La décarbonation des activités économiques est l’un des enjeux stratégiques au niveau de plusieurs Etats aujourd’hui, rapporte L’Economiste dans sa livraison du 20 décembre. Le quotidien souligne que le Maroc, pour sa part, a déjà lancé une série d’initiatives dans ce sens. L’Economiste cite Riccardo Puliti, Vice-président de la Banque mondiale pour les infrastructures, qui fait remarquer qu’en plus des efforts consentis, le Royaume pourrait avoir besoin d’un plan d’action complet pour décarboner le secteur industriel.
Ce programme devrait être doté d’une structure de gouvernance pour mettre en œuvre les réformes nécessaires et établir une coopération entre les différents acteurs. Le quotidien explique qu’il s’agit notamment du gouvernement, des industriels, des prestataires de services technologiques, des institutions financières, et bien d’autres. Riccardo Puliti soutient que le gouvernement marocain pourrait aussi sensibiliser les industriels, particulièrement les PME, notamment par un renforcement ciblé des capacité et un soutien au crédit si nécessaire.
Le quotidien indique aussi que les experts de la Banque mondiale plaident également pour le développement d’une base de données sur l’utilisation de l’énergie dans le secteur industriel. L’idée est de permettre une évaluation plus précise du potentiel de décarbonation dans l’industrie.
Cela pourrait se baser sur des enquêtes, des audits énergétiques et d’autres méthodes de collecte de données. Ce qui favoriserait la mise en place de normes et standards énergétiques spécifiques aux différentes industries. La même source affirme que le secteur industriel marocain est déjà en avance sur de nombreux aspects en matière de décarbonation. Il faut noter aussi que les grandes entreprises des secteurs du phosphate, du ciment et de l’acier, qui sont parmi les plus grands consommateurs d’énergie et de carbone, ont déjà adopté, ou expérimenté, diverses technologies de décarbonation.
Le haut responsable de la Banque mondiale fait de même remarquer que la clé est de diffuser ces connaissances à l’ensemble des industriels et de soutenir les petites entreprises qui n'ont pas accès aux mêmes connaissances ou aux mêmes financements. Le quotidien souligne également que les entreprises, généralement, peuvent avoir besoin de conseils supplémentaires en termes de normes et de standards, et que des mécanismes peuvent aussi être mis en place pour s’assurer que les entreprises sont soumises aux mêmes obligations en matière d’émission et d’efficacité, en particulier celles qui sont exposées à l’exportation.
Le journal note que ces obligations peuvent être couplées à des incitations, notamment fiscales, ou des mécanismes de financement, de renforcement des capacités, par le biais d’une assistance technique et d’une formation spécifiques.