Au lendemain de la réunion du roi Mohammed VI consacrée au développement des énergies renouvelables au cours de laquelle le Souverain a appelé à élaborer une «Offre Maroc» opérationnelle et incitative dans le domaine de l’hydrogène vert, les membres du Cluster GreenH2 se sont réunis, jeudi 1er décembre 2022, à Rabat, pour établir un nouveau plan d’action.
Réunissant les principaux acteurs de l’écosystème énergétique, notamment l’IRESEN, MASEN, l’ONHYM, l’ONEE, l’OCP et la CGEM, le Cluster GreenH2 travaille depuis près de deux ans à promouvoir la filière hydrogène au Maroc à travers l'initiation, l'accompagnement et la coordination des projets collaboratifs innovants dans le domaine.
Désormais, les différentes parties prenantes ambitionnent de mettre en place une «plateforme marocaine de chimie verte», grâce à la multitude d'opportunités qu’offre l’hydrogène vert et la richesse des ressources renouvelables dont dispose le pays. Selon le président du Cluster GreenH2, Mohammed Yahya Zniber, «ce n’est pas produire de l’hydrogène vert qui importe aujourd’hui, mais ce que nous pouvons en faire».
En effet, l’hydrogène qui est un gaz léger utilisé comme combustible peut être également reconverti en électricité ou utilisé comme matière de base pour la production d'ammoniac (engrais) et du méthanol utilisé comme carburant ou solvant dans les plastiques, ciments, encres et diverses peintures industrielles.
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L’hydrogène «vert» fabriqué à partir d’un processus d’électrolyse visant à décomposer l’eau (H2O) à l’aide d’un courant électrique d’origine renouvelable (éolien ou solaire) pour obtenir le dioxygène O2 et le gaz hydrogène H2, permet donc de produire également de l’ammoniac vert et du méthanol vert ce qui réduirait significativement l'empreinte carbone de plusieurs industries locales.
«Aujourd’hui, l’hydrogène vert peut permettre au Maroc d’avoir une vraie plateforme de chimie à laquelle nous n’avions pas accès auparavant, grâce notamment à l’ammoniac vert et le méthanol vert qui est une molécule de base extrêmement importante de la chimie», souligne Mohammed Yahya Zniber.
Pour atteindre cette ambition, plusieurs défis restent à relever notamment le développement du parc solaire et des stations de dessalement de l’eau et la mobilisation du tissu industriel national qui pourrait tirer profit du développement d’une offre Maroc dans ce domaine.
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«Pour produire de l’hydrogène vert, nous avons bien évidemment besoin d’énergie renouvelable qui va nous fournir l’électricité, nous avons également besoin d’électrolyseurs et d’eau dessalée et nous avons ensuite toute la transformation qui se fait derrière. Toute une chaîne de valeur qui représente au niveau mondial près de 250 milliards de dollars annuellement, uniquement pour les équipements industriels», note le président du Cluster GreenH2.
Et d’ajouter: «Si le Maroc peut se placer sur ce domaine et encourager les entreprises, particulièrement les PMI et PME pour la fabrication de composants et d'équipements, nous allons garantir un développement industriel extrêmement important pour notre pays, créateur d’emplois et de savoir-faire et de technologies».
De son côté, le vice-président du cluster, Badr Ikken, a mis en avant le positionnement «prometteur» du Maroc au niveau de l’Afrique et de la région MENA en matière d’énergies renouvelables et d’hydrogène vert, assurant de la capacité du pays à figurer parmi les champions mondiaux dans le domaine durant les prochaines années.
«D’ici 2030, le Maroc serait capable d’exporter jusqu’à 3 millions de tonnes d’hydrogène sous forme notamment d’ammoniac vert. A terme, il faudra consolider l’infrastructure existante des terminaux et des ports pour pouvoir exporter davantage et monter en puissance. A l’horizon 2050, c’est un marché de plusieurs centaines de milliards de dollars qui s’offre à nous et que nous devrons saisir», détaille-t-il.