5G dans le Royaume: un lancement peu probable en novembre 2025

DR

Revue de presseFitch Solutions, cabinet d’analyse macroéconomique, émet de sérieuses réserves quant à la faisabilité d’un déploiement effectif dès 2025, pointant notamment l’absence d’attribution de licences, des retards logistiques et des incertitudes sur les marchés mondiaux des équipements. Cet article est une revue de presse tirée du quotidien Les Inspirations Éco.

Le 19/05/2025 à 18h43

Le Royaume du Maroc ambitionne de déployer la technologie 5G en amont de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) 2025 et du Mondial 2030.

L’objectif, est d’atteindre une couverture de 25% de la population d’ici 2026 et 70% à l’horizon 2030, en ciblant en priorité les villes hôtes de ces événements.

Cette orientation, s’inscrit dans le respect des exigences numériques imposées par la FIFA.

Pour répondre à ces enjeux, rappelle le quotidien Les Inspirations Éco, les opérateurs Maroc Telecom, et inwi, ont décidé de mutualiser leurs infrastructures.

Cette alliance, recommandée par l’Agence nationale de réglementation des télécommunications (ANRT), s’accompagne d’un investissement de 4,4 milliards de dirhams sur trois ans.

Deux co-entreprises à parts égales ont été créées: FiberCo, chargée de l’extension du réseau fibre optique, avec un objectif de 1 million de logements connectés d’ici 2027 et 3 millions d’ici 2030 et TowerCo, dédiée au déploiement de la 5G, prévoit la construction de 2 000 tours sur trois ans et 6 000 à l’horizon 2035, ainsi que la modernisation des tours existantes.

Selon une analyse de Fitch Solutions, le lancement de la 5G dès novembre 2025 semble peu réaliste.

Le cabinet cite notamment l’absence d’appel d’offres pour l’attribution des licences 5G, ce qui limite les délais disponibles pour les opérateurs (Maroc Telecom, Orange et inwi) afin de tester et installer les équipements nécessaires, relève le quotidien.

Fitch souligne également d’autres freins comme les tensions sur l’approvisionnement mondial en terminaux compatibles, notamment les smartphones haut de gamme, qui pourraient compliquer l’adoption par les consommateurs.

La mise en œuvre de droits de douane américains sur les produits électroniques pourrait également impacter les coûts d’exploitation et l’accès au financement.

Malgré ces obstacles, Fitch Solutions estime que la couverture 5G pourrait atteindre 49,4% de la population marocaine d’ici 2034, à condition que les opérateurs adoptent une stratégie tarifaire agressive, comme cela a été le cas pour la 3G et la 4G.

Le taux, de 70% serait, selon le cabinet, atteignable d’ici la fin de la même année, principalement grâce à la couverture des grandes agglomérations via des infrastructures partagées, écrit-on.

Fitch considère que la stratégie Maroc Digital 2030, conjuguée à la mutualisation des infrastructures télécoms, devrait favoriser l’extension de la 5G et de la fibre optique à moyen terme. Cela permettrait au pays de réduire ses risques liés à la transition numérique.

Le Royaume du Maroc obtient actuellement un score de 62,3 sur 100 dans le nouvel indice Digital Readiness Risk Index de Fitch, un score supérieur à celui de l’Égypte (62,17).

L’organisme estime toutefois que des progrès restent nécessaires, notamment en matière d’infrastructures de communication, de transport, d’énergie et de finance.

L’implication accrue d’acteurs comme Orange Maroc et Liquid Telecom, à travers des investissements renforcés, pourrait améliorer significativement la position du Royaume dans ce classement.

Par Nabil Ouzzane
Le 19/05/2025 à 18h43