Inflation: alerte sur la politique de gestion des stocks pétroliers

Leila Benali, ministre de la Transition énergétique.

Leila Benali, ministre de la Transition énergétique. . DR

Revue de presseLes experts appréhendent une nouvelle vague inflationniste sur les produits pétroliers raffinés. Cette revue de presse est tirée d’un article des Inspirations Eco.

Le 26/01/2023 à 22h11

Le Maroc dispose-t-il d’un stock de produits pétroliers suffisant? C’est la question que se pose le quotidien Les Inspirations Eco dans son édition du vendredi 27 janvier. À en croire Leila Benali, ministre de la Transition énergétique et du développement durable, la capacité de stockage est actuellement de 1,9 million de m3 de produits pétroliers liquides et d’environ un demi-million de m3 de gaz de pétrole liquéfié. Selon les dernières données, le stock de produits pétroliers a atteint plus de 30 jours de consommation nationale.

Elle (la ministre, NDLR) a également soulevé que son département s’emploie à accélérer tous les projets, notamment dans le secteur privé, pour développer des capacités de stockage supplémentaires pour le stockage des matières pétrolières, qui atteindront près d’un demi-million de mètres cubes, soit environ 13 jours supplémentaires, avec un investissement financier d’environ 2 milliards de dirhams à l’horizon 2023.

«Or, la réglementation en vigueur impose un stock de sécurité de 60 jours», indique le quotidien. Citant Mostafa Labrak, expert pétrolier et secrétaire général de la Fédération de l’énergie du Maroc, Les Inspirations Eco précise qu’il ne faut pas confondre stock de sécurité et stock outil. Le stock de sécurité n’est pas mouvementé, contrairement au stock outil dont disposent les distributeurs, et qui est généralement de 15 jours, pour alimenter le marché.

«Au niveau du contenant, le problème ne se pose pas. C’est au niveau du contenu que le bât blesse», prévient l’expert. Le renforcement du rôle de l’État dans le contrôle du stock de sécurité s’avère impératif. Dans d’autres pays, celui-ci est géré directement par l’État, ce qui n’est pas le cas du Maroc.

A eux seuls, les pétroliers ne sont pas en mesure d’assumer les investissements relatifs à la consolidation de la capacité de stockage. «En effet, si auparavant le besoin pour construire 1 m3 tourne autour de 5.000 DH, il est d’environ 12.500 DH actuellement», lit-on.

Pour sa part, la ministre a noté que la loi relative au stock de sécurité et la résolution y afférente ne confèrent pas à l’État un rôle direct dans la création d’un stock de réserve qui renforce l’approvisionnement, ni en ce qui concerne les stocks stratégiques qui peuvent affecter les prix, ajoutant que le cadre juridique relatif au stock de réserve ne tient pas compte aujourd’hui des matières de base qui sont consommées par les Marocains ou le tissu économique.

En attendant, un comité a été mis en place pour planifier les infrastructures des produits énergétiques avec le ministère de l’Équipement et de l’eau, travaillant, selon une étude, à planifier les flux énergétiques de manière équilibrée et à développer toutes les infrastructures nécessaires pour améliorer les capacités compétitives. Les résultats de cette étude seront utilisés après son achèvement afin de mettre en œuvre le nouveau système de gestion de stock de réserve et l’amélioration des capacités de stockage de manière équilibrée dans l’ensemble du Royaume.

Par Nabil Ouzzane
Le 26/01/2023 à 22h11