Affluence touristique record selon les opérateurs: pourquoi le Maroc fait l’unanimité en cette fin d’année

Des touristes à Marrakech (photo d'illustration).

Le 30/12/2024 à 15h16

VidéoDe Marrakech à Fès, en passant par Agadir, la plupart des établissements touristiques affichent complet et les visiteurs, venus des quatre coins du monde, ne tarissent pas d’éloges sur l’accueil et la diversité d’activités qu’offre le Maroc en cette période festive.

Les établissements hôteliers, dans les villes touristiques, affichent des taux d’occupation record, portés par une forte demande nationale et internationale. C’est le constat établi par les professionnels du secteur, sollicités par Le360, qui saluent un dynamisme profitant non seulement à l’hébergement, mais aussi à toute la chaîne de valeur.

«À l’approche des fêtes de fin d’année, le secteur touristique marocain tourne à plein régime. Des nuitées qui se multiplient, des restaurants pris d’assaut, des monuments historiques bondés: autant de signes extérieurs de prospérité qui traduisent une réelle effervescence économique. Entre afflux de devises, création d’emplois et diversification de l’offre, le Maroc semble conforter encore son rang de destination phare en cette fin d’année», résume d’emblée Zoubir Bouhoute, analyste des flux et marchés émetteurs touristiques.

Selon plusieurs opérateurs sondés, cette affluence découle notamment de la bonne réputation internationale du Maroc, d’une stratégie de promotion soutenue par les acteurs institutionnels, notamment la tutelle et l’Office national marocain du tourisme (ONMT), et d’une amélioration continue des liaisons aériennes. Ils affirment que le pays séduit un public de plus en plus diversifié : touristes allemands, autrichiens, espagnols, italiens ou encore japonais. Parallèlement, la demande interne, portée par une classe moyenne marocaine en quête de nouvelles expériences, contribue elle aussi à cette dynamique de fin d’année.

Dans la ville ocre, l’ambiance festive est à son comble, et c’est le moins que l’on puisse dire. «La plupart des établissements touristiques de Marrakech affichent complet. Les réservations ont bondi ces dernières semaines, preuve que la capitale touristique du Royaume bénéficie toujours d’une attractivité solide, grâce à un large éventail d’activités culturelles et de loisirs», confirme Zoubir Bouhoute.

La capitale spirituelle n’est pas en reste. Dans un riad, un touriste français rencontré sur place confie: «J’ai choisi un hôtel proche de la médina pour pouvoir profiter pleinement des nombreux points d’intérêt historique. Et je suis impressionné par la gentillesse des habitants, on se sent vraiment chez soi.»

(Y.Jaoual/Le360)

Un constat conforté par Aziz Lebbar, acteur du tourisme à Fès: «La plupart des établissements affichent complet. Cette demande provient aussi bien des touristes marocains que des voyageurs internationaux. Nous constatons un réel engouement pour les maisons d’hôtes et l’hébergement chez l’habitant, qui permettent une immersion totale dans la vie locale. De plus, les monuments historiques de la ville suscitent un intérêt grandissant, renforçant l’attrait de Fès pour ceux qui cherchent une expérience à la fois enrichissante et dépaysante. De fait, chaque visiteur séjournant dans la médina fait vivre tout un écosystème: petits commerces, échoppes artisanales, guides locaux… Un effet d’entraînement qui se répercute positivement sur l’économie régionale.»

Agadir connaît elle aussi une fréquentation en hausse. Plusieurs touristes interrogés évoquent un climat tempéré idéal pour fuir l’hiver européen et une offre hôtelière adaptée à tous les budgets. «Nous affichons complet, plus encore que l’année dernière. Cette saison est très positive, notamment grâce à un regain d’intérêt de certains marchés étrangers, comme le marché britannique, qui profite de meilleures connexions aériennes», se réjouit Mohammed Khalf Allah, directeur d’une unité hôtelière de la région.

Cet attrait pour Agadir profite à un large panel d’activités: la restauration, les excursions en plein air, le surf, la thalassothérapie, sans oublier les rendez-vous culturels. Selon Omar Azizi, directeur d’une unité hôtelière, «on note un afflux non seulement des touristes allemands et espagnols, mais également des Autrichiens, des Italiens, des Japonais… C’est un véritable brassage culturel».

(M.Oubarka/Le360)

Sur le plan économique, cette pluralité de visiteurs soutient la consommation dans divers segments: transport, artisanat, restauration ou encore spectacles culturels. Elle participe également à l’essor de l’emploi local, que ce soit dans l’hôtellerie, le guidage touristique ou les services connexes (transferts privés, agences de location, etc.).

Au-delà de ces pôles touristiques historiques, d’autres destinations comme Essaouira, Ouarzazate ou encore les régions montagneuses de l’Atlas, commencent elles aussi à tirer leur épingle du jeu, profitant de la notoriété grandissante du Maroc à l’international et de la curiosité des voyageurs pour des expériences atypiques.

(Y.Jaoual/Le360)

«Cette diversification de l’offre contribue à un meilleur étalement des flux touristiques sur l’ensemble du territoire, évitant la saturation des sites les plus populaires et dynamisant les économies locales de manière plus équilibrée», fait observer Zoubir Bouhoute.

Ce que proposent les opérateurs pour maintenir cette dynamique

C’est pourquoi les professionnels du secteur misent sur plusieurs facteurs pour maintenir ce cap. Il s’agit notamment de l’amélioration continue de la connectivité aérienne à travers l’ouverture de nouvelles lignes régulières et de dessertes saisonnières vers des villes européennes, asiatiques et moyen-orientales. Il est aussi question de faire la promotion d’un tourisme durable, valorisant le patrimoine naturel et culturel, et favorisant les retombées économiques directes pour les populations locales, et de tabler sur la formation et la montée en compétence des ressources humaines.

Par Hajar Kharroubi, Youssra Jaoual et M'hand Oubarka
Le 30/12/2024 à 15h16