 9 mars) organisée par certains syndicats.
Si le principe est acquis pour répercuter les fluctuations du prix du gasoil, à la hausse comme à la baisse, sur les factures de transport, cette solution demande quelques mois avant de se concrétiser, le temps qu’il faut pour préparer la loi, les décrets et les organes encadrant la mise en œuvre de ce mécanisme d’indexation-carburant.
Lire aussi : Flambée des prix des carburants: Mohamed Abdeljalil promet des solutions aux professionnels du transport routier
Destinée aux transporteurs de marchandises, la solution d’indexation ne permet pas de toucher le segment du transport de voyageurs (taxis, autobus, autocars) pour lequel la tarification, dans la plupart des cas, est fixée par l'administration. C’est la raison pour laquelle le gouvernement se dirige vers l’octroi d’une aide directe aux professionnels.
Selon nos informations, le gouvernement n’est pas enthousiaste à l’idée de reprendre l’expérience vécue en 2015, financée par le Fonds d’accompagnement des réformes de transport (FART), où l’aide était fournie a posteriori en se basant sur le volume de consommation déclarée par les transporteurs.
Il s’agirait cette fois d’apporter une aide directe forfaitaire dont le montant varierait selon le type de transport (autocars, poids lourd, taxis, etc) en tenant compte d’un certain nombre de paramètres.
D’aucuns n’hésitent pas à remettre en question l’efficacité de la solution de l’aide directe dans un secteur caractérisé par l’hégémonie de l’informel. C’est la raison pour laquelle des voix s’élèvent, parmi les professionnels, pour inciter le gouvernement à oser une vraie politique des transports, en insistant sur deux principaux leviers d’ordre fiscal.
D’une part, la récupération de la Taxe intérieure de consommation (TIC) en introduisant le gasoil professionnel, à l'instar d'autres pays. D’autre part, le relèvement de la TVA sur le gasoil de 10 à 20%. Plusieurs fédérations de transporteurs estiment que ces deux mesures auront un effet structurant sur le secteur en réduisant la gap de compétitivité avec le pavillon étranger, mais aussi en incitant les unités informelles à migrer vers le formel, entraînant ainsi un élargissement de l’assiette fiscale et, par ricochet, une amélioration des recettes budgétaires.