Après la polémique, l’heure est désormais à l’apaisement. Bruno Le Maire qui, il y a quelques semaines, a appelé à une relocalisation de l’activité industrielle française, n’hésitant pas à fustiger les deux puissants groupes PSA et Renault installés au Maroc, a choisi cette fois-ci de calmer le jeu face aux deux ministres marocains. C'était ce jeudi 19 décembre, en marge de la 14ème Rencontre de Haut Niveau France-Maroc qui se tient à Paris (la précédente s'était tenue à Rabat en novembre 2017).
Bruno Le Maire a tenu d'abord à rappeler qu'il a été chargé par le président Emmanuel Macron de réfléchir à un nouveau modèle industriel français, dans la perspective de mettre en place un pacte productif français, ciblant des résultats pour 2030, puis pour 2050.
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«Il ne faut pas qu’il y ait d’ambiguités. Les partenariats industriels entre le Maroc et la France sont de qualité. Les investissements des groupes français au Maroc ne sont pas visés. Personne ne remet en cause la place qu’occupe le Maroc en tant que relais de croissance et de compétitivité pour les entreprises françaises», a affirmé Bruno Le Maire. C'est ce que nous confie une source présente lors de cette réunion qui aura duré une heure, juste avant l’ouverture de la rencontre, qui se tient sous la coprésidence des deux chefs du gouvernement, Saâd Dine El Otmani et Édouard Philippe.
La France souhaite associer le Maroc dans son Pacte productif, a-t-il ajouté, en précisant que les investissements industriels français ont toujours été faits dans une logique de colocalisation qui bénéficie à la fois au Maroc et à la France.
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Le Maire s’est montré enthousiaste à l’idée d’une intégration plus poussée du tissu industriel marocain. Pour cela, dit-il, il va falloir identifier les métiers et mener une analyser fine des chaînes de valeur. Le tout, a-t-il insisté, doit se faire dans une logique de co-développement et surtout de transfert de technologie, au bénéfice des deux pays.
Joignant l’acte à la parole, le ministre français a annoncé qu’il effectuera en janvier prochaine une visite au Maroc pour approfondir les discussions avec les responsables marocains. L’occasion également de préparer la visite du président Emmanuel Macron, prévue au premier trimestre 2020, au Maroc.
Par ailleurs, dans un message publié sur sa page Facebook, le ministre de l'Industrie et du Commerce, Moulay Hafid Elalamy, a qualifié de «fructueux» les entretiens qu’il a eus avec Bruno Le Maire.