En marge de sa performance au festival gnaoua d’Essaouira, le batteur de jazz américain Marcus Gilmore a partagé ses réflexions sur sa résidence artistique avec le maâlem Houssam Gania. Dans l’entretien qu’il nous a accordé, il décrit cette collaboration comme un moment fort, marqué par un échange culturel enrichissant entre les musiciens gnaoua et son propre groupe venu des États-Unis.
Le360: Vous avez réalisé une résidence artistique avec le maâlem Houssam Gania, au festival gnaoua d’Essaouira. Comment s’est déroulée cette collaboration?
Marcus Gilmore: J’ai passé un moment formidable avec Houssam Gania. C’était vraiment génial d’avoir pu jouer avec lui, mais aussi d’avoir pu faire venir mes musiciens des États-Unis pour collaborer avec son groupe. C’était vraiment un bel échange culturel.
«Mon premier concert professionnel, je l’ai donné à 13 ans. Pour moi, la musique a toujours été là. Je viens d’une famille de musiciens. J’ai grandi dans une église afro-américaine où la musique est omniprésente. Tous les musiciens de ma famille sont d’incroyables improvisateurs.»
— Marcus Gilmore, batteur américain
Quelles sont, selon vous, les similitudes entre le jazz et la musique gnaoua?
Je dirais que la culture dont je viens est très proche de celle-ci. C’est la même diaspora, la diaspora africaine. Et puis, c’est une musique qui a une structure, mais qui laisse une large place à l’improvisation. C’est une musique très axée sur le rythme. Le rythme est, à mon sens, l’élément le plus important, et c’est ce qui les rapproche vraiment.
«Donner mon premier concert professionnel à 13 ans a été une super opportunité, parce qu’être entouré de musiciens ayant 10, 20, 30, 40, 50 ans d’expérience, ça te fait grandir. »
— Marcus Gilmore, batteur américain
Vous avez commencé votre carrière très jeune, vers 16 ans. Quelle est l’importance de débuter une carrière musicale à cet âge?
J’ai commencé très jeune: mon premier concert professionnel a eu lieu quand j’avais seulement 13 ans. La musique a toujours fait partie de ma vie, ayant grandi dans une famille de musiciens et fréquenté une église afro-américaine où la musique est omniprésente. Tous les musiciens de ma famille sont des improvisateurs incroyables. Dès que j’ai eu ma première batterie à 10 ans, j’ai commencé à jouer et à étudier quotidiennement. Ce premier concert a été une opportunité fantastique, car être entouré de musiciens avec des décennies d’expérience vous fait énormément progresser. On apprend énormément en jouant aux côtés de personnes plus talentueuses, ce qui élève musicalement. C’était une expérience extrêmement inspirante.
Parmi les nombreux artistes légendaires avec lesquels tu as collaboré, lequel t’a le plus marqué dans ta carrière ?
Je dirais probablement mon grand-père. C’est lui qui m’a le plus inspiré parmi tous les musiciens avec qui j’ai travaillé. Je n’ai joué que quelques fois avec lui professionnellement, mais il est la raison pour laquelle je joue. Il est mon socle, mes fondations.
Sur quel projet musical travaillez-vous actuellement?
Un nouvel album est sorti il y a environ un mois, avec le groupe présent ici avec moi. L’album s’appelle «Journey to the New: Live at the Village Vanguard». Je vous recommande vraiment de le découvrir. Je suis très heureux du résultat.