Enquête. Vidéos. Fuite des cerveaux: comment le Canada et surtout la France saignent le Maroc de ses cadres

(Illustration.)

(Illustration.) . DR

Le phénomène n’est pas nouveau mais il a atteint son point culminant cette année. Débauchés par des pays occidentaux, des milliers de compétences marocaines, évoluant essentiellement dans les technologies de l’information, quittent le Maroc. Analyse d’une tendance des plus alarmantes.

Le 24/10/2019 à 17h24

Bon gré, mal gré, il faudra bien le reconnaître, car les faits et les chiffres sont têtus et il y a de quoi s’inquiéter. Cédant à l’appel très appuyé de pays occidentaux, au premier rang desquels se place la France, plusieurs milliers de cadres marocains quittent le pays pour évoluer professionnellement, et pas seulement, sous d’autres cieux. Pour la plupart formés dans les universités et les grandes écoles marocaines, dotés d’une expérience professionnelle souvent probante dans leur pays natal, ils sont, chaque année, de plus en plus nombreux à céder à l’offre de pays occidentaux et à opter pour une expatriation plus ou moins volontaire.

Des chiffres alarmantsLes entreprises marocaines, tout comme certaines corporations, ne cessent de tirer la sonnette d’alarme. En face, le gouvernement reste passif et tarde à réagir. En attendant, ces chiffres donnent la mesure de l’hémorragie: ils sont, en moyenne, plus de 600 ingénieurs et développeurs informatiques à quitter le Maroc pour se rendre en Europe chaque année, principalement en France, d’après les données fournies par la Fédération marocaine des Technologies de l'Information, des Télécommunications et de l'Offshoring (Apebi). Selon la même source, et en tout, 8.000 cadres supérieurs quittent le Maroc chaque année pour l’étranger et, pour la seule année 2017, 25% des cadres travaillant dans le secteur des IT ont présenté leur démission, cédant au débauchage très actif, initié par des entreprises étrangères et la perspective de nouvelles opportunités… Ailleurs qu’au Maroc. Selon plusieurs sources concordantes, ce chiffre a considérablement augmenté en 2018 et 2019.

A ce sujet, le député istiqlalien Omar Hjira, a récemment révélé que rien qu’en 2018, plus de 8.000 cadres administratifs et techniques, 1.200 hommes d’affaires, 600 ingénieurs et 630 médecins ont quitté le Maroc. Le Maroc détient par ailleurs le deuxième taux de l’immigration des compétences dans la région Mena, selon une étude réalisée par le magazine britannique «Arab Weekly» après… la Syrie.

«2019, quant à elle, est l’annus horribilis, précise un chef d’entreprise, qui ajoute qu’à ce rythme-là le remplacement des partants ne sera plus possible et nombre de sociétés marocaines seront en difficulté».

La chasse aux compétences à découvert«D’ailleurs, il n’y a pas que les ingénieurs qui partent: d’autres profils hautement qualifiés ont été recrutés par des chasseurs de têtes à l’étranger», nous indique ce haut responsable dans un secteur hautement concerné, celui des télécoms. Certaines entreprises, notamment françaises, se cachent derrière des séminaires organisés au Maroc pour venir y recruter directement.

On s’en souvient encore, le 30 janvier dernier, l’entreprise de services informatiques, Atos, avait annoncé sur le site d’offres d’emploi marocain, Rekrute.com, un «séminaire» de recrutement en CDI de 200 profils expérimentés destinés à la France. L’événement devait se dérouler samedi 16 février dans un hôtel de Casablanca et il aura fallu une grande indignation des milieux d’affaires au Maroc pour qu’il soit annulé. Les tweets outrés de certaines personnalités, comme Ismail Douiri, directeur général délégué d’Attijariwafa Bank, sont encore dans les mémoires.

