HCP: hausse des prix, détérioration du niveau de vie... Le moral des ménages au plus bas

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Hausse des prix des produits alimentaires, détérioration du niveau de vie, incapacité à épargner... L'impact de la conjoncture économique actuelle se fait profondément ressentir sur le moral des ménages marocains, qui a atteint son niveau le plus bas depuis 2008, selon la dernière enquête du Haut-Commissariat au Plan.

Le 19/10/2022 à 13h32

Le HCP vient de publier les résultats d’une enquête de conjoncture auprès des ménages au titre du troisième trimestre de l’année 2022. D’après ses conclusions, le moral des Marocains continue sa tendance baissière et a atteint son niveau le plus bas comparativement à 2008. Cette tendance baissière se reflète notamment sur l’indice de confiance des ménages (ICM) qui s’est établit à 47,4 points au lieu de 50,1 points enregistrés le trimestre précédent et 65,5 une année auparavant. Une régression qui s’explique par la détérioration de l’ensemble des indicateurs composant l’ICM.

Ainsi, au troisième trimestre de cette année 2022, 81,5% des ménages déclarent une dégradation du niveau de vie au cours des 12 derniers mois, 11,6% un maintien au même niveau et 6,9% une amélioration. Le solde d’opinion sur l’évolution passée du niveau de vie est resté négatif, à moins 74,6 points, contre moins 73,0 points au trimestre précédent et moins 41,5 points au même trimestre de l’année passée. Par ailleurs, 49,8% des ménages s’attendent à une dégradation de leur niveau de vie, 41,9% à un maintien au même niveau et 8,3% à une amélioration.

S’agissant du prix des produits alimentaires, 99,1% des ménages déclarent que ceux-ci ont augmenté au cours des 12 derniers mois.

En outre, 76,4% des ménages s’attendent à ce que les prix des produits alimentaires continueront à augmenter au cours des 12 prochains mois, alors que 2,8% seulement des ménages prévoient une baisse de ceux-ci. Une dégradation qui a aussi été constatée au niveau du solde d’opinion de ces deux indicateurs, note le HCP.

La majorité des ménages marocains trouvent que leur situation financière est en «constante détérioration». D’après l’enquête menée par le HCP, au troisième trimestre de 2022, 53,5% des ménages seulement estiment que leurs revenus couvrent entièrement leurs dépenses, alors que 43,7% déclarent s’endetter ou puiser dans leur épargne.

L’enquête fait également ressortir un ressenti négatif des ménages marocains quant à l’évolution de leur situation financière au cours des 12 derniers mois, avec 52,9% contre 5,2% des ménages qui considèrent que celle-ci s’est dégradée. Les ménages marocains restent aussi pessimistes sur l’évolution de leur situation financière au cours de l’année à venir. 16,5% contre 22,4% des ménages s’attendent à une amélioration au cours des 12 prochains mois.

En parallèle, la proportion des ménages qui s’attendent à une hausse du chômage au cours des 12 prochains mois s’est, quant à elle, élevée à 87,5% contre 4,0% qui s’attendent à une baisse. Avec un solde d’opinion négatif à moins 83,5 points, cet indicateur enregistre ce trimestre son niveau le plus bas depuis 2008.

Quel impact sur l’épargne et l’achat de biens durables ?Face à la hausse des prix et la dégradation de leur situation financière, 2,8% seulement des ménages affirment épargner une partie de leur revenu au troisième trimestre de 2022. Les projections relatives à la capacité des ménages à épargner au cours des 12 prochains mois sont, à leur tour, teintées de pessimisme. En effet, 11% seulement, contre 89% des ménages s’attendent à épargner au cours des 12 prochains mois.

Enfin, 82,1% contre 8,1% des ménages considèrent que le moment n’est pas opportun pour effectuer des achats de biens durables. Le solde d’opinion de cet indicateur est resté négatif avec moins 74 points enregistrant une détérioration aussi bien par rapport au trimestre précédent que par rapport au même trimestre de l’année passée.

Le 19/10/2022 à 13h32