Dans le prolongement des engagements climatiques promus dans le dernier sommet onusien pour le climat (COP26) dont le Royaume est membre actif, le musée Mohammed VI pour la Civilisation de l’eau abrite une exposition scientifique sous la thématique «L’Eau, au cœur de la science».
Objectif recherché: susciter une prise de conscience auprès des citoyens quant aux enjeux qui sous-tendent la gestion globale des ressources hydriques. «L’expo traite différents enjeux relatifs à la gestion de l’eau, des usages agricoles, de l’abondance et de la pénurie de cette denrée vitale», résume Abdenbi El Mandour, directeur du musée.
L’exposition pédagogique, menée en partenariat avec l’antenne marocaine de l’Institut de recherche pour le développement, passe en revue les défis les plus pressants par région, avec un aperçu sur l’état des lieux au Maroc.
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Depuis des années, les scientifiques alertent sur l’aridité structurelle causée par l'exploitation effrénée de l’eau. Un constat appuyé par l’UNESCO qui note «le manque chronique d’intérêt politique, la mauvaise gouvernance, et les sous-investissements dont souffre le secteur». Compte tenu des perspectives en matière de changement climatique, l’or bleu s’impose comme l’un des enjeux majeurs du XXIe siècle.
Les experts du GIEC (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat) prévoient d’intenses sécheresses et des inondations plus fréquentes en de multiples points de la planète. Ces perturbations renforceront la dégradation, déjà à l’œuvre, d'écosystèmes surexploités par l'activité humaine.
Pourtant, à en croire les scientifiques, ce n’est guère un problème de ressource. Les prélèvements annuels ne représentent, globalement, qu’un quart du stock mondial d’eau douce. Et c’est bien la répartition, qui est à l’origine des inégalités criantes entre les différentes populations du globe.
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Le Maroc n’est pas en reste. Si le Nord connaît des précipitations régulières, un peu plus au Sud, certaines régions pourraient bientôt souffrir de pénurie (avec des ressources inférieures à 500 m3 par habitant et par an).
L’exposition s’attarde également sur la situation sanitaire des ressources africaines, jugée préoccupante: «80 % des maladies dans les pays du Sud sont liées à l’eau, conséquence d’un accès restreint à une eau potable et au manque d’infrastructures d’assainissement», peut-on lire sur une affiche.
La filière marocaine de l’IRD inscrit la question de l’eau dans les pays du Sud au cœur de ses priorités scientifiques, au Maroc mais aussi en Afrique subsaharienne et au sud de la Méditerranée, où la désertification progresse de manière très préoccupante. Ce programme vise in fine à ouvrir la voie à une gestion durable et à un accès plus équitable aux ressources en eau dans les pays du Sud.
L’exposition menée en partenariat avec l’Institut de recherche pour le développement (IRD) se poursuit au musée MohammedVI de la Civilisation de l’eau jusqu’au 31 décembre 2021.