L’hémorragie de cadres marocains a pris une telle ampleur que certains cabinets de recrutement, établis au Maroc, ont cessé toute activité en direction du royaume. Elles ne travaillent qu'à l'international. Comprenez: recruter des Marocains pour des entreprises étrangères. Ce patron d’entreprise, dont la structure a besoin de développeurs web, en a d’ailleurs récemment fait l’amère expérience: «je me suis adressé à un cabinet de recrutement auquel j'ai recouru il y a trois ans et celui-ci m'a répondu: "nous avons décidé de suspendre notre offre de service sur le Maroc pour l'instant". Normal, ce cabinet est débordé par les recrutements de Marocains pour des entreprises basées à l’étranger», témoigne-t-il. Un chiffre pour le dire: le 11 mars dernier, le quotidien français Le Figaro avançait que «60 % des informaticiens marocains auraient déjà été approchés par des recruteurs à l'étranger. Pour les bac + 4, ce chiffre grimpe à 85 %».

En face, et devant la pénurie d'ingénieurs informatiques, les entreprises marocaines, dont les besoins augmentent également, peinent à embaucher. Cité par la même source, Hassan Amor, PDG de Microdata cache à peine son désarroi. «Nous avons une dizaine de postes à pourvoir et nous avons bien du mal à recruter…Nous demandons un peu moins d'agressivité de la part des entreprises issues de pays amis sur le recrutement des profils en tension», supplie-t-il.

Contacté par Le360, le vice-président Business development de MedTech Group, entreprise spécialisée dans l'intégration d'infrastructures, de systèmes et de solutions informatiques (Casablanca), Nasser Benkirane, ne dit pas autre chose. «Nous sommes choqués par le nombre de départs qui plus est ne sont pas structurés. Les candidats sont débauchés lors des week ends de recrutements organisés dans des hôtels de Casablanca et Rabat et quittent sans préavis 2 à 3 jours après, abandonnant des projets de clients en cours d’exécution. Ce qui cause des préjudices énormes». Là encore, il accuse la France et s’inquiète encore plus du Canada qui «devient un danger pour le Maroc». Nasser Benkirane explique que les marges de manoeuvre des entreprises marocaines pour retenir ces jeunes sont faibles. Le moyen le plus utilisé est l’augmentation des salaires. Seulement, à force d’augmenter ceux-ci pour retenir les potentiels partants, les entreprises, notamment les PME, se fragilisent économiquement sans arriver à enrayer la tendance.

La même grande préoccupation est exprimée par Anissa Berbich, Directrice générale d’AGIRH, opérateur important dans la gestion intégrée du capital humain. «La majorité de nos clients ont été touché par les départs de ressources humaines», et «aujourd’hui on trouve difficilement des ressources humaines alors que le marché est très demandeur au niveau des IT et du digital en général», notamment au niveau des développeurs et des consultants, nous dit-elle.

Faute de compétences, les investissements en périlComment expliquer ce phénomène? La tendance est mondiale et elle n’est pas récente, nous explique Hamid El Otmani, président directeur général de LMS ORH, cabinet spécialisé dans les ressources humaines. «Les nouvelles technologies aidant, elle s’est cependant intensifiée ces dernières années. Dans les années 90, nous avions déjà connu deux évènements qui se sont traduits par un départ massif de compétences marocaines, notamment des informaticiens. Il y a eu le bug 2000 et le passage en Europe à l’euro comme monnaie unique. Lors de ces deux périodes, le marché a connu une très forte tension, mais les deux événements étaient circonscrits dans le temps et la bulle s’est vite dégonflée», se souvient-il. La problématique, aujourd’hui, est qu’il s’agit d’un cycle beaucoup plus lent: celui de la transformation digitale qui concerne désormais tous les secteurs. «Loin de s’estomper, la tendance au départ va, nous le pensons, s’intensifier pour au moins les 15-20 années à venir, les besoins en ressources capables d’accompagner et de mener cette transformation allant crescendo», constate Hamid El Otmani.

Les secteurs liés aux nouvelles technologies et aux systèmes d’information sont les plus impactés. «Les ingénieurs, notamment, continuent de partir. Le turn-over les concernant a atteint à peu près 20%. Ce qui pénalise bien des projets et peut remettre en cause des intentions d’investissement, en particulier dans l’outsourcing, les compétences se faisant de plus en plus rares», explique Saloua Karkri Belkeziz, Présidente de la Fédération Marocaine des Technologies de l’Information, des Télécommunications et de l’Offshoring (APEBI).

