ALE Maroc-États-Unis: aucune révision n’est envisagée à l’heure actuelle

Les drapeaux du Maroc et des États-Unis.

Contrairement à ce qui a été rapporté par certains médias, le Maroc et les États-Unis n’envisagent pas, à l’heure actuelle, de réviser les termes de l’Accord de libre-échange liant les deux pays, a appris Le360 auprès du ministère de l’Industrie et du Commerce.

Le 13/03/2025 à 15h50

Le mercredi 12 mars, notre confrère Africa Intelligence a publié un article affirmant que l’administration Trump s’apprêtait à «lancer, dans les prochaines semaines, un round de discussions sur l’Accord de libre-échange signé entre le Maroc et les États-Unis en 2004».

«Ces renégociations seront menées, côté américain, par l’Office of Trade Agreements Negotiation and Compliance (Tanc), sous l’égide du département du Commerce, dirigé par Howard Lutnick, et, côté marocain, par le ministère de l’Industrie et du Commerce, dirigé par Ryad Mezzour. Les diplomates américains à Rabat sont en première ligne dans ce dossier, avec leur nouveau chef, Duke Buchan. Ils sont accompagnés dans ce dossier par leurs homologues de l’ambassade marocaine à Washington, qui travaillent sous les ordres de Youssef Amrani», était-il écrit, en spéculant sur l’ordre du jour du nouveau round de négociations entre les deux pays.

«Les discussions porteront essentiellement sur le volet relatif aux marchés privés comme publics, avec l’objectif, du côté de l’administration Trump, de favoriser les acteurs économiques américains», poursuivait la même source.

«C’est totalement faux», a formellement démenti une source autorisée au ministère de l’Industrie et du Commerce. Celle-ci admet l’existence de contacts réguliers avec les responsables américains, mais «à aucun moment, l’idée d’une révision de l’ALE n’a été évoquée».

Contactée par Le360, une source au ministère des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger a à son tour démenti cette information, rappelant que les nouvelles mesures protectionnistes de l’administration Trump viseraient les pays avec lesquels les États-Unis accusent un important déficit commercial, notamment le Mexique et le Canada. Le nouveau locataire de la Maison Blanche ne cachait d’ailleurs pas son intention de revoir l’Accord de libre-échange États-Unis-Canada-Mexique (ACEUM), rendu caduc avec la guerre tarifaire que se livrent les trois pays voisins d’Amérique du Nord.

S’agissant du Maroc, la balance commerciale bilatérale penche plutôt en faveur des États-Unis. Ainsi, même si le volume des échanges a plus que quadruplé depuis la signature de l’ALE, passant d’environ 1,3 milliard de dollars en 2006 à 5,5 milliards de dollars en 2023, le solde commercial déficitaire, côté marocain, a pratiquement doublé au cours de la même période pour atteindre près de 1,8 milliard de dollars.

Par Wadie El Mouden
Le 13/03/2025 à 15h50