Isolé et déconnecté, le régime algérien est incapable de faire écouter sa «voix». Inaptes au dialogue, à la négociation et au compromis, les vieux généraux psychorigides se rattrapent par une politique de nuisance pour compenser leurs échecs géostratégiques et diplomatiques. La coopération ou la recherche d’un terrain d’entente sont des registres qui leur sont complètement étrangers.
Dans tous les domaines, le pouvoir algérien développe un discours médiocre et ambigu. Il peine à avancer des arguments convaincants. Incapable de convaincre, il ne lui reste que la nuisance, faite de combines et manigances, pour, pense-t-il, faire bonne figure. On n’emploie pas ici les formules «capacité de nuisance» ou «pouvoir de nuisance». Elles sont disproportionnées dans le cas des généraux algériens, chez qui rien n’est structuré et tout s’effiloche.
Une seule vision: nuire au MarocNuire, c’est tout simplement contrarier, gêner, entraver… L’action reste circonscrite. A défaut de vaincre, on se replie sur la nuisance qui est aussi un aveu d’impuissance.
L’étrange et inintelligible politique extérieure de ce pouvoir est illustrée chaque jour par des actes montrant qu’il est toujours en porte-à-faux par rapport à l’évolution du monde.
Concernant notre pays, les services algériens œuvrent, jour et nuit, et sans répit pour ourdir des scénarios et des coups tordus pour «nuire» au Maroc. Nuire non seulement à son intégrité territoriale mais à tout ce que son génie national produit. Après 48 ans de labeur soutenu, les généraux n’ont rien obtenu.
L’esprit de nuisance est bien une marque de fabrique du pouvoir algérien. Cette mentalité a été parfaitement résumée par Boumediene qui avait déclaré dans les années 70 du siècle dernier que la question du Sahara sera comme «un caillou dans la chaussure marocaine». Ce fut son erreur! De plus, cette formule exprime aussi son profond mépris pour «la cause sahraouie». Si Boumediene croyait vraiment en cette cause, il n’aurait jamais employé une formule aussi dévalorisante.
La métaphore du «caillou et de la chaussure» est symptomatique de la vision d’un régime obnubilé par un seul paramètre: nuire. Cette vision ne peut fonder une politique étrangère rayonnante ou des règles de bon voisinage. Placer un caillou dans la chaussure du voisin, c’est aussi reconnaitre qu’on n’a pas les moyens de le défaire, ni de le faire plier.
Ironie du sort, 47 ans après, le caillou qui devait gêner le Maroc est devenu un gros «pavé» dans la chaussure (brodequin conviendrait mieux) du pouvoir algérien. Le Maroc, droit dans ses bottes, se développe, consolide l’Etat de droit et diversifie son économie. Il assure son rayonnement international avec une diplomatie économique efficiente, un soft power apprécié, et entretient des relations apaisées avec la communauté internationale.
On examinera deux exemples qui montrent les limites de cette politique de nuisance que le pouvoir algérien déploie contre le Maroc, au niveau de l’Union européenne (UE) et au niveau de l’Union africaine, avec à la clé des revers historiques.
Sachant que le dossier du Sahara marocain relève exclusivement de la compétence du Conseil de sécurité, et sachant aussi que l’ONU a, depuis 2007, enterré l’éventualité d’un référendum impossible, le pouvoir algérien a cherché à contourner l’ONU (donc la volonté de la communauté internationale) pour «frapper» à d’autres portes.
Il s’est ainsi adressé à l’UE après avoir «revisité et dénaturé» le dossier, le transformant en une affaire de «fruits, légumes et poissons». Par le biais d’avocats véreux et monnayés au prix fort, la junte algérienne a trainé les Etats Européens, agacés, devant leur propre Justice communautaire pour qu’ils n’achètent plus de produits marocains originaires des provinces du Sud.
La junte a cherché désespérément à pousser l’UE à faire la distinction entre les différentes régions du Royaume. Finalement, rien de satisfaisant pour les généraux n’a été décidé par la Justice européenne harcelée et parasitée. Les Européens savent très bien qui tire les ficelles du Polisario et qui mobilise d’énormes moyens financiers, logistiques et diplomatiques pour nuire au Maroc.
Et le comble de l’inconséquence: la junte algérienne ne cesse de marteler qu’elle n’est pas concernée par le conflit, alors que sa conduite prouve qu’elle en est le protagoniste.
La débâcle d’Alger sur la scène internationaleL’exception est aberrante dans l’histoire des relations internationales qu’une dictature militaire qui bâillonne son peuple, piétine les droits humains, et qui est encore comptable de 250.000 morts, puisse parasiter et se greffer, sans aucune honte, sur les institutions judiciaires de démocraties traditionnelles européennes afin de les «mobiliser» contre un pays frère et voisin. Pour la dictature algérienne, qui falsifie tous les scrutins, la démocratie n’a du bon que lorsqu’elle fonctionne chez les autres et quand elle peut surtout servir à nuire au voisin!
De son côté, le Conseil nordique, une instance de coopération entre les institutions parlementaires des pays scandinaves (Danemark, Norvège, Suède, Islande et Finlande) a refusé, récemment, d’adopter et même de discuter une recommandation pour imposer des restrictions sur l’importation des produits en provenance des provinces du Sud du Maroc. Le Conseil a été catégorique: le conflit régional du Sahara atlantique ne relève aucunement de ses compétences. Alger en a été mortifiée.
L’Europe est de plus en plus méfiante face à ce pouvoir algérien devenu suspect et inquiétant, suite à ses troublantes accointances avec la Russie, l’Iran, les milices du Hezbollah, les milices houthies et les milices Wagner, et qui a aussi radicalisé son antisémitisme, le propulsant de façon ignominieuse en doctrine dont il abreuve les enfants dès le berceau.
C’est le même type de nuisance que le pouvoir algérien a déployé au sein de l’ex-OUA (Organisation de l’unité africaine) et l’UA, surtout durant l’absence du Maroc de 1984 à 2017. Notamment au niveau du Conseil de paix et de sécurité de l’UA dont les commissaires étaient algériens: Saïd Djinnit (2003-2008), Ramtane Lamamra de 2008 à 2013 et Smail Chergui de 2013-2021. Ces derniers ont passé 18 années à ourdir les intrigues les plus invraisemblables pour nuire à l’intégrité territoriale du Maroc, mais sans résultat.Le retour du Maroc à l’UA a libéré –en synergie avec une majorité de pays africains amis– l’organisation de l’emprise algérienne. L’UA réoriente désormais son action vers le développement et la prospérité du continent en rendant inaudibles les débats inutiles. Le sommet de l’UA tenu à Nouakchott en 2018 a consacré la compétence exclusive de l’ONU dans la gestion du conflit artificiel autour du Sahara marocain.
La relation au monde du pouvoir algérien qui se déploie au service d’une caste militaire, et non de l’intérêt supérieur de l’Algérie, est aujourd’hui à l’épreuve face à de nouveaux acteurs et de nouveaux leaderships sur les scènes arabe, africaine et européenne qui sont au fait de la nature véritable de ce régime. Prisonnier de sa grille de lecture, qui date d’avant la chute du mur de Berlin, le régime algérien n’est pas en mesure de comprendre que le caillou dans la chaussure marocaine n’empêche pas le Royaume d’avancer et de maintenir le cap du développement et du progrès, alors que la junte, toute à son obsession, garde les yeux braqués sur ce bout de caillou et ne voit pas –littéralement– plus loin que le bout de son nez.