D’autres domaines ne sont pas moins concernés. Il y a les médecins, les ingénieurs industriels, les techniciens et les techniciens spécialisés du secteur aéronautique, au grand dam, d’ailleurs, des efforts de formation que fournit le Maroc pour le développement de cette filière. Il en va de même pour l’automobile où les ressources qualifiées sont littéralement siphonnées. Sans oublier le personnel du secteur de l’hôtellerie et du tourisme. Le phénomène est large.

Faut-il s’en alarmer? De manière unanime, et s’agissant notamment des technologies de l’information, nos sources affirment qu’il y a là, et largement, de quoi s’inquiéter. Mehdi Kettani, président de la Commission «digital et nouvelles technologies» à la Confédération générale des entreprises du Maroc-CGEM, et par ailleurs patron d’une entreprise évoluant dans ce secteur, établit un constat d’impuissance: «le monde des nouvelles technologies, auquel nous appartenons tous, est un monde ouvert. Imaginer qu’on peut le refermer est une pure illusion».

Mais est-ce que cela devrait empêcher d’agir et de prendre des mesures pour stopper le départ des compétences? «Une ressource qualifiée, ce n’est pas un produit d’exportation sur lequel le Maroc gagne, mais un actif qui se perd et, bien souvent, du jour au lendemain», explique, de son côté, cet opérateur qui a requis l’anonymat.

Pourquoi les cadres marocains cèdent à l’appel de l’étrangerRecoupements effectués, d’emblée, trois principales raisons à un départ du Maroc émergent. Il y a d’abord ce besoin de vivre une autre expérience ailleurs, dans un pays étranger. Un besoin de changement, en somme. «De notre temps, il était facile de se déplacer, d’aller où on le souhaite sans avoir à subir les contraintes administratives liées aux visas et autres. Aujourd’hui, ce n’est plus le cas et pouvoir disposer d’un passeport qui permet la libre-circulation arrive parmi les principales motivations de départ», confie notre source.

Deuxième raison, et celle-ci obéit davantage à des considérations subjectives et personnelles: une bien meilleure qualité de vie. «Autant des étrangers préfèrent s’installer au Maroc, estimant que la qualité de la vie dans notre pays est meilleure, le soleil, la géographie, le coût de la vie et les commodités aidant, autant des Marocains vont estimer qu’il est préférable de s’installer en France ou au Canada. Là, c’est la réflexion sur le devenir familial qui entre en jeu comme critère essentiel: l’éducation des enfants, la qualité des soins de santé et la situation salariale. En termes de compétitivité, c’est à ce niveau que nous perdons le plus de points», souligne Hamid El Otmani.

Ajoutez à cela les conditions de travail dans la plupart des entreprises marocaines (un style de management souvent discutable, des perspectives d’évolution de carrière poussives et parfois irrationnelles, etc.), et le choix du départ paraît alors évident. 

C’est le Maroc qui perdDans tout cela, en tant que pays à fort besoin de développement, et donc de ressources humaines qualifiées, c’est bien évidemment le Maroc qui perd. Il suffit de mesurer le simple coût de la formation d’un ingénieur au Maroc (à peu près 46.000 dirhams par an, selon le Conseil supérieur de l’enseignement) ou d’un médecin (un peu plus de 45.000 dirhams par an, selon cette source), pour constater la perte sèche en capital humain subie.

Les expatriations collectives de compétences marocaines freinent la croissance des entreprises marocaines et en fragilisent d’autres. «C’est un sujet qui est devenu anxiogène. Chaque matin je me réveille avec l’angoisse de voir un départ collectif d’ingénieurs», précise un chef d’entreprise évoluant dans le BTP, un secteur pourtant moins touché que d’autres. Cette saignée de cadres porte aussi atteinte à l’attractivité du pays en direction des investisseurs étrangers. D’ailleurs, il n’est pas surpeflu d’établir une corrélation entre la baisse des Investissements directs étrangers (IDE) au Maroc et le manque de ressources humaines qualifiées.

