Informatique: les entreprises françaises à l’assaut des cerveaux marocains

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Le Maroc fait face à une véritable fuite de cerveaux dans l'informatique, affirme le journal français Le Figaro, soulignant que «les employeurs locaux dénoncent le débauchage massif entrepris par les firmes étrangères, françaises surtout».

Le 11/03/2019 à 09h53

Dans un article sous le titre «Maroc: fuite de cerveaux dans l'informatique», paru dans l'édition de ce lundi, le quoditien français Le Figaro avance que «60 % des informaticiens marocains auraient déjà été approchés par des recruteurs à l'étranger. Pour les bac + 4, ce chiffre grimpe à 85 %».

«Environ 200 informaticiens sont embauchés toutes les deux semaines par des cabinets de recrutement au profit d'entreprises essentiellement françaises et canadiennes depuis bientôt deux ans», s'alarme Saloua Karkri-Belkeziz, présidente de l'Apebi, la Fédération marocaine des technologies de l'information, de la communication et de l'offshoring, citée par le journal.

Ce phénomène a suscité une vive polémique au Maroc après la réaction sur Twitter d'Attijariwafa Bank à la suite d'une campagne de recrutement du français Atos. «En cause, "le débauchage", "l'attitude prédatrice" de ces cabinets sur les ressources du secteur au Maroc», souligne le quotidien, affirmant que «face à une pénurie d'ingénieurs informatiques, les entreprises marocaines, dont les besoins augmentent également, peinent à embaucher».

«Nous avons une dizaine de postes à pourvoir et nous avons bien du mal à recruter», confie au journal Hassan Amor, PDG de Microdata. «Nous demandons un peu moins d'agressivité de la part des entreprises issues de pays amis sur le recrutement des profils en tension. Il ne faut pas interdire l'émigration de travail, mais trouver la bonne mesure entre une émigration naturelle fondée sur le désir de chacun d'avoir une expérience à l'étranger et le fait de venir ramasser toutes les ressources disponibles. Le Maroc a besoin de ses ressources pour se développer», a-t-il dans des déclarations au journal français.

Si les effets de la Mission French Tech et du Visa French Tech sont pointés du doigt comme l'accélérateur de cette «prédation», seuls 150 visas auraient été délivrés depuis son lancement en 2017. «Certains intermédiaires bénéficient indûment du label French Tech, ce qui leur permet de recruter des ingénieurs informatique très rapidement grâce à la procédure accélérée», indique Saloua Karkri-Belkeziz. La simplification et l'élargissement de ce visa dédié aux «talents étrangers» depuis le 1er mars risquent d'accélérer le phénomène constaté au Maroc, selon Le Figaro.

Abdelmounaïm Madani, directeur de l'Agence nationale de promotion de l'emploi et des compétences (Anapec), se veut plus rassurant. «Nous ne sommes pas dans une situation de tension sans issue», affirme-t-il au journal français, ajoutant que «chaque année pendant trois ans, nous allons financer entièrement la formation de 4000 diplômés en mathématiques, physique, biologie, issus de nos facultés de sciences, aux métiers du digital, en partenariat avec la profession». Il s'agit de répondre à la demande de diplômés marocains dans le secteur, quelle que soit sa provenance. En attendant, souligne Le Figaro, «les opérateurs marocains développent leur propre stratégie comme le recrutement de profils pour des missions ponctuelles».

Pour ceux dont les besoins sont plus importants, ils envisagent la même politique que les recruteurs français, affirme le journal. «Nous sommes dans la mondialisation, c'est vrai, alors elle doit aller dans les deux sens: si les Marocains partent, alors les Subsahariens doivent pouvoir venir. Je reviens du Cameroun où nous avons effectué un appel à candidatures auprès de 200 jeunes», révèle au journal Saloua Karkri-Belkeziz, également DG de GFI Maroc.

Par Wadie El Mouden
Le 11/03/2019 à 09h53

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Appliquez le système américain qui est adopté par plusieurs pays pour éviter le fuite des cerveaux, et pour que l’état puisse récupérer son argent. Un étudiant universitaire coute au minimum 50.000 dhs/an aux contribuables, et la solution est de faire payer les études aux étudiants, que le payement se fasse en cash ou faciliter l'obtention de crédits pour ceux qui ne le peuvent pas, et se faire rembourser pendant et après les études, même si l'étudiant part à l'étranger, il sera obligé de payer ses études à l'état qui l'avait formé. De toute façon, il y'a trois partis qui rentrent dans ce scénario désastreux; à commencer par l’état, les employeurs, et l'étudiant. Et les erreurs sont énormes, et très difficiles à résoudre si on ne va pas dans la poche de l'étudiant pour commencer....

Effectivement quand on est incapable de résoudre notre problème nous même c est plus facile de le coller sur les autres. Comme dit l addage marocain, un chat ne quitte jamais la maison du festin

Il n'y a que le service civile à faire passer aux diplômés pour une période d'au-moins 2ans pour empêcher les cerveaux de quitter le pays, et créer une centrale unique de tout le royaume pour recruter les diplômés sans qu'ils soient baladés et rejetés sans raisons par plusieurs administrations et entreprises, que leurs dirigeants n'aiment pas voir ces nouveaux super-diplômés, et plus compétents qu'eux, et le salaire doit être à la hauteur.

Le problème n'est pas de partir, mais tout ce beau monde débarque dans la région Parisienne principalement. Et Paris n'est pas un cadeau, je vous le dit.. entre un logement cher et un transport en commun capricieux..Ce n'est pas vraiment l'Eldorado

Vous n'avez qu'à offrir de bons salaires et de bonnes conditions de travail et personne ne partira !

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