Économie bleue: Dakhla, la locomotive africaine

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Revue de presseGrâce à des investissements conséquents et à une stratégie ambitieuse, Dakhla a su structurer un écosystème halieutique performant. Cette transformation a favorisé une montée en gamme industrielle et renforcé l’autonomisation du secteur. Cet article est une revue de presse tirée du quotidien L’Economiste.

Le 06/02/2025 à 22h36

L’Institut marocain d’intelligence stratégique (IMIS) a récemment publié un Policy Paper intitulé «L’Économie Bleue Afrique-Atlantique à Dakhla: Une success story venue du sud face à de nouveaux défis». Ce rapport, repris par le quotidien L’Economiste dans son édition du vendredi 7 février, met en avant la transformation spectaculaire de la ville de Dakhla en un modèle de développement de l’économie bleue sur la façade atlantique africaine.

Dirigé par Kabiné Komara, ancien Premier ministre de Guinée et expert en développement industriel, ce document analyse l’évolution du secteur halieutique marocain, notamment dans la région de Dakhla-Oued Eddahab, ainsi que les défis auxquels il est confronté.

Grâce à des investissements conséquents et à une stratégie ambitieuse, Dakhla a su structurer un écosystème halieutique performant. Cette transformation a favorisé une montée en gamme industrielle et renforcé l’autonomisation du secteur. Toutefois, de nouveaux enjeux émergent, nécessitant une adaptation stratégique pour assurer la pérennité de ce modèle, lit-on.

L’essor de Dakhla repose sur la modernisation des techniques de pêche et une politique visant à nationaliser la filière. Depuis le début des années 2000, le Maroc a progressivement remplacé les armateurs étrangers par des opérateurs nationaux, stimulant ainsi l’ensemble du secteur.

Aujourd’hui, l’économie halieutique de Dakhla s’appuie sur 32 navires spécialisés dans la pêche aux petits pélagiques, équipés de la technologie RSW (Refrigerated Sea Water) pour une meilleure conservation et transformation des captures. Elle compte également 40 unités industrielles dédiées à la valorisation des produits de la mer, générant plus de 14.000 emplois directs et 40.000 emplois indirects. La production annuelle atteint 400.000 tonnes de poisson, soit près de 30 % de la production nationale, transformée sur place et destinée principalement à l’export. Cette activité génère une valeur ajoutée annuelle de 3 milliards de dirhams, contribuant directement à la croissance des provinces du Sud.

Grâce à cette stratégie, le secteur halieutique marocain a gagné en compétitivité sur les marchés internationaux, souligne L’Economiste. Aujourd’hui, 77 % du chiffre d’affaires des entreprises halieutiques de Dakhla provient de l’export, représentant 13 % des exportations nationales du secteur, soit 2,8 milliards de dirhams.

Au-delà du Maroc, Dakhla incarne un modèle exemplaire pour l’économie bleue africaine. En 2024, la région génère 43,2% de la valeur ajoutée locale et contribue à hauteur de 1,8% à la richesse nationale. Désormais, le Maroc aspire à intégrer cette dynamique dans une coopération panafricaine en promouvant la création d’une «ceinture bleue» africaine.

Cette initiative, conclut-on, vise à mettre en place une gestion durable et concertée des ressources marines sur toute la façade atlantique du continent. Face aux défis écologiques et économiques actuels, Dakhla doit prouver sa résilience. En misant sur l’innovation, la diplomatie et une régulation efficace, le Maroc a l’opportunité de transformer cette success story en un modèle de référence pour l’ensemble du continent africain.

Par Nabil Ouzzane
Le 06/02/2025 à 22h36