A lire la presse spécialisée, on apprend que tout serait fait pour que la candidature du Maroc pour l’organisation de la coupe du monde 2026 soit empêchée. Certains essaieraient de l’écarter en multipliant et en compliquant les critères pour la constitution d’un dossier complet. Ils joueraient aussi sur le temps et les délais de présentation. Cela crée des tensions et pose des questions. Le Maroc serait-il si puissant qu’il faut tout faire pour que son dossier n’arrive pas à temps ou qu’il ne réponde pas aux nouveaux critères récemment ajoutés?
La corruption serait à la manœuvre. Ce n’est ni nouveau ni surprenant. Le journal Le Monde, pourtant pas toujours tendre avec notre pays, a consacré une demi-page à cette affaire (Le Monde du 12 avril 2018). Le titre est assez clair: «Le royaume, en balance avec le trio Etats-Unis-Mexique-Canada, juge le processus d’attribution non équitable». Il cite une réflexion d’un responsable marocain: «La FIFA fait tout pour éliminer les Maroc avant le congrès du 13 juin. On veut bien perdre, mais à la loyale».
On apprend dans cet article que le président de la FIFA, Gianni Infantino, doit son élection en 2016 à un fort lobby nord-américain. Grâce à ce lobby, écrit Le Monde, «Infantino avait capté les voix de la puissante Confédération d’Amérique du Nord, d’Amérique centrale et des Caraïbes pour accéder à la présidence». Comme on dit chez nous, «son ventre est plein de farine».
On apprend aussi que «l’octroi sans appel d’offres par la FIFA des droits télévisés pour le Mondial 2026 aux chaînes américaines Fox News et NBC-Telemundo» a été établi avec la promesse d’une ristourne de 302 millions de dollars à la FIFA!
Pour certains observateurs, le Maroc est déjà évincé et il se pourrait même que sa candidature soit écartée avant le vote du 13 juin. Voilà où nous en sommes. Nous assistons au déroulement d’un scénario qui serait tissé de magouilles avec des millions à la recherche de poches où se glisser. La FIFA, qui a été sérieusement secouée par des scandales de corruption et d’absence d’éthique, poursuivrait ainsi la logique de ses mécanismes qui vont forcément aux plus forts et méprisent les pays modestes qui ne jouent pas le jeu de la corruption. Le problème n’est pas le vote, mais les embûches concoctées pour empêcher que ce vote ait lieu, autrement dit, éliminer le Maroc avant même le vote. Cela n’est pas dit clairement, mais se tramerait en silence.
En 2015, la justice américaine avait poursuivi 14 personnes appartenant à la FIFA pour «avoir sollicité et reçu plus de 150 millions de dollars en pots-de-vin et rétrocommissions» pour les votes de 2010, 2018 et 2022.
L’image et la réputation de cette instance ont été assez mauvaises. La candidature du Maroc contre trois grandes puissances, aurait dû inciter la Fifa à davantage d’équité et de justice. La démission de ses principaux dirigeants en 2015 ressemble à un aveu. Mais les choses semblent prendre d’autres tournures. Un observateur cité par Le Monde fait remarquer que «Les Marocains savent que, si leur dossier n’est pas retenu, cela ferait scandale. Un scandale que la FIFA ne pourrait pas se permettre». Peut-être, mais les manœuvres se font de telle manière que les ficelles de la malveillance ne se verront pas et le tout passera comme un combat loyal entre plusieurs candidats. Il n’y aura pas de scandale, car les magouilleurs savent s’adapter et feront tout pour paraître non seulement innocents, mais d’excellents dirigeants qui savent maquiller les irrégularités et ne laissent aucune chance à la justice de se pencher sur leur façon de faire. Ce sera parfait. Et le Maroc n’aura rien à dire. C’est ça qui nous enrage et nous met dans des situations d’impuissance. Mais ne soyons pas pessimistes. Après tout, même combattu, le Maroc pourrait gagner. On ne sait jamais.
P.S qui n’a rien à voir avec le sujet de cette chronique, mais avec «La fraternité trahie». La presse algérienne s’est déchaînée contre moi avec une rare violence. Je ne répondrai pas aux insultes et diffamations ; nous sommes habitués à nous voir traiter de tous les noms par des «journalistes» aux commandes de la nomenclatura militaire. Je leur pose une seule et unique question: si demain l’intégrité territoriale de leur pays est menacée ou attaquée, comment réagiront-ils? Ils défendront leur pays comme moi je défends le mien avec en outre des arguments objectifs et en rappelant ce que le Maroc a fait pour l’Algérie et comment il a été remercié.