Le nombre de défaillances d’entreprises au Maroc a atteint 15.658 en 2024, en hausse de 10% sur un an, selon les chiffres recueillis auprès du spécialiste marocain de l’information légale et financière Inforisk.
Les secteurs particulièrement touchés sont le commerce (33% des entreprises défaillantes totales), suivi de l’immobilier (20%), le BTP (15%), le transport (9%) et les industries manufacturières (7%).
Par ville, Casablanca est impliquée à elle seule dans le quart des défaillances (25%), suivie de Rabat (8%), Tanger (7%) et Marrakech (6%). En glissement annuel, la plus forte croissance a été observée à Rabat (+32%), suivie de Marrakech (+13%) et Casablanca (+9%).

À l’échelle mondiale, le dernier rapport sur les faillites intitulé Global Bankrutpcy Report publié par Dun & Bradstreet révèle une situation préoccupante. Sur un total de 47 économies analysées, 65 % des pays ont enregistré une hausse des faillites en 2024 (contre 53% en 2019), soit le plus haut niveau observé depuis 12 ans. La hausse médiane des défaillances d’entreprises atteint 17% en glissement annuel.

«La tendance est d’autant plus marquée qu’elle succède à une période artificiellement basse, soutenue par les mesures d’aides exceptionnelles des gouvernements durant la crise sanitaire», souligne Amine Diouri, directeur Etudes & Communication chez Inforisk.
Et d’ajouter: «C’est la première fois depuis de nombreuses années que le Maroc surperforme par rapport au reste du monde, démontrant ainsi son niveau de résilience».
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Cette performance «rare» est d’autant plus remarquable que, dit-il, «entre 2009 et 2024, les faillites au Maroc ont augmenté de manière quasi discontinue (hors période Covid en 2020) de 14% en moyenne par an».
S’agissant de la période 2019-2023, Inforisk estime que l’exercice de comparaison internationale demeure tronqué par les nombreuses aides étatiques accordées aux entreprises. En 2020, pendant la période de la pandémie, quasiment toutes les économies du monde ont subventionné leurs entreprises pour éviter les faillites de masse (baisses de charges sociales et fiscales, aides directes, etc.). Même après 2021, plusieurs pays ont continué de subventionner les entreprises en difficulté.
Par ailleurs, durant cette période, les taux d’intérêts étaient encore très bas dans la majorité des pays développés (USA, Europe...), rendant le coût de l’endettement très faible. D’où le niveau historiquement bas des taux de faillites dans de nombreux pays, notamment européens.
«Au Maroc, le libre marché a repris ses droits dès 2021, année marquant la fin des prêts garantis par l’Etat et autres aides publiques. Ainsi, de nouveaux seuils de défaillances ont été atteints dès cette année», explique Amine Diouri.