Industrie automobile: le Maroc en tête des investissements dans la région MENA

Une usine de production automobile.

Une usine de production automobile.

Revue de presseLe Maroc s’impose comme le principal pôle d’attraction des investissements automobiles dans la région MENA au premier trimestre 2025. Selon une analyse du cabinet BMI, le Royaume a concentré à lui seul un tiers des projets identifiés, en grande partie dans la fabrication de composants. Une dynamique portée par l’essor de la production locale de véhicules, l’arrivée d’acteurs chinois et un positionnement stratégique aux portes de l’Europe. Cet article est une revue de presse tirée du quotidien L’Economiste.

Le 21/05/2025 à 21h04

Le cabinet de recherche BMI, filiale de Fitch Solutions, a publié une analyse intitulée «Autos Investment Roundup: MENA Captures Increased Investment Interest, Driven By Surge In Component Manufacturing», qui dresse un état des lieux des investissements dans le secteur automobile dans la région MENA. L’étude, indique le quotidien L’Economiste dans son édition du jeudi 22 mai, révèle un intérêt croissant pour la région, porté notamment par l’essor de la fabrication de composants automobiles.

Au cours du premier trimestre 2025, le Maroc s’est distingué comme le principal bénéficiaire des investissements dans la région, avec neuf projets recensés sur un total de 27. Le pays représente ainsi une part importante des 2,6 milliards de dollars investis à l’échelle régionale sur cette période.

Ces investissements proviennent principalement d’acteurs européens et chinois du secteur. Parmi eux figure l’entreprise allemande Fränkische Industrial Pipes, qui prévoit d’investir 100 millions de dirhams dans une unité de production de systèmes plastiques pour l’automobile. Autre entreprise allemande, Leoni a récemment inauguré une usine dédiée aux systèmes de câblage pour véhicules utilitaires.

Plusieurs groupes chinois, tels que HangZhou Redick Energy Saving Technology, Guangdong Haomei New Materials et Lingyun Industrial, ont également annoncé des projets portant sur la fabrication de roulements, de boîtiers de batteries pour véhicules à énergie nouvelle, de composants structuraux de carrosserie ou encore de pièces laminées à haute résistance, rappelle L’Economiste.

Le développement de cette filière est soutenu par la présence de constructeurs internationaux déjà implantés dans le pays, comme Renault et Stellantis, ainsi que par la montée en puissance de la production locale de véhicules. Cette dynamique stimule la demande en composants fabriqués localement, favorisant l’implantation de nouveaux fournisseurs.

Selon BMI, «les investissements dans la fabrication de composants sont liés à l’expansion de la production locale de véhicules, à la fois par les constructeurs historiques et par l’arrivée d’acteurs chinois». Le cabinet estime que cette tendance devrait se poursuivre, portée par le renforcement des chaînes d’approvisionnement locales.

Sur le plan régional, l’Afrique du Nord concentre la majorité des projets d’investissement. Outre le Maroc, l’Égypte a enregistré six projets, suivie de l’Algérie (cinq), de l’Arabie saoudite et d’Israël (deux chacun), ainsi que de l’Iran (un projet). La plupart de ces investissements concernent la fabrication de composants et la production de véhicules particuliers, dans la continuité de la croissance enregistrée dans le segment des véhicules électriques au trimestre précédent.

En 2024, le Maroc avait déjà attiré environ 28% des projets d’investissement analysés par BMI dans la région. L’étude souligne par ailleurs que «les constructeurs automobiles chinois se tourneront de plus en plus vers les marchés de la région MENA afin de contourner les droits de douane de l’UE sur les véhicules électriques chinois importés et d’étendre leur présence régionale au Moyen-Orient».

Par Lamia Elouali
Le 21/05/2025 à 21h04