Mohamed Laâraj: un ministre qui perd ses nerfs

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Lors de la conférence de presse du Salon du livre, organisée ce vendredi à Casablanca, le ministre de la Culture et de la communication, Mohamed Laârej, a paru irrité par les questions des journalistes, faisant même preuve d’impolitesse à l’égard de le360. Une colère incompréhensible.

Le 02/02/2018 à 16h48

Mais quelle mouche a donc piqué Mohamed Laâraj, ministre de la Culture et de la communication? Ce matin du vendredi 2 février, il a présidé la conférence de presse de lancement de la 24e édition du Salon International de l’édition et du livre (SIEL) prévue du 8 au 18 février à Casablanca. On retiendra de sa présence à cette rencontre dédiée aux médias surtout sa maladresse et une nervosité injustifiée.

La conférence de presse s’est tenue au siège de la Région du Grand Casablanca, l’un des partenaires du ministère de la Culture dans l’organisation du salon. Le bâtiment est certes doté d’une belle architecture du style arabo-mauresque, et fait même partie du circuit touristique de Casablanca. Mais il n’est pas adapté aux conférences de presse. Celle du SIEL a eu lieu dans la salle de réunion, sans micro-baladeurs, avec un seul écran pour la projection du programme et des journalistes dépités.

Mohammed Jalid, journaliste à Akhbar Al Yaoum, a d’ailleurs fait la remarque en porte-parole des médias présents. «On aurait aimé que cette conférence se tienne dans le patio qui est beaucoup plus spacieux, à l’instar de la plupart des conférences organisées habituellement dans ce lieu», a-t-il dit.

Le Salon International de l’édition et du livre est un événement culturel très attendu. Normal que les médias soient au rendez-vous. Normal aussi qu’ils posent des questions aux organisateurs. Mais cela, le ministre de la Culture et de la Communication, Mohamed Laâraj, ne semble pas en avoir conscience.

A la fin de la conférence, où le son était défectueux, l’équipe de le360 s’est dirigée tout naturellement vers Mohamed Laâraj pour une déclaration sur l’organisation du Salon. Le ministre refuse, le360 insiste, puis le ministre s’énerve sans raison. «Je ne vais pas vous parler. Je ne suis pas obligé. Vous n’allez pas m’obliger à parler», enchaîne le ministre de la Communication en hurlant.

Ce n’est pas tout. Il va même jusqu'à tancer brutalement la journaliste, l’auteur(e) de ces lignes. «Vous êtes journaliste?». Une question dont la connotation se voulait à l’évidence sarcastique et humiliante. Plus même, nous avons eu droit à un sourire en guise de réponse au «oui je suis bien journaliste, vous voyez bien notre micro monsieur le ministre». C’est là que sa conseillère entre en scène, nous aborde et nous «intime» l’ordre de laisser tranquille le ministre de la Communication. Mais notre surprise fut grande lorsque, nous dirigeant vers le patio, nous découvrons un Mohamed Laâraj face aux caméras et donnant des déclarations. Le360 glisse le micro. Nous tentons de poser la question, et voilà de nouveau Laâraj qui s’énerve perdant ainsi tout sens de la communication et de la bienséance que l’on est en droit d’attendre d’un ministre.

Qu’est-ce que dans le360 fait perdre ses nerfs au mal nommé ministre de la Communication? Après en avoir discuté avec les collègues, il apparaît que ce soit notre série parodique d’animation qui est en cause. Laâraj n’apprécierait pas son personnage dans l’école des cancres. Il s’en est plaint à des journalistes à maintes reprises. Le ministre de la Communication et de la Culture devrait savoir que cette série, très populaire, va bientôt faire ses cinq ans, qu’elle a vu passer plusieurs ministres et plusieurs gouvernements, et que c’est la première fois qu’un ministre manque à ce point d’humour et passe ses nerfs sur une journaliste. De quoi donner du grain à moudre à l’équipe en charge du 36 dans les prochains épisodes. Vous venez de gagner des galons M. Laâraj. Vous méritez désormais le statut d’un personnage principal dans notre série.

Par Qods Chabaa
Le 02/02/2018 à 16h48