Entre métal, rock et sonorités chaâbi: avec «Mi Lalla», Beetwenatna signe son retour

Oubiz, chanteur de Beetwenatna et Said Mouna, batteur. (A.Ettahiry/Le360)

Le 24/08/2025 à 13h41

VidéoAvec «Mi Lalla», Beetwenatna mêle satire sociale et énergie musicale. Entre métal, rock et sonorités chaâbi, le groupe marocain signe un clip d’animation inédit et poursuit sa quête d’innovation sur la scène musicale alternative.

Avec leur dernier morceau «Mi Lalla», le groupe marocain Beetwenatna frappe fort. En mêlant rock, métal et chaâbi, ils abordent un thème sensible et universel: la sorcellerie et le charlatanisme, omniprésents dans la société.

Rencontre avec un groupe qui n’a jamais cessé de bousculer les codes et de défendre une musique hybride, à la fois engagée et festive.

Le360: Votre dernier morceau «Mi Lalla» aborde le thème de la sorcellerie. Pourquoi l’avoir choisi?

Oubiz: Ce morceau a été composé il y a trois ans. Nous voulions mettre en lumière le côté sombre de la société marocaine, représenté par la sorcellerie et le charlatanisme.

Dès le premier jour de diffusion sur YouTube, «Mi Lalla» a suscité de nombreux commentaires. Quelle réaction vous a le plus touchés?

La majorité des retours sont positifs. Cela nous fait chaud au cœur et nous encourage énormément. Nous sommes reconnaissants envers toutes les personnes qui nous ont félicités.

«Il y a vingt ans, les moyens étaient beaucoup plus limités. Enregistrer un premier album coûtait cher: il fallait louer un studio, presser des CD, s’occuper du graphisme...»

—  Oubiz, chanteur du groupe Beetwenatna

Le clip est entièrement réalisé en animation et a été travaillé comme un court métrage. Pourquoi ce choix?

C’est une première pour nous. Nous avions déjà collaboré avec la même boîte de production pour «Allah Y Chafi», mais avec une autre technique. Là, nous voulions vraiment un clip animé et nous sommes très satisfaits du rendu.

Je tiens à remercier l’équipe d’Artcoustic qui a fait un travail remarquable. Ils ont planché sur ce projet pendant près d’un an. On a fait beaucoup de brainstorming, on a beaucoup ri… L’ambiance était vraiment belle et le résultat est juste excellent.

L’autodérision et la satire sociale font partie de l’esprit de Beetwenatna. Mais musicalement, comment concevez-vous ce travail technique qui est devenu votre marque de fabrique?

J’avais maquetté ce morceau il y a trois ans. Puis nous l’avons enregistré au Bouletech. Je remercie d’ailleurs toute l’équipe, et particulièrement Othmane Bensalmia qui a réalisé les prises. Il y a ensuite eu le développement, le mixage, le mastering et enfin la sortie audio. L’idée reste la même: un mélange de rock, de métal et de chaâbi marocain.

Il y a vingt ans, vous faisiez partie de ce qu’on appelait la nouvelle scène musicale marocaine. Qu’est-ce qui continue de bloquer aujourd’hui?

Il y a vingt ans, les moyens étaient beaucoup plus limités. Enregistrer un premier album coûtait cher: il fallait louer un studio, presser des CD, s’occuper du graphisme... et il n’y avait pas de plateformes de diffusion. Aujourd’hui, tout est plus accessible: la production se fait facilement avec une carte son, un micro et un ordinateur, et la diffusion est simplifiée grâce aux plateformes de streaming.

Les musiciens sont-ils financièrement plus à l’aise aujourd’hui?

Oui, les enregistrements coûtent moins cher. Mais chaque groupe garde sa propre identité, son propre son, ses thèmes. Ça reste un travail d’investissement personnel.

Par Qods Chabâa et Abderrahim Ettahiry
Le 24/08/2025 à 13h41