Accélérer la mise en œuvre de la feuille de route nationale de production d’hydrogène vert et de ses dérivés. C’est là une des principales instructions données par le roi Mohammed VI lors de la réunion traditionnelle de suivi des objectifs stratégiques du Royaume, en matière de développement à grande échelle des énergies renouvelables, tenue mardi dernier au Palais Royal de Rabat.
Le Roi y a appelé à élaborer, dans les meilleurs délais, une «Offre Maroc» opérationnelle et incitative, couvrant l’ensemble de la chaîne de valeur de la filière de l’hydrogène vert.
Cité par le quotidien Les Inspirations Eco dans son édition du jeudi 24 novembre, le président du Cluster Green H2, Yahya Zniber, s’en réjouit. «Nous sommes heureux de cette décision royale. En tant que cluster, qui a contribué à l’élaboration de la feuille de route nationale sur l’hydrogène, nous avions besoin de cette position forte au plus haut niveau de l’État», déclare-t-il.
Et pour cause, la concurrence très rude sur cette filière. Profitant de la COP27, qui vient de se terminer à Charm el-Cheikh en Égypte, plusieurs pays africains ont, en effet, affiché leurs ambitions pour la production d’hydrogène vert et ses dérivés. «On peut citer l’Égypte, l’Algérie, la Libye, la Mauritanie, le Soudan et le Tchad au Nord et à l’Est de l’Afrique, tandis qu’au Sud du continent, il y a le Botswana, la Namibie et l’Afrique du Sud qui se sont signalés», indique le quotidien.
La feuille de route nationale sur l’hydrogène révèle que le Maroc peut devenir un acteur clé du développement de la filière de l’hydrogène vert au niveau régional et capter jusqu’à 4% de la demande mondiale en molécules vertes. L’objectif est donc de positionner le Royaume dès aujourd’hui sur l’hydrogène vert en tant que solution technologique de conversion et de stockage d’énergie, à l’instar du Japon, de l’Allemagne, de la France, du Danemark, de l’Espagne...
«La création de filières économiques et industrielles autour des molécules vertes, particulièrement l’hydrogène, l’ammoniac et le méthanol, contribuera ainsi à réduire les émissions de gaz à effet de serre (jusqu’à 20%) et soutenir également la décarbonation de pays partenaires grâce à l’export. La demande à l’export est estimée à 10 TWh en 2030 pour une puissance de 6 GW en sources d’énergie renouvelable, 46 TWh en 2040 pour une puissance de 25 GW et 115 TWh en 2050 pour une puissance d’environ 60 GW», lit-on.
La demande nationale en hydrogène vert et ses dérivés est estimée, elle, à 4 TWh en 2030 pour une puissance de 2 GW en sources d’énergie renouvelable, 22 TWh en 2040 pour une puissance de 12 GW et 40 TWh en 2050 pour une puissance d’environ 20 GW. «C’est équivalent à un investissement cumulé de 90 milliards de dirhams à l’horizon 2030 et 760 milliards de dirhams à l’horizon 2050», précise Les Inspirations Eco.