Que fait le gouvernement face à cette situation? Pour l’instant, il se contente de constater. Sans agir. «Nous sommes pleinement conscients de cette situation. Ce qu’il nous faut à terme, c’est effectivement de pouvoir former plus de talents et de compétences et les inciter matériellement à se sédentariser dans leur pays tout en les impliquant, en tant que formateurs, dans la massification des ressources humaines dans les secteurs où les besoins sont exprimés», nous répond, laconique, cette source gouvernementale. Et d’avouer que l’Exécutif ne dispose pas d’une stratégie à court terme pour stopper l’hémorragie. Jusqu’à quand, la corrélation entre fuite de cerveaux, fuite des investissements privés et ralentissement du développement et de la croissance, étant établie?

De l’autre côté de la Méditerranée, la lutte contre l’immigration est une actualité permanente. En France par exemple, suite à l’appel du président Emmanuel Macron, un débat sur l'immigration a eu lieu à l'Assemblée nationale le 7 octobre 2019. Ce débat compte durcir la politique migratoire de la France par un renforcement des contrôles des frontières et mettre un terme au «détournement de la demande d’asile ou les abus du système de soins». Mais à côté de cela, le Premier ministre français Edouard Philippe a plaidé pour «renforcer la prise en compte des compétences rares et des talents». Entendez, les immigrés qui participent de cette catégorie de compétences qui quittent le Maroc.

En agissant de la sorte, la France prive les pays émergents des compétences qui créent de la richesse et de la croissance, et augmente par conséquent les effectifs des chômeurs et des candidats à la traversée clandestine de la Méditerranée. En mettant en place des dispositifs légaux de siphonage des compétences étrangères, la France encourage ses entreprises à déplacer les ressources humaines qualifiées du sud vers le nord de la Méditerranée. Une source résume parfaitement cette situation: «avant, la France nous prenait nos richesses naturelles; aujourd’hui, c’est de notre capital humain qu’elle nous prive».

Ont contribué à cette enquête: Moussa Diop, Youssef El Harrak et Khalil Essalak.

Par Tarik Qattab
Le 24/10/2019 à 17h24

Bienvenue dans l’espace commentaire

Nous souhaitons un espace de débat, d’échange et de dialogue. Afin d'améliorer la qualité des échanges sous nos articles, ainsi que votre expérience de contribution, nous vous invitons à consulter nos règles d’utilisation.

Lire notre charte

VOS RÉACTIONS

Je suis Marocain résidants en Espagne, ingénieur en cyber sécurité, ce début d'année, j'avais postulé pour travailler au Maroc, le seul appel que j'vais reçu de la part des RH d'une entreprise Marocaine, S'etonant, et me demandant une explication du pourquoi je voulais rentrer au Maroc puisque tous le monde veux quitter le Maroc. J'ai pas pu répondre a cette question. Cheers

un adage bien de chez nous dit bien ceci : "hatta qate ma aherabe mane dar al 3aresse"(aucun chat ne fuira une maison ou il sera bien traité),comment voulez-vous retenir des jeunes compétences quand elles ont une hiérarchie de abake sahebi?allez voir à qui notre incompétent gouvernement attribut les postes de responsabilité et qui sont nommé(e)s aux postes des hautes fonctions?vous ne trouverez que des partisan(e)s des inutiles paris poly-tiques,alors que des jeunes cadres pleins d'enthousiasme se trouvent marginaliser,et cette hémorragie ne s'estompera jamais tant que ce sont des cupides véreux qui occupent des postes de décisions et qui ne pensent qu'aux seuls profits de leur petite personne et de leurs proches,ami(e)s et partisan(e)s

Vous avez tout à fait raison Réponse à si Hassan

Le vrai problème au Maroc c'est la concentration de la masse salariale chez 5% des salariés contre 30 à 40% dans les pays développés. Un cadre sup peut toucher jusqu'à 10 fois plus qu'un agent de sécurité..... Resuktat. Précarité flagrante Au Canada. Un chauffeur de bus a un panier alimentaire similaire au cadre sup... Chose impensable au Maroc. Comme le pays n'offre pas la sécurité au niveau de la santé justice et enseignement... Il faut voler voilà

Le Maroc est une pépinière qui profite aux autres?

La question qui doit se poser, c’est pourquoi ces compétences quittent le pays?! Parlant du salaire: comme a dit un des DG: jusqu’à où on va augmenter ?! La solution n’est pas d’augmenter les salaires, la solution c’est de permettre une qualité de vie meilleure, et prenons une comparaison équitable : au canada un caissier touche 1600 dollars et paye un loyer de 600 dollars presque 38% de son salaire pour le loyer, le transport public n’est pas cher, disponible pour que les salariés arrivent à temps, les services de communes sont accessibles sur internet, donc il n’a pas un perdre une journée de son salaire pour s’occuper d’une affaire administrative, l’enseignement public est de bonne qualité, les services de santé sont payés par l’assurance maladie, donc finalement les 1000 dollars, 62% seront suffisants pr manger, et bien plus autres choses. Au Maroc, un cadre qui touche 7000 dhs, paye un loyer de 2500 dhs au minimum dans les sorties de la ville, soit 35 % de son salaire, le transport public n’est pas accessible à tout le monde, car le parc est dans un état usé, ils sont tjrs en retard donc soit qu’il prend un taxi soit qu’il prend un crédit pour se procurer sa propre voiture, le carburant est cher et le domicile est loin donc il doit payer jusqu’à 1500 dhs dans le transport soit : 22%, les écoles publiques d’une qualité médiocre, il préfèrera mettre son enfant dans une école privé où la charge mensuelle est de 1500 min et s’il a deux enfants ça devient une catastrophe, combien il lui restera, 22% de son salaire, pour manger, pour nourrir sa famille, se divertir ??!! Donc même si vous augmentez les salaires le problème n’est pas là, ça réside dans la qualité de vie au Maroc, nous avons un niveau de vie très élevé et une qualité très moyenne, c’est là où il faut agir pour retenir au moins la partie qui aura toujours cette volonté de rester proche à ses racines.

bravo zineb t'as tt dit

Bien dit Zineb

Actuellement le taux de chômage est à 10 %, il y a tellement des gens qui attendent juste une premiere opportunité pour prouver leurs competences, alors arrêtez de pleurniché et recrutez les jeunes diplômés... En fin de compte un informaticien qui a travaillé 10 ans a largement payé sa dette envers la société.

Pourquoi les australiens partent aux Etats unis ou au Royaume uni? Pourquoi les français s'expatrient au Quebec ou en Suisse? Pourquoi les espagnols partent en Allemagne? c'est un phénomene mondial, les marocains ont aussi linkedin non? Les entreprises marocaines doivent s'aligner également, le niveau de vie au Maroc a beaucoup augmenté, mais les salaires ont peu évolués. Combien touche un ingénieur débutant? si je vous disais 400 euros au Maroc vous me croiriez? 400 euros en contrat anapec, ensuite ils passent a environ 700 euros, et ca evolue tout doucement.. Au Maroc, un ingénieur ne peut pas se permettre de louer un appartement a lui seul, il vit en colocation ou chez ses parents, tandis qu'au Canada, un simple caissier touche 1600 dollars par mois, et paye un loyer de 600 dollars en moyenne.. Sans Parler des lois archaiques marocaines, et de ce torchon de code du travail marocain lol.. je pourrai ecrire un livre la dessus

un chiffre : 6% des offices et ministères du secteur publique on un systéme d'information digne de ce nom (avec services aux citoyens). dans tout les pays, les start up ont démarré grace à l'investissement publique et aux commandes de l'état.. donc, ne blamez pas ces jeunes qui ne trouvent pas de boulot. Au moins ils ne vont pas protester devant le Parlement et ne sont pas des charges pour leurs familles. ils se débrouillent seuls. laissez les tranquils.

Hey mr. Ridal, c'est pas mal ta proposition: exiger un nombre d'années de travail au Maroc pour bénéficier de la formation, comme si c'est une formation dont a toujours rêvé. Et même si on l'applique, après les 8 ans, les cadres auront une bonne expérience et un profile bien forgé: les conditions meilleurs pour partir d'un pays qui ne reconnait pas ses talents, qui favorise le nom de famille avant la compétence et l'équité des chances. Le problème majeur c'est notre Etat: pas de sécurité, pas de services publiques de qualité (malgré les impôts élevés qu'on paie) : santé, éducation, transports, sécurité, justice! sans oublier la gestion à la marocaine.

on a l'impression que l'université , les grandes écoles et l'enseignement au Maroc est en crise et on préfère un diplômé de l'étranger qu' à un diplômé national donc il est normal que les diplômés essayent de s'évaluer en travaillant avec des sociétés étrangères et à l'étranger

Ce n'est que le début. La guerre des talents est mondiale et les entreprises marocaines auront beaucoup de mal à retenir les éléments compétents... il n'y à voir comment elles sont gérées..

C'est bien de faire des constats et de formuler des critiques. C'est mieux de proposer des solutions !

Jusqu'aux années 90 les établissements de formation exigeaient un contrat de travail de 8 ans pour bénéficier de la formation. Mettre fin à l'hémorragie de fuite des cadres n'est pas impossible

jusqu'aux années 90 les établissements de formation exigeaient un contrat de travail de 8 ans pour bénéficier de la formation. ..mettre fin à l'hémorragie de fuite des cadres n"'est pas impossible

Jusqu'aux années 90,les établissements de formation exigeaient un contrat de travail de 8 ans pour bénéficier d'un telle formation diplomante'tout niveau confondu,...mettre fin à l'hémorragie de fuite des cadres n'est pas impossible.

D'abord c'est la mondialisation et ses conséquences. Avant de ce plaindre, le patronal devrait offrir des salaires motivants. La cause de la fuite c'est des jeunes cadres sans possibilité de recrutement ou une vision d'un futur flou en fin de carrière d'études, sinon un bon salaire serait une bonne motivation de ce fixe dans son pays natale, mais de patrona marocain constitue de petits bourgeois, des fils a papa ,qui touchent des salaires exorbitants, seulement pour les jeunes cadres recrutés, ils offrent des salaires de misère leurs doléances est plus une envie d'avoir à leur disposition des Esclaves, cet instinct de féodaux que possède le patrona d'ici

Seule une législation ÷ son application par le juge ,qui tiendra pas compte du social, pourra venir a bout de ces vagues de demissions surprises qui agressent nos entreprises nationales. Demission surprise du salarié= case prison. Point final il faut réeduquer.

lol.. donc pour vous la solution c'est de penaliser les salariés.. pfffff s'il faut réeduquer quelqu'un c'est bien vous madame.. c'est a cause de gens avec vos mentalités que ces travailleurs fuient, ce n'est pas en menaçant des gens qu'on va les retenir

Avec des ministres cancres comme ceux du Pjd , et les regards désapprobateurs des couches sociales dévotes , nous quittons nous la substantifique moelle le pays.

POUR GARDER CES CADRES : UN PAYS DOIT MIEUX LES PAYER ET SURTOUT LES PRESERVER EN SIGNANT AVEC EUX DES CONTRATS DE TRAVAIL DIGNES DE LEURS ETUDES ET DU SACRIFICE FAIT PAR LES PARENT. BEAUCOUP DE JEUNES ONT FAIT DES ETUDES SUPÉRIEURES BAC+4 ET + ET SE RETROUVENT DANS LES USINES DE CÂBLAGES OU AUX CAISSES DES SUPER-MARCHES POUR UN SALAIRE DE MISÈRE , ALORS QUE CERTAINES PERSONNES NÉES DE BONNES FAMILLES ACCAPARENT TOUS LES POSTES A HAUTS SALAIRES SANS EN AVOIR LES DIPLÔMES. LES JEUNES VONT DANS LE PAYS OU ONT LEUR DONNE UNE CHANGE CORRESPONDANTE A LEURS ETUDES ET AUX SACRIFICES QU'ILS ONT FAIT. CQFD

je ne peux pas agréer plus, c'est très simple, moi en tant que candidat à l'immigration je choisirai le pays qui preserve mes droits, et ma dignité socialé... ce n'est pas le maroc.

Personne ne les force à quitter le Maroc contre leur gré, c'est qu'ils le veulent bien, faudrait plutôt se poser la question pourquoi ils partent....

Payez les gens à leur juste valeur ils vont rester

Ne vous êtes pas posé la question inverse? Comment le Maroc fait fuire ses cerveaux.

On fait comme si on ignorait l environnement dans lequel evoluent ces dites compétences à savoir humiliation sous-paiement malhonnêteté des employeurs exploitation sans scrupules des jeunes cadres en plus de la condition sempiternelle des années d expérience pour avoir droit à L embauche. La solution réside dans le changement de mentalité des employeurs qui sont souvent à la tête d une entreprise familiale

Bonjour Votre article devrait d’abord s’interroger sur les raisons qui poussent toute cette jeunesse à partie au lieu de pointer du doigt les pays étrangers

S'il y a quelqu'un à blâmer dans cette affaire ce n'est certainement pas les pays qui cherchent des compétences et qui les débauchent de là où elles sont en leur assurant un salaire correcte et des conditions de vie décentes pour eux et pour leurs familles. N'avons nous pas encore conscience que le monde d'aujourd'hui n'est qu'un village et que les frontières ne sont réelles que pour ceux qui n'ont pas grand chose à proposer où qui ne savent pas comment se vendre? Ceci me rappelle une opportunité que des milliers de nos jeunes citoyens ont malheureusement raté dans les années 60 et 70 lorsque le passeport était un document presque impossible à avoir pour des raisons obscures. Si on avait ouvert la porte à ces jeunes à cette époque, notre pays en aurait largement profité aujourd'hui ne serait-ce que par des rentrées de devises plus importantes, des moyens de développement et de formations meilleures pour cette génération et leurs enfants, un flux de know-how vers notre pays, etc. Hélas un train avait été raté et il ne faut pas en rater un second aujourd'hui. Le mouvement des Hommes a commencé depuis la nuit des temps et il va continuer. C'est à notre pays et à ses entreprises de jouer le jeu de la concurrence et de proposer mieux sinon il va falloir, à notre tour, aller chercher des profils qui conviennent ailleurs, et pourquoi pas dans les pays subsahariens,... en réalité ça a déjà commencé. Personnellement je considère qu'un citoyen épanoui dans son travail et satisfait de ces conditions de vie à l'étranger plus fort et plus valorisant pour son pays qu'un citoyen rechignant, mal dans sa peau car ayant le fort sentiment d’être dévalorisé chez lui.

Difficulte a trouver un premier emploi pour les diplomes meme informaticien vu les faibles besoins des entreprises nationale .les recrrutements concernent surtout le offshoring,les entrprises nationales sont a vise surtout speculatives et comprime leur masse salariale dans le cadre dune gestion prudentielle privilegiant des salairrs faibles a moderer et une forte utilisation de leurs salaries sans les droits sociaux notamment dans l informel. Le faible besoins des entreprises en competences eleves .de nombreux ing . automaticiens sont au chomage et ne sont pas pris en mains.les salaires proposes sont particulirement bas 6000 a 10000dh pour un ingenieur tres inferieur et qui ne permettent pas de subvenir aux besoins essentielles du logement dont les prix ont atteint des seuils inabordables par le jeune diplome. un logement moyen standing de 1Mdh necessite nonobstant les autres categories de depenses pour se nourrir se deplacer s habiller toute une vie d activite sachant que pour des salaires 3 a 4 fois plus eleve lelogement est plus abordable en France. Donc svp n incriminer pas ces jeunes qui emigrent car svt chomeurs ou avec un salaire redhibitoire et des conditions de vie de ouf.essayons d a oir les yeux en face des trous et d identifier les vrais problemes sans langue de ...

